Il reste fidèle à lui-même. Avec son franc parler incisif qui dérange. Comme on dit, il n’a pas sa langue dans sa poche. A l’écouter, on se dirait être en présence d’un Martin Luther King prophétisant à travers son rétentissant I have a dream, l’avenir d’une Amérique en proie aux luttes interraciales. Il a quelquefois des accents d’un Mahatma Gandhi se battant pour la libération de son peuple. Malgré ses 86 ans, Christian Cardinal Tumi ne cessera, par son intense activité intellectuelle et pastorale, d’étonner les Camerounais.
Germinal : Eminence, vous venez de fêter votre jubilé d’or, 50 ans de sacerdoce au moment où l’Église catholique dans notre pays a 116 ans. Quel est votre sentiment ?
Christian Cardinal Tumi : Tout d’abord, je vous remercie de l’occasion que vous me donnez pour remercier tous ceux qui se sont impliqués dans l’organisation et la célébration de mes 50 ans de sacerdoce au Cameroun. Comme vous le savez peut-être, je n’ai personnellement rien organisé. Ce sont les diocèses dont je suis originaire comme Kumbo, et où
«Près de 70% de Camerounais ne sont pas gouvernés»
Nous ne sommes pas des moutons de Panurge
Ö rage, ô désespoir… À quelques encablures de la présidentielle de 2018, certaine, mais lointaine, le Cameroun de Paul Biya et le Renouveau sont en passe de décrocher le titre très peu envié de démocrature ignominieuse la plus bête du monde, hors catégorie.
Non contents de bénéficier de la totalité des pouvoirs et de leurs médias enrégimentés qui ont une fâcheuse inclination à confondre propagande et information, nos gouvernants ont l’habileté de se poser en victimes pour mieux écraser ceux qui ne voient pas les choses de la même façon qu’eux. Ils considèrent tous les rapports dressés par les organisations nationales et internationales des sociétés civiles, toute discussion, tout point de vue opposé comme une agression contre eux. À telle enseigne qu’une moindre critique, une petite étincelle suffisent pour enflammer leur paillote intellectuelle.
L’auteur n’est pas jugé sur ce qu’il dit, mais sur ce que l’on déduit de lui. Des croix rouges sont vite tracées sur sa porte et sur les murs de sa masure, accompagnées d’écriteaux qui ne laissent aucun doute sur les intentions
Les Injustices de la justice
Ces injustes qui jugent!!!La justice en tant que valeur et institution fait aujourd’hui débat au Cameroun. Les raisons d’un tel intérêt proviennent certainement des injustices dont elle s’est rendue coupable depuis l’Opération Epervier.
Il faut chercher les causes de cette « entrée de la justice en injustice », pour reprendre les mots d’Enoh Meyomesse, dans le processus de sa politisation engagée depuis les premières heures des indépendances et dont le terme aujourd’hui est son inféodation, sa vassalisation par le politique. Il ne serait pas exagéré de dire pour parler comme Charly Gabriel Mbock que la justice camerounaise s’est assigné un « devoir d’injustice ».
On pourra accorder aux magistrats qu’ils peuvent se tromper et qu’ils se sont très souvent trompés. Mais la régularité impénitente avec laquelle les juges d’instruction foulent aux pieds les lois qu’ils sont censés dire et faire respecter est par trop flagrante, massive et systématique qu’elle a nécessairement quelque chose de diabolique : Errare humanum est, perseverare diabolicum est, l’erreur est humaine mais persévérer dans l’erreur est diabolique.
Les injustices dont sont coupables les juges d’instruction
RDPC: Vers un bain de sang
Pour qui sonne le glas?Contrairement aux apparences, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais de Paul Biya n’est pas rassemblé. La volonté de Jean Nkuete d’en faire le directeur de conscience de tous les militants qui leur impose une vision conforme à celle des caciques est manifeste. Tentant ainsi vainement d’inhiber toutes les tentatives de discussions ou de contestations internes. Des voix s’élèvent au sein du RDPC pour dénoncer cette pratique qui rappelle le parti communisme chinois du temps de Mao Tse Toung, ou celui de l’ex-URSS qui avait ceci de particulier que les choses étaient claires entre le parti et l’État, entre les militants de base et le sommet. Dans ces contrées éloignées, on parlait de centralisme démocratique. Les dissidents avaient réussi à démontrer qu’il s’agît en réalité de régimes totalitaires.
Si nous revenons dans le contexte camerounais, tout observateur constate l’existence d’une contradiction flagrante entre les proclamations prétendument démocratiques du RDPC et ses pratiques qui rappellent le totalitarisme. De sorte que les Camerounais qui veulent
Affaire Marafa Hamidou Yaya: Issa Tchiroma ment et offre le Cameroun en spectacle
Le ministre de la Communication développe des arguties pour tenter de démonter les conclusions du groupe de travail de l’Onu qui juge arbitraire la détention de l’ancien Minatd.
Issa Tchiroma n’est pas passé par quatre chemins pour tenter de démonter, par des mensonges grossiers, les conclusions pertinentes auxquelles sont parvenus les experts internationaux, membres du groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire. Conclusions contenues dans leur rapport rendu public le 02 juin 2016 au terme de la 75e session du mois d’avril 2016, relativement à la procédure pénale engagée par l’État du Cameroun contre Marafa Hamidou Yaya. Le groupe de travail qui juge arbitraire la détention de l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) exige, ni plus ni moins, sa libération immédiate.
Face à la presse, et dans une tentative maladroite à démentir les experts du groupe de travail et d’accréditer la thèse d’une détention légale et légitime, Issa Tchiroma s’est, de l’avis même des avocats de l’ancien Minatd, livrée à un véritable exercice de prestidigitation. Pour Me Kofele,
Des désastres judiciaires
L'injuste TcsLes mots ont un sens. Quand on les emploie, c’est pour dire quelque chose, pour se faire comprendre surtout si on a pris la peine de clarifier le sens de chaque notion utilisée afin d’éviter quiproquos et mésinterprétations. Ces derniers jours, pour ne pas dire ces derniers temps, un mot est régulièrement revenu dans la bouche des Camerounais, qu’il s’agisse du nouveau Code pénal récemment adopté par le Parlement et promulgué par le président de la République, ou des procès pendant devant le Tribunal criminel spécial (TCS), la Cour suprême, ou ceux dont les jugements ont déjà été rendus par ces juridictions : c’est le mot magique justice. Ce mot revient dans les expressions ministère de la Justice, palais de Justice. Ne perdons pas de vue qu'à aucun moment, on ne parle de ministère de la Vérité ou de palais de la Vérité. Cela veut dire qu’il y a très souvent un gap entre la justice et la vérité, le décalage entre ces deux réalités étant dû à l’intervention humaine.
On sait que le terme justice
Code Pénal révisé, Un Code vénal, Un Code bancal
Au petit matin du 22 Juin 2016, le monde juridico-judiciaire camerounais se réveille stupéfié par une nouvelle que la grande majorité des observateurs de la vie juridique camerounaise n’avait jusque-là pu la prévoir mais que les médias nationaux s’empressent de relayer : le projet de loi portant révision de la loi n°65-LF-24 du 12 novembre 1965 instituant le Code Pénal a été déposé la veille sur le bureau de l’Assemblée nationale !
Sans avoir jugé utile de solliciter l’avis des experts, des praticiens, des organisations de la société civile et des professions juridiques et judiciaires qui œuvrent au quotidien sur les questions et problématiques liées au Code pénal, le Gouvernement camerounais et notamment le ministère de la Justice qui porte ce projet de loi a entrepris de saisir la représentation nationale de la révision d’un texte vieux de plus de cinquante ans et qui comporte une valeur symbolique et pratique incommensurable, tant son impact sur la vie, la liberté, l’honneur ou la considération et le patrimoine des citoyens est sans commune mesure avec aucun autre texte normatif existant.
Succession présidentielle: La guerre totale
Vers la nuit des longs couteaux
On peut résumer l’art de gouverner chez Paul Biya par cette phrase de Machiavel. « Les États héréditaires accoutumés à la famille de leur prince sont bien plus faciles à conserver que de nouveaux ; il suffit en effet de n’y pas bouleverser les dispositions établies précédemment et, pour le reste, de temporiser devant les situations imprévues. De sorte que si un prince héréditaire est d’une habileté moyenne, il se maintiendra toujours sur son trône, sauf s’il en est chassé par quelque force irrésistible et même alors, au moindre revers de l’occupant, il le regagnera ». Comme on le sait, Paul Biya est un vrai disciple de Machiavel. Jean-Marie Atangana Mebara ajoute qu’il a beaucoup lu le Bréviaire des politiciens du Cardinal Mazarin, un opuscule qui se termine par les préceptes suivants :
« Aies toujours à l’esprit ces cinq préceptes :
1. Simule ;
2. Dissimule ;
3. Ne te fie à personne ;
4. Dis du bien de tout le monde ;
5. Prévois avant d’agir. »
Ces Assassins des libertés publiques
Le Héros et le Grand Homme
Il existe grosso modo deux catégories de Camerounais repérables par leurs agissements respectifs dans l’espace public.
D’un côté ceux qui, ayant bénéficié du décret présidentiel ou arrêté ministériel occupent une position de pouvoir et ont, de ce fait, la possibilité d’autoriser ou d’interdire ce que les autres citoyens envisagent. Ces Hommes de pouvoir se croient obligés d’applaudir toutes les décisions et actes posés par leur hiérarchie qui remonte jusqu’à Etoudi. Nos « élus par décret » disposent d’une « section intellectuels » constituée d’hommes et femmes qui, se parant d’oripeaux scientifiques, ont une mission principale : démontrer que le chef de l’Etat et ses ministres ont toujours raison. Il est question pour eux de donner une caution scientifique aux agissements du Prince et compagnie.
De l’autre côté, une autre catégorie de Camerounais(es) qui, en privé et surtout en public, individuellement et surtout collectivement, ne cessent d’interpeller les dirigeants sur les conséquences et implications néfastes de leur conduite. Ils s’expriment dans les médias et n’hésitent pas à descendre dans la rue
Nouveau Code pénal: quand le parlement adopte le Code de la discorde
Malgré l’adoption par le Parlement constitué des députés et sénateurs de la majorité obèse du RDPC, et la révision de l'article 127 du projet de code pénal déposé par le gouvernement, les critiques sont restées véhémentes.
Le rapporteur de la Commission des lois constitutionnelles, des droits de l’homme et des libertés, de la Justice, du règlement et de l’Administration n’a pas du tout convaincu tous les députés à l’Assemblée nationale, lors de la session présidée par Cavaye Yeguié Djibril, le mercredi 22 juin 2016. C’était en présence de Laurent Esso, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui est restée toute la journée à l’hémicycle. Dans une atmosphère surchauffée, tous les 370 articles ont été adoptés. Et ce malgré de vives protestations des députés de l’opposition et même certains parmi les députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) tel que Martin Oyono qui ont ferraillé contre « la mascarade du gouvernement » qui, d’après eux, accroitra la population carcérale et entravera le principe de la bonne gouvernance. C’est logiquement que les députés de l’opposition,
Odile Tobner: "Ceux qui profitent du régime souhaitent que Paul Biya reste après 2018"
Agrégée de Lettres classiques, intellectuelle engagée, observatrice avertie de la société camerounaise, ex-présidente de l'Ong Survie, Odile Tobner jette un regard sur des sujets de l'actualité nationale et internationale
Qu’est-ce qui vous a motivée à rééditer les deux livres de Mongo Béti que sont : Mission terminée et Le roi miraculé, des livres publiés il y a près de 60 ans ?
Ils ont été longtemps disponibles parce que pendant un certain temps l’éditeur Buchet les a réimprimés. Ils auraient dû l’être en permanence, comme d’autres titres de Mongo Beti, plus anciens. Les nouveaux propriétaires des éditions Buchet/Chastel n’ont pas voulu les rééditer. Nous avons récupéré les droits et réédité nous-même ces deux ouvrages qui manquaient.
Vous arrivez au Cameroun au moment où le paysage sociopolitique est divisé pratiquement en deux camps. On a d’un côté ceux qui invitent le président Paul Biya, 83 ans, à se représenter à la présidentielle de 2018 et en face, ceux qui s’y opposent. Quelle est votre position dans ce débat ?
Elle n’est pas difficile à deviner.
Répression monétaire: vers l'abandon du FCFA?
Soutenu à bout de bras par la France, le Franc des Colonies françaises d’Afrique est de plus en plus critiqué et rejeté par les Africains. L’ancien pays colonisateur s’apprête à remplacer cette monnaie de singe par une autre.
Du 1er au 3 juin 2016, un Colloque international se tiendra à Sciences Po Lyon (France) sur le thème : « Institutionnalismes monétaires francophones : bilan, perspectives et regards internationaux ». Au-delà de cette formulation savante, la rencontre de Lyon permettra de réfléchir sur l’avenir du franc CFA. Un avenir qui s’écrit désormais en pointillés.
Convaincu que les Africains ne supportent plus l’utilisation du franc CFA perçue comme une survivance de la colonisation plus de 50 ans après les indépendances formelles, la France veut anticiper. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner les sous-thèmes du Colloque de Lyon. L’ancien ministre togolais de la Prospective, Kako Nubukpo exposera sur le theme: “What makes monetary union work? Thinking beyond the Euro to Franc CFA”. L’universitaire camerounais Gérard Tchouassi parlera quant à lui du « franc CFA, monnaie de la colonisation, de la communauté et de la coopération : quel avenir ? ». Invité à ce Colloque, l’économiste camerounais Dieudonné Essomba est appelé à entretenir le public sur le thème : « Réformer le CFA avec la Monnaie-Trésor ».
La Grande Palabre dans le collimateur des sous-préfets
Les partisans de Paul Biya sont prêts à crier au complot quand ils sont indexés dans les rapports des organisations nationales et internationales des sociétés civiles. Pourtant, sur le terrain, la réalité dépasse l’affliction.
Depuis le 3 novembre 2014, les initiateurs des conférences-débats dénommées La Grande Palabre éprouvent d’énormes difficultés pour organiser des sessions de discussions publiques, dans le département du Mfoundi. Ils sont confrontés aux sous-préfets des arrondissements de Yaoundé, qui, en violation des dispositions pertinentes de la loi n°090/055 du 19 décembre 1990 relative au régime des réunions et manifestations publiques au Cameroun, interdisent systématiquement les assises de ce forum de discussion, alors que les organisateurs se sont toujours conformés à la loi susvisée en déposant dans leurs services des déclarations de réunions publiques. Les raisons évoquées pour justifier ces différentes interdictions sont nombreuses. Elles varient en fonction des sous-préfets.
Dans sa correspondance n°324 /L/JO6-01/SP, Monsieur Tsanga Foé Jean-Paul, sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 1er estime que « l’objet de [notre] conférence-débat en date du 6 novembre 2014, est contraire aux dispositions
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