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Droits de l’homme: Article 55 accable le Cameroun |
L’opération épervier est officiellement lancée pour lutter contre la corruption |
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Il existe aussi une autre forme, tout aussi dangereuse. C’est la « corruption de base ». Celle-ci se manifeste de la sorte:
Pour acheter un timbre fiscal de 1000 FCfa dans un guichet du ministère des Finances (Douane, enregistrement, Trésor etc.) ou dans un Commissariat de police, il faut glisser entre 200 et 1000 FCfa dans la main du guichetier, ou y passer toute la journée. Pour légaliser une signature (opération dont la gratuité est fixée par la loi) il faut glisser 1000, 2000, ou 3000 francs Cfa selon le Commissariat ou la sous-préfecture.
Par rapport aux droits civiques et politiques, l’Ong croit savoir que quatre grands maux entraînent pour les citoyens camerounais, et de façon constante depuis plusieurs années, une perte quasi-totale de leurs droits civils et politiques d’abord, mais surtout économiques, sociaux et culturels. Ce sont :
- la confiscation du processus démocratique par le gouvernement du Rdpc;
- la corruption généralisée (mais particulièrement ancrée dans le système politique et les structures technocratiques de l’Etat) corruption qui obère le progrès du pays, et entraîne au quotidien de graves souffrances pour les citoyens ;
- les détournements des fonds publics qui découlent de la grande corruption, ou que celle-ci accompagne pour garantir l’impunité de la prévarication, et dont la conséquence est le tarissement des ressources financières affectées par l’Etat à l’offre des services publics.
- l’usage permanent de la torture. Référence est explicitement faite aux méthodes cavalières avec lesquelles policiers et gendarmes traitent les citoyens dans les milieux « spécialisés » pour les extorquer des paroles qu’ils consignent sur procès verbal pour les en accabler le moment venu.
Pour démontrer que le Cameroun a une justice aux ordres, ce rapport revient sur les condamnations parfois sans procès des citoyens qui ont eu le tort de vouloir mettre leur liberté d’expression en pratique. C’est le cas de Lapiro de Mbanga, paul Eric Kingué. Sans oublier la mort en détention du journaliste Bibi Ngota après un passage à la dangereuse Direction générale de la Recherche extérieure.
Pour Jean Baptiste Sipa et son équipe, l’Etat camerounais cesse d’être un Etat de droit dès lors qu’à ce déficit immense de protection des droits économiques, sociaux et culturels de ses populations, vient s’ajouter au verrouillage du processus démocratique induit de la volonté du parti gouvernant de s’éterniser au pouvoir, en violation du droit du peuple à l’alternance de gouvernance.
Yvan Eyango