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Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - Mathias Eric Owona Nguini: le Cameroun est inscrit dans la voie avancée de Zombification, de Décomposition et de Putréfaction morales

Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - Mathias Eric Owona Nguini: le Cameroun est inscrit dans la voie avancée de Zombification, de Décomposition et de Putréfaction morales

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Index de l'article
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
L'ombre de l'exécutif plane sur les procès
Marafa Hamidou Yaya; l'ennemi intime de Paul Biya
Polycarpe Abah Abah: dans les filets de ses adversaires politiques
Les mille miracles judiciaires de l'affaire Titus Edzoa
Amadou Ali et Akame Mfoumou complotent
Lydienne Yen Eyoum et Michel Thiérry Atangana: au mauvais endroit, au mauvais moment
Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie
Opération Epervier:ce grotesque défilé de boucs-émissaires
Mathias Eric Owona Nguini: le Cameroun est inscrit dans la voie avancée de Zombification, de Décomposition et de Putréfaction morales
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Mathias Eric Owona Nguini: le Cameroun est inscrit dans la voie avancée de Zombification, de Décomposition et de Putréfaction morales
Germinal : Quelle lecture faites-vous de l’interdiction, pour la première fois, par le sous-préfet de Yaoundé I, de la 25e édition de La Grande Palabre ?
altMathias Eric Owona Nguini : L’interdiction de la 25e édition de La Grande Palabre par le sous-préfet de Yaoundé I apparaît à nos yeux comme une action de police administrative par laquelle le régime du Renouveau National envoie un message aux animateurs de cette plateforme de discussion et de réflexion politico-idéologiques autant que politico-intellectuelles. Il s’agit de montrer aux animateurs de La Grande Palabre qui a le pouvoir.
En effet, on peut voir dans cette mesure d’interdiction l’expression d’une demande à travers laquelle il est question de montrer que c’est l’État administratif qui reste au cœur de la régulation de l’espace public.
De ce fait, le groupe gouvernant opérant par le truchement des autorités administratives, soulignent leur volonté de canaliser la démarche de communication indépendante manifestée par ce forum. Manifestement, la liberté souvent critique du forum qu’est La Grande Palabre dérange dans certains milieux du pouvoir. La tonalité indépendante, libre et souvent critique des animateurs de La Grande Palabre gène énormément ces milieux versés dans la culture du monopolisme totémiste et du monarchisme fétichiste comme caractéristiques prégnantes du système gouvernant en place au Cameroun. Parce que La Grande Palabre participe d’un mouvement citoyen de configuration de l’espace public caractérisé par ce que l’historien des idées allemand Wolf Lepennies appelle le « règne de la critique ». Ce concept qui ressortit de la culture de la discussion républicaine, ne peut qu’irriter les acteurs du système officiel de pouvoir posés en rentiers politiques installés dans le confort routinier des habitudes et mœurs présidentialistes toujours en vigueur au Cameroun.

 

Cette interdiction compromet-elle l’avenir La Grande Palabre que vous coordonnez ?
Pour l’instant, nous osons croire que le format républicain de La Grande Palabre n’est pas encore compromis. Nous espérons que la frilosité gouvernante et administrative exprimée à l’occasion de l’interdiction ne s’est exprimée qu’au sujet de la thématique que devait aborder la 25e édition de La Grande Palabre. Maintenant, comme on connait le cours idéologique du régime du Renouveau dont les acteurs font généralement montre d’une culture monologique, c’est-à-dire d’une culture de l’unanimisme et de la pensée unique, il n’est pas exclu qu’il y ait un agenda pour torpiller La Grande Palabre en raison de son orientation libre-pensante. Nous espérons que les factions les plus inquisitrices du régime du Renouveau National n’utilisent pas les autorités du commandement dans une stratégie politico-administrative d’écrasement autoritariste de la liberté de penser et d’étouffement monopoliste de la liberté de communiquer qui s’est liées à cette plateforme citoyenne et républicaine qui tente de lancer et de relancer une culture du café politique.
À l’évidence, certains barons et baronnies du régime du Renouveau se méfient d’une initiative d’éveil républicain et citoyen qu’ils envisagent peut-être comme un laboratoire de politique démocratique progressiste engagé dans une démarche radicale d’émancipation par l’éducation populaire, ce qui va à l’encontre de leur volonté conservatrice d’entretenir une culture sociale et politique de l’intolérance de clocher et de l’intempérance des cliques.  Attendons de mieux voir. Après quoi, les coordonnateurs de La Grande Palabre aviseront.

L’actualité a été aussi marquée ces derniers temps par la visite de travail qu’a effectué M. Paul Biya en France. Au regard de ce qui s’est passé là-bas (un président Français distant, pas de tête à tête, protocole pas digne du rang d’un chef de l’état), parleriez-vous, comme certains commentateurs, d’une visite de la honte ?
En tout cas, la visite de travail effectuée par le président Paul Biya en France, a été l’occasion d’une véritable controverse politico-médiatique concernant le traitement protocolaire réservé au chef de l’État du Cameroun par les autorités de la République française à l’occasion de cette visite. Quoique l’on en pense, un certain nombre de faits relatifs à l’accueil du Président camerounais par les autorités françaises semblent indiquer que le leader étatique du Cameroun n’a pas été reçu dans le cadre assuré de civilité interétatique. Dans le cadre des précédents séjours officiels de M. Biya effectués selon le schéma protocolaire de la visite de travail, on n’a pas connu une telle formule d’accueil par l’ambassadeur de la République française auprès de la République du Cameroun. Tous les observateurs spécialisés, même les honnêtes hommes ou même les gens de bon sens, ont pu clairement voir la distance et la froideur manifestées par le président de la République françaises, M. François Hollande vis-à-vis de son homologue M. Paul Biya, président de la République du Cameroun. En effet, le locataire de l’Élysée attendant son homologue camerounais sur le perron de son prestigieux palais, s’est empressé de lui tendre la main pour ne pas lui accorder le privilège d’une chaleureuse accolade agrémentée d’une longue poignée de mains pour les photographes et la postérité. François Hollande a à peine laissé le temps à Paul Biya de poser pour la postérité. Par ailleurs, contrairement aux sirènes propagandistes et trompeuses de certains journalistes de médias d’État posés en griots de Palais, il n’y a    aucune preuve matérielle d’un tête-à-tête entre les deux présidents.

Quelle (s) signification (s) peut-on donner à la publication dans le journal Le Monde, d’une tribune de M. Marafa Hamidou Yaya, pendant que les journaux français faisaient un black-out sur la visite de Paul Biya et que Le Figaro le traitait de Roi-Fainéant ?
altLa publication d’une tribune de M. Marafa Hamidou Yaya dans le journal Le Monde au cours de la visité de M. Paul Biya ne peut pas être négligée, d’abord du fait de la notoriété de cet organe médiatique dans le paysage de la presse écrite en France et ensuite ne raison du timing de cette lettre publiée dans la page « Débats » du célèbre quotidien fondé par Hubert Beuve-Mery. Le fait que la lettre de l’ancien collaborateur de premier plan de M. Biya qu’est M. Marafa ait été précisément publiée au moment de la visite de travail du président camerounais, ne peut-être balayé d’un simple revers de la main - comme tentent de le faire les communicateurs/propagandistes du régime. Il est un signal envoyé à Paul Biya. Le thème de cette lettre qui met l’accent sur la nécessité d’envisager l’après-Biya à la tête de l’État camerounais commence à irriter fortement en France. Quant à traiter le respectable président camerounais de Roi-Fainéant, on aurait attendu cela d’un autre titre que Le Figaro, un quotidien symbole de la droite. C’est à croire que le quotidien conservateur a voulu faire concurrence à Libération qui avec Stéphen Smith traitait Paul Biya- irrévérencieusement peut-être – de « vacancier au pouvoir » dans les années de transition démocratique dites années de braise. Ces piques prêtées au Figaro sont intervenues dans un réel contexte de black-out communicationnel montrant que Paul Biya n’a pas la côte en Hexagone.

Paul Biya est-il fondé à dire qu’il n’existe pas de prisonnier politique au Cameroun ? Peut-on du revers de la main, comme il tente de le faire, évacuer la dimension politique de l’ « opération Épervier »?
À première vue, on pourrait penser que M. Paul Biya a raison de dire qu’il n’existe pas de prisonnier politique au Cameroun. Pourtant, une analyse plus approfondie de certains dossiers judiciaires montrent comme dans celui de Enoh Meyomesse et compagnie, que des biais politiques peuvent affecter le traitement de certaines affaires. Ainsi, la conduite de l’ Opération gouvernante et officielle de lutte contre la corruption qu’est l’ « Opération Épervier » a manifestement une dimension politique qui s’aperçoit dans la gestion tutélaire de ces dossiers qui est faite depuis le centre étatique et étatiste ainsi que le sommet présidentiel et présidentialiste. C’est cette conduite fortement modelée par la Très Haute Hiérarchie en fonction d’une Justice de Prince motivée par des visées de canalisation et de neutralisation des ambitions de nombre de barons. Pendant que leurs dossiers sont présentés comme des affaires de droit commun, le pouvoir central ne tergiverse pas quand il s’agit de protéger les favoris familiaux ou amicaux du régime empêtrés dans des scandales – au moins présumés – qui auraient au moins mérité de faire l’objet d’une information judiciaire. On a ainsi vu le silence complaisant autant qu’arrogant du régime au sujet de l’affaire des titres de Camtel impliquant le fils en propre du président Biya, silence juste interrompu par des manœuvres partisanes et courtisanes de blanchiment destinées à contredire l’hypothèse d’une mise en action de la Justice pour faire la lumière sur cette transaction financière.

Si on tient compte de certains faits (théatralisation de certaines arrestations, les moments choisis pour procéder aux interpellations, le rôle que joue l’exécutif, le déroulement de certains procès, etc.) ne peut-on pas dire que certains procès, intentés contre certaines personnalités dans le cadre de cette « Opération », sont des procès politiques maquillés ?
Certainement ! Quoique l’on pense des barons impliqués dans les procédures politico-judiciaires constituant l’ « Opération Épervier » comme croisade anti-corruption, il apparaît qu’ils sont des produits typiques des baronnies pouvoiristes, autoritaristes, affairistes et mercantiles qui composent de manière importantes la structure du régime du Renouveau. Pourtant, bien des personnalités concrètement concernées par des soupçons de corruption, ne sont jamais inquiétées par la Justice, malgré l’existence de nombreux indices factuels et matériels. C’est qu’il s’agit de Protégés et d’Obligés Bien en Cour chez l’Empereur. Les éléments que vous avez évoqués (théatralisation, de certaines arrestations, les moments choisis en d’opérer les interpellations des personnalités happées par l’engrenage de la Justice, le déroulement administrativement tutoré de certains procès) montrent de toutes les manières que la gestion effective des dossiers de l’ « Opération Épervier » - reste marquée au-delà de l’intervention des magistrats par une persistance d’une conduite présidentialiste de ces affaires.
Ainsi cette opération donne-t-elle l’impression d’être une démarche calculée de purge politique.  Ainsi, la lutte contre la corruption est-elle toujours menacée d’être dévoyée en pratique dévoratrice et sacrificatrice de judiciarisation manipulatrice et inquisitrice de règlements de compte. Cela ouvre alors la porte au tissage politicien d’intrigues judiciaires qui alimente la perception des dossiers de l’ « Opération Épervier » comme des procès politiques maquillés et grimées en affaires de droit commun.

Dans quelle mesure peut-on l’appréhender comme stratégie de position d’un dauphin, donc d’élimination d’éventuels prétendants au trône présidentiel?
Le déroulement et le déploiement pratiques autant que technique des différentes procédures politico-judiciaires ressortissant de l’« Opérartion Epervier » donnent de l’intelligibilité à l’hypothèse d’une exploitation politicienne de ces dossiers correspondant à une manœuvre d’élimination d’éventuels prétendants à la Magistrale et Majestueuse Cathèdre présidentielle. Compte tenu de l’orientation et de l’opérationnalisation de nombreux volets de la campagne politico-judiciaire de lutte contre la corruption qu’est l’ « Opération Epervier », il est plus que probable que ceux-ci sont gérés dans la perspective couplant Justice de Palais et Justice de Cadi compte tenu des dossiers du Maître Central soucieux de sanctionner ceux qui à tort ou à raison sont soupçonnés d’avoir voulu être Calife à la place du Calife. Dans cette perspective, nombre de  seigneurs issus des classes présidentialistes du pouvoir ayant frayé avec les Grands et Grands du Palais, sont sanctionnés parce qu’ils laissent entendre que César ou sa femme ne sont pas au-dessus de tout soupçon. On peut parfaitement interpréter le profilage sacrificatrice de bien de barons comme la mise en œuvre judiciairement dramatisée d’une stratégie successorale usant de l’arme de la lutte contre la corruption pour neutraliser tous les seigneurs dont la carrure et les états de service seraient de nature à gêner le positionnement d’un dauphin de Giron, lequel dauphin correspond à une entreprise de monarchisation et/ou de dynastisation de la succession présidentielle campée en transmission patrimonialiste et/ou familialiste.
L’hypothèse qu’Épervier mette en scène une stratégie palatiale de positionnement d’un dauphin qui consiste à faire le vide pour ouvrir la voie à la consécration impériale du Césarion pressenti pa    r la neutralisation judiciaire de grands barons pouvant lui faire de l’ombre, n’est pas une vue de l’esprit. C’est l’expression même du Grand Dessein Secret qui modèle la scénographie de la tauromachie politico-judiciaire conduite à l’encontre de Grands Barons dont il est manifeste que même si on ne leur donnerait pas le Bon Dieu en confession, ils ne sont pas les seules Élites du Sérail qu’une justice  véritablement indépendante et intègre autant que libre et transparente serait en droit d’inquiéter.

S’il tel est le cas, les différents clans ou factions en présence,  les différents prétendants au trône présidentiel accepteraient-ils que le passage de témoin se fasse de cette manière ?
Il est évident que les différentes baronnies gouvernantes qui constituent les factions en compétition dans le Sérail Présidentialiste du Renouveau, n’apprécient pas particulièrement un tel scénario successoral correspondant à une technologie juridique et politique de positionnement oligarchique et/ou monarchique d’un dauphin. Il faut néanmoins souligner que si le César étatique en titre forge un tel dessein successoral, il jouera de son emprise sur la puissance souveraine maîtrisée de manière centraliste et providentialiste pour imposer son Dauphin Patrimonial. Dans cette hypothèse, l’Empereur présidentialiste usera et abusera de son contrôle de la magistrature présidentielle pour mettre en œuvre sa démarche conformiste de clonage perpétualiste d’un Successeur-Dauphin.
Cela dit, rien n’assure que ce passage présidentialiste et patrimonialiste de témoin se fera nécessairement en toute quiétude.

Les Camerounais peuvent-ils s’attendre à une succession ou à une transition pacifique au Cameroun ?
altIl faut être lucide, averti et réaliste. Une succession ou transition pacifique à la tête de l’État au Cameroun est impossible. Ne voyez pas dans cette réponse une simple expression d’un inéluctable catastrophisme ou une révélation d’un diseur de bonne aventure ! Si la succession ou la transition paraît impossible, cela est en fait lié à la mécanique institutionnelle, organisationnelle, décisionnelle et opérationnelle du système gouvernant camerounais toujours effectivement structuré autour d’un Verrouillage Monopoliste et d’un Cadenassage Présidentialiste. Autrement dit, la succession sera rendue conflictuelle en raison de la persistance systématique et stratégique d’un mécanisme étatique en fait autocratique toujours réglé par la loi d’airain du pouvoir perpétuel.
En effet, l’État est toujours, malgré son habillage démocratique et son affichage pluraliste, principalement organisé autour de la prépondérance de l’État-Président, pour reprendre le mot du défunt politologue ivoiro-béninois Tessy Bakary. Parce que la Présidence domine et structure l’ensemble de la machinerie étatique, différents groupes d’intérêt et de pression pris dans les filets et les rets d’une société  claniste et clientéliste tournée vers un communautarisme prédateur plutôt que régulateur, vont s’organiser en factions farouches désireuses de conquérir à des fins concessives, corporatives et restrictives cette position cruciale et capitale de pouvoir étatique où l’on voit que c’est le mécanisme éternitaire et immunitaire de la Providence Sempiternelle qui expose fortement le Cameroun au chaos d’une véritable guerre de succession correspondant à une guerre de tous contre tous pour le contrôle conservé ou conquis du Pouvoir Perpétuel

Que devrait faire Paul Biya, au soir de la sa vie politique, pour laisser le Cameroun en paix ?
Je pense que même s’il pouvait encore le vouloir, il serait difficile pour M. Paul Biya de laisser le Cameroun en Paix. Une telle évolution semble désormais impossible en raison principalement de ce que le leader central s’est foncièrement inscrit dans la voie d’une trajectoire politique d’éternisation au pouvoir, laquelle voie est concrètement indiquée par la longévité gouvernante dévoreuse de temps qui est nécessairement orienté vers un canibalisation paternaliste des institutions étatiques et sociétales. Pour laisser le Cameroun en paix, le Président aurait dû agir dans un sens contraire à une prolongation quasi-indéfinie de sa Tenance Étatique suprême. En s’engageant plutôt dans une stratégie de dilatation de sa longévité gouvernante, le Président actuel entre dans la Voie du Gouvernement perpétuel endurci correspondant à une trentaine d’années à la tête de la République du Cameroun. La durée de vie présidentielle de M. Paul Biya a déjà sérieusement compromis les chances d’une relève démocratique et pacifique. Le seul scénario de paix qu’elle autorise est celui d’une continuation de la sclérose gouvernante à travers l’expérimentation réussie d’une succession Dauphinale-Patrimoniale basée sur la poursuite d’une gouvernance immobiliste, conformiste et clientéliste qui maintient une Paix Pouvoiriste et Affairiste par une intensification supplémentaire du niveau de corruption. On resterait alors dans une Paix plutôt Macoute que Républicaine. Les choix récents de renforcement du contrôle présidentialiste et autoritariste d’une institution régulatrice comme le Conseil constitutionnel indiquent que la Seule Paix dans les régimes improductifs, concessifs et  jouissifs de pouvoir perpétuel est une Paix de Dépotoir et de Décharge, dans laquelle la gestion de la souveraineté est submergée par une gouvernance de Pourriture et d’ordures. En effet, le cramponnement à tout prix et par tous les moyens du groupe central étatique et son Leader Monopoliste a déjà entraîné la société camerounaise sur des voies collectives caractérisées par une Décomposition et une Putréfaction morales et civilisationnelles radicales. C’est que le pouvoir perpétuel a inscrit la société camerounaise dans une Voie Avancée de Zombification où derrière la fiction (délirante) de l’Émergence, apparaît la réalité d’une collectivité complètement gangrénée, vérolée et sclérosée par une gouvernance systématiquement Vénale et Patrimoniale. Une telle hégémonie d’une Souveraineté colonisée par la Corruption Civilisationnelle rend impossible au Cameroun modelé par la Renouveau National, une Paix Positive figurée en Paix Démocratique, Développement, Prospère, Partagée et Civilisée. La Seule Paix imaginable dans les conditions d’une telle gouvernance prédatrice et déprédatrice est une Paix Monopoliste, Pouvoiriste, Affairiste et Sectariste dans laquelle des groupes oligarchiques qui ont accaparé les richesses et valeurs de toute la collectivité sociale et étatique, défendent le système nécrosé et névrosé du Pouvoir Perpétuel. Dans de telles conditions, le Président en fonction même s’il le voulait, ne peut (plus) apporter au Cameroun, une Paix Productive, Compétitive, Conversive et Positive, parce qu’un tel état de choses est incompatible avec le système cannibale de la Présidence Perpétuelle et du Gouvernement Sempiternel qui est structuré par la Tonton Macoutisation de la Vie du Pouvoir et la Zombification du Pouvoir de la Vie.
L’infime possibilité qui reste au Cameroun pour éviter que l’Après-Biya et/ou l’Après-Unc-Rdpc et/ou l’Après Aujoulatisme soient à une dynamique de guerre de tous contre tous pour le contrôle stratégique et systémique d’une Présidence Impériale associée à un Système de Gouvernement Perpétuel et Personnel, est liée à une hypothèse politique miraculeuse ; celle où l’actuel Seigneur Central-Président décide de se faire hara kiri en cédant ses Césariennes Prérogatives de puissance à un Mécanisme Gouvernant Alternatif de Transition Systémique et Historique orientée vers l’Avènement d’une Démocratie Authentique basée sur la pulvérisation du Monopolisme et du Monarchisme Présidentialistes encore en vigueur au Cameroun. Reconnaissons, il faut le concéder, qu’une telle hypothèse relève du conte fantastique et de la fable onirique. Un vrai rêve en couleurs en somme…
Propos recueillis par
Jean-Bosco Talla