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Après dissipation du brouillard |
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Après dissipation du brouillardYaoundé, ville natale, pourtant, mais, aujourd'hui mère lointaine et chaotique qui vous bouscule, vous déborde, vous épuise... Yaoundé, ville encombrée de foules colorées, où s'anime une circulation qui ne circule pas mais s'embouteillage sans fin... Yaoundé. Une longue file de voitures, deux taxis qui se suivent. Coup de klaxon du chauffeur du taxi qui est derrière, colère du chauffeur du taxi qui est devant. Nouveau coup de klaxon du chauffeur du taxi qui est derrière, le chauffeur du taxi qui est devant, ouvre sa portière, passe la tête et engueule son collègue : - tu continues je vais te giffler ! du chauffeur du taxi qui est derrière. Passe alors un groupe de lycéennes. Et les filles qui, manifestement, ont assisté à toute la scène, gloussent : - ooouuuuh il a peur ! il ne klaxonne plus, il a peur ! Sourire narquois du chauffeur du taxi qui est devant : - un grand n'est pas un petit ! Rodomontade, me direz-vous ?! Certes ! Les fanfarons et les bavardeurs peuplent les estrades tandis que l'intégrité et le courage sont des qualités devenues rares dans le cœur des hommes du Cameroun... de toutes les façons, rien ne signifie plus grand chose pour des masses préoccupées par leur survie dans un quotidien de corruption, de tribalisme, de détournements de fonds publics ou dorénavant es lois et les hiérarchies sont dictées par un matérialisme sans aucune limite...un système qui a définitivement banni le patriotisme et la compétence pour rendre désormais un véritable culte paien à d'étranges «héros», les footballeurs ou les... feymen ! Gangrène des temps modernes. Quand la foule en dérive des plébéiens sombres et misérables s'excuse, usant de formules qui laissent aux autres, au destin, à Dieu, la responsabilité de son malheur !
Ongola. Ce dimanche nous allons élire notre nouveau Président de la République. Au terme d'une triste campagne électorale écrasée par l’impérialisme indécent du Rdpc [habilement secondé par des groupuscules affidés et quelques figures détestables de cette bureaucratie incapable d'un autre mouvement que le tourner-en-rond], notre collectivité, emportée par l'anomie d'un marché idéologique étrangement timide sur la question du changement [toutes les équipes ont fait de la «personnalité» de leur candidat, le seul argument électoral] et avare, de fait, en crédibles propositions alternatives [car «le Cameroun c’est le Cameroun»], notre collectivité décider de ne pas décider... refusant une occasion à saisir pour modifier/changer/amender les positions et les équilibres, préférant la stabilité qui rassure, redoutant le remplacement de celui qui, après 3 décennies, a fini par sanctuariser sa position au sommet de la machine-État ! Nombreux sont ceux et celles qui espèrent encore que demain sera comme hier. Certitude d'un instant. Joie éphémère. Car la généreuse et nécessaire affirmation d'un vivre-ensemble est, je le crois, de plus en plus, menacée. Nous devons être très prudents. Tensions accumulées. Vexations additionnées. Corps bafoués. Effacés. Consciences déchirées. Âmes blessées, épuisées, vidées... la dérégulation des règles et des normes, d'une part, et les dynamiques de désintégration [symbolique et matérielle] des pratiques de pouvoir, d'autre part, déstructurent le modèle républicain et objectif pour lui substituer des articulations subjectives ethno-localisées. Germes d'incandescence. Que l'on ne peut désamorcer que si nous apportons nos suffrages à un personnel politique animé par une vision sincère, un véritable projet de société. Éducation, alimentation, eau, santé, transports, production vivrière, amélioration de la dépense publique [par la révision des procédures des marchés publics et des procédures du BIP - le Budget d'Investissement Public], fiscalité, citoyenneté, solidarité, financement de l'entreprenariat privé [accompagnement des Pmi-Pme des Tpe – les Très petites entreprises]... il y a tant de choses à refaire. Et l'on ne peut pas se contenter d'un jeu d'attrape-nigauds.