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Assommoir La liste du Père Noël - Page 3

La liste du Père Noël - Page 3

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Index de l'article
La liste du Père Noël
Comme une boussole qui nous permet d’aligner des phrases
Un plan sur la comète
Après dissipation du brouillard
Toutes les pages
Un plan sur la comète
Voilà, c'est fait. Les Camerounais ont voté. Les sans-emploi-sans-argent, les sans-confiance-en-l'avenir, les sans-autre-ambition-que-de-survivre, les accrochés au système, les patriotes privés d'orgueil qui ne cessent de mendier les honneurs supposés de l'élévation par décret, les bandes ambitieuses de courtisans, les prébendiers désabusés... ceux d'en-haut et ceux d'en-bas, tous Camerounais, ils ont voté. Le 9 octobre dernier des Camerounais ont voté. Et d'autres ont préféré s'abstenir. Voilà, c'est tout.
La campagne électorale aura été terne. Creuse. Ordinaire. Les dénonciateurs et leurs incantations qui se perdent dans le silence ont «affronté» les aréopages de zélotes et autres clercs dévoués à la mécanique fonctionnarisée. Rien de bien utile,  à  dire vrai, que ces fades et dérisoires postures infra-politiques tirées de l'écume des jours incertains et du tumulte des volontés disciplinées par quelques louangeurs décadents et détestables dans leurs habits de certitudes et d'esquives, pressés d'arracher les pages du Livre qui dit la Loi pour que jamais règne ne connu fin... L'élection présidentielle est  jouée. On boucle. On ferme. On tourne la page. On tourne la page ?! Pas encore. Pas si vite... des disputes vont prendre forme. La faute à l'indigent fonctionnement d'Elecam. L'élection présidentielle c'est fini. Pas grand-chose ne changera dans le sombre quotidien des multitudes amères. Tandis que notre besoin de Raison agissante reste encore et encore et toujours impossible à rassasier... hélas ! Des candidats en pagaille. Quelques affiches. Des ruades de pseudo-militants sans convictions chevauchant de klaxonnants bi-cycles à moteur. Des foules sans âme mobilisées pour écouter des escouades de politico-calculateurs outillés de leurs vieilles peurs et de repères parcellaires... La mémoire des hommes droits, des lettrés indociles et des impies égarés retiendra que des manœuvriers au verbe incolore ont occupé, deux semaines durant, l'espace médiatique pour tracer/justifier les territoires de leurs ambitions [ou de leurs «réalisations», on ne sait plus]. Palinodies du discours. Tyrannie de l'insignifiance... Un projet politique ne se réduit pas à des chiffres d'emplois promis [même si je ne méprise pas l'importance du chômage]. Un projet politique ne se réduit pas à une arithmétique faussement naïve [grands chantiers = bonheur pour tous en l'an 2035]. Qui construit nos routes ?! Qui construit nos barrages ?! Qui construit le port en eaux profondes à Kribi ?! Nos gouvernants signent, chaque jour, des contrats et des accords qui concèdent à d'autres la mise en valeur de notre espace. Des terres sont concédées. Des entreprises sont soldées [«privatisées» disent les verbeuses agitations !]. Au prétexte de trouver, là, des leviers pour la croissance et le développement. Curieuse stratégie. Un projet politique c'est d'abord une vision, l'ouverture d'un chemin vers demain. Vers une autre société. Mais la pathologie communicante qui affouille notre démocratie se perd en ruses langagières et formules rabâchées pour ignorer/esquiver la froide réalité : ici les plus pauvres glissent vers la la lumpenisation. Disqualification des classes populaires au profit des Élites. Sédimentation des inégalités. Régression de notre Cameroun vers un système de castes [segmentées par les frontières trompeuses du proto-tribalisme]. Triomphe de l'individualisme capitaliste [repérable aux chants des griots qui se réjouissent de la réussite d'UN seul homme]. Le cher-et-beau-pays-berceau-de-nos-ancêtres-et-des-petits-enfants-de-Paul-Martin-Samba est devenu, en 50 ans, une communauté complexe de privilèges clientélistes et de connivences [agencées notamment et surtout dans le réseau des couches supérieures de la population]. Que les Diafoirus de la scénarisation de notre marche vers le futur ne discutent même pas ! Reconstruire une société solidaire est pourtant l'enjeu essentiel des années qui s'annoncent. Nos candidats l'ont oublié.