Victor Tonyé Bakot ment en se défaussant sur l’Acerac

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altOn s’attendait bien à une réaction du Grand Chancelier de l’Ucac au regard de la polémique qu’a suscitée dans les médias la lettre qu’il avait adressée en juin 2012 au doyen de la faculté des Sciences sociales et de Gestion et dans laquelle il tentait de démontrer qu’étudiants, enseignants permanents et associés ressortissants de l’Ouest-Cameroun étaient plus nombreux dans cette faculté et demandait de corriger « progressivement cette situation devenue scandaleuse ». Il a choisi de s’expliquer dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune dans son édition n°10141 du 23 juillet 2012, page 16. Chez ce confrère, Le Grand Chancelier écrit :
 « 1- L’Acerac, responsable et fondatrice de l’Ucac, est l’Association des conférences des évêques d’Afrique centrale, regroupant le Cameroun, la Centrafrique, le Congo (Brazzaville), le Tchad, le Gabon, la Guinée Équatoriale. 

À l’occasion de la première visite du pape Jean-Paul II au Cameroun, en août 1985, un comité de laïcs avait demandé la création d’un Institut catholique à Yaoundé. Le pape Jean-Paul II, ouvert à cette sollicitation jugée opportune, a créé l’université catholique d’Afrique centrale, Institut catholique de Yaoundé regroupant les 6 pays mentionnés. 
2- De 1991 à 2008, pendant plus de 15 ans, le Grand chancelier était le cardinal Christian Tumi, nommé par la Congrégation romaine pour l’éducation catholique. En juillet 2008, les évêques de l’Acerac ont élu un autre Grand chancelier, en la personne de l’archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonye Bakot.
Qu’est-ce qu’un Grand chancelier ? Il est comme un président de conseil d’administration dans une société. Il préside au conseil supérieur dont les représentants sont nommés par chaque conférence épiscopale des pays de l’Acerac.
C’est ainsi que les 7 et 8 juin derniers, un conseil supérieur convoqué par le recteur de l’Ucac, le père Richard Filakota, un Centrafricain, et avalisé par le Grand chancelier, s’est tenu sur le campus de Nkolbisson, conseil au cours duquel un certain nombre de décisions et de résolutions ont été prises. Entre autres décisions, la nomination du père Ludovic Lado, SJ, comme professeur de 3e classe ; la prorogation du mandat du père Kisito Forbi, SJ, comme doyen de la faculté de philosophie ; tous les deux jésuites, et bénéficiant des encouragements de l’Ucac.
Ce même conseil a reçu des statistiques concernant les enseignements et les étudiants de la faculté des Sciences sociales et de gestion de l’Ucac. Ces statistiques confirment le pressentiment des membres dudit conseil au sujet d’un certain nombre de recrutements des enseignants et des étudiants. Alors, le conseil supérieur a demandé expressément au doyen de la faculté des Sciences sociales et de gestion, d’éviter que le déséquilibre régional ne perdure, et qu’on corrige progressivement cette situation devenue scandaleuse, parce que l’université catholique n’appartient pas à un pays, encore moins à une région du Cameroun qui en compte 10. Le conseil supérieur estime que c’est une exigence de charité sinon de justice.
En outre, les décisions qui sont prises doivent être rendues officielles par un mandataire qui n’est autre que le Grand chancelier, qui ne prend pas de décision en son nom, mais au nom de la collégialité épiscopale qu’il représente en tant que mandataire. Évitons donc l’amalgame, à savoir, un mandataire est contre une région. Il ne saurait agir ainsi sans outrepasser ses prérogatives de mandataire.
Les évêques sont des pasteurs qui doivent promouvoir la justice, la charité, le bien commun. En demandant que l’université catholique soit ouverte à tous en Afrique centrale, ce conseil ne fait que réaliser la mission de l’Église, où tous sont invités au partage, en tenant compte des compétences et du mérite, bien sûr. En invitant tous au partage et à la probité éthique, cela ne peut être qu’évangélique. »

Tonye Bakot ne convainc pas grand monde
Ces explications du Grand chancelier laissent sceptiques des observateurs avertis qui soutiennent mordicus qu’il est un récidiviste notoire. Sur le forum 237médias des journalistes Goni Waday écrit : « Tonye Bakot ment tellement qu'il a lui-même reculé. Je te donnerai des détails que je ne peux divulguer ici. Il n'y a que ceux qui ne mesurent pas les enjeux qui s'entêtent à le défendre. S'il n'a pas décidé seul d'enquêter, il en a en revanche profité pour exprimer sa haine des Bamilékés. C'est un récidiviste. Et, soi dit en passant, ce n'est pas par amour des autres tribus, ni par souci d'équilibre, qu'il l'a fait hier et aujourd'hui. C'est un calcul politicien. »
Aussi cette manière de se défausser sur l’Acerac suscite-t-elle un questionnement : De qui le conseil supérieur avait reçu les statistiques ? Qui avait demandé d'apporter les statistiques au conseil? De quels membres parlent-ils lorsqu’il écrit que «ces statistiques confirment le pressentiment des membres dudit conseil au sujet d’un certain nombre de recrutements des enseignants et des étudiants. Alors, le conseil supérieur a demandé expressément au doyen de la faculté des Sciences sociales et de gestion » ? (C'est moi qui souligne) Car, en employant l'article indéfini des il admet bien que c'est une partie des membres qui ont eu le pressentiment. De plus, si le pressentiment est un phénomène subjectif interprété comme la connaissance intuitive et vague d'un évènement qui ne peut être connu par un moyen naturel (Petit Robert, 2012), reconnaissons avec Radiguet que « les vrais pressentiments se forment à des profondeurs que notre esprit ne visite pas ». On peut dès lors se demander comment dans une cour de récréation, dans une salle de classe ou même dans un marché on peut avoir l'intuition, la prémonition de la prédominance des ressortissants d'une région sans avoir pris connaissance des données factuelles.
Aussi le Grand chancelier écrit-il dans sa réaction que «[...] le conseil supérieur a demandé[… ]» (C'est moi qui souligne). L’emploi de  l'article défini  le indique que tous les membres du Conseil ont «demandé expréssement»... Il y a maldonne. Le Grand chancelier doit d'abord être en accord avec lui-même. Y a-t-il eu vote permettant à l'ensemble du conseil d'assumer le pressentiment des autres?  Pourquoi avoir « demandé expressément au doyen de la faculté des Sciences sociales et de gestion d’éviter que le déséquilibre régional ne perdure, et qu’on corrige progressivement cette situation devenue scandaleuse » alors que ce n'est pas lui qui recrute? N’est-il pas suffisamment clair que les doyens des facultés ne donnent que leurs avis sur les dossiers de recrutements d’enseignants à eux transmis par le rectorat? Pourquoi le conseil ne s'est-il pas adressé directement au recteur qui a convoqué la réunion et qui recrute comme le souligne le Père Ludovic Lado dans sa réponse (« Un chrétien n’a pas de région ») aux versets sataniques de Mgr Victor Tonye Bakot?
Enfin, que veut insinuer le Grand chancelier en évoquant le nom de Christian Tumi qui a passé 15 années comme Grand chancelier, Christian Tumi qui dans le Mémorandum des prêtres autochtones de Douala intitulé «un éclairage nouveau» «un éclairage nouveau» (16 mars 1987) était déjà classé parmi les «Banso, Bamiléké Anglophone»? Victor Tonyé Bakot n'était-il pas la tête pensante de cette cabale qui avait été ourdie contre Mgr Gabriel Simo? Veut-il démontrer qu’un Bamiléké a déjà été Grand chancelier pendant 15 ans et qu’il faut aussi à chacune des autres ethnies (bassa’a, betis, boulou, etc .) 15 ans ?
Comme le dit si bien Goni Waday, Victor Tonye Bakot est un récidiviste incorrigible. On dirait que le tribalisme est inscrit dans son matériel génétique. Chassez le naturel, il revient au galop.
Jean-Bosco Talla