Crimes sordides contre les populations du Nord-Cameroun face à la menace Boko Haram

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altL’Afrique se trouve actuellement sous la menace d’un groupe de brigands installés au Nigéria. Ces insurgés qui d’après leur credo prétendent dire: « Non à la culture occidentale » se livrent à des actes à caractère terroriste il y a belle lurette. Leurs premières attaques se réduisaient au départ au sein du Nigéria à travers des enlèvements, des attentats et des braquages de banques. Mais depuis quelques années, ils gagnent du terrain. Le Cameroun, le Tchad et le Niger ne sont pas épargnés. Le cas du Cameroun est actuellement patent à travers les razzias et attentats perpétrés ces derniers temps à l’Extrême Nord du pays, sans élucider les enlèvements de locaux et expatriés. On compte plus de 13000 (treize mille) décès et de milliers de déplacés suite aux attaques de ce groupe.
C’est face à ces menaces que le Cameroun s’est donné pour devoir de préserver l’intégrité de son territoire national pour qu’il ne serve plus de base arrière à ce groupe, et de protéger  sans réserve aucune ses citoyens et leurs biens.


L’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (Addec),  face à cette hécatombe qui menace les fondements premiers de notre société dont  la gravité, la profondeur du mal et les cris d’atroces douleurs de nos compatriotes nous parviennent quotidiennement, tient à rappeler que nul n’a le droit d’ôter la vie à un Homme, du simple fait que celle-ci soit sacrée. Aujourd’hui les camerounais vivent de proche ou de loin, dans leur chair, les douleurs inacceptables d’une lutte dont il est encore difficile de cerner les contours d’une part et les véritables acteurs d’autres part. Sommes-nous victimes de nos propres turpitudes ou portons-nous un fardeau étranger ?  Question difficile à répondre. Mais le sang de nos citoyens en particulier et des africains dans l’ensemble est régulièrement versé et les dégâts sont légion. Tout ceci impacte sur la stabilité des sous-régions d’Afrique centrale et de l’ouest.
Il se dit même que dans cette lutte, des exactions de recrutement d’étudiants camerounais aux côtés de ces insurgés sont courantes. Actes auxquels nous nous désolidarisons, parce que l’Université est un milieu prestigieux et avant-gardiste pour la production de Savoirs et Savoir vivre dont le but fondamental est la construction d’une société aux valeurs humaines.
Face à ces actes de barbarie  des terroristes, dont la propension est l’invasion de quelques territoires d’Afrique sous un pseudo-label d’instauration d’un « Khalifa », l’Addec a suffisamment pris le temps de constater les effets mortifères et calamiteux de ce phénomène d’attardés aux visées égoïstes et homicides. C’est pourquoi elle porte à la connaissance de la communauté estudiantine, nationale, l’opinion nationale et internationale de son soutien aux populations de l’Extrême Nord, aux forces de défense et de sécurités, et aux forces étrangères parées pour barrer la route à ces extrémistes. Elle se réjouit donc de la coalition essentiellement africaine en cours de formation. Car comme le disait Franz Fanon : « chaque génération dans une relative opacité doit identifier sa mission, la trahir ou l’accomplir ». Dans ce contexte de sauver l’intégrité Nationale, nous devons taire nos querelles politico-partisanes. Nous pensons comme le disait le célèbre panafricain Thomas Sankara : « La Patrie ou la Mort, Nous vaincrons ». Il s’agit donc d’un acte civil et patriotique dont le devoir nous appelle, car nous avons en commun le Cameroun. Ce dernier restera inébranlable et indivisible quelque soit les ennemis ou forces occultes.  
À contrario de l’utilisation malsaine que l’administration universitaire fait éhontement de la situation d’insécurité actuelle envers l’Addec ; notre association bien que ses principaux dirigeants soient victimes du courroux de cette administration qui, malgré les multiples voies de dialogue déjà entreprises, les maintient exclus de leurs différents établissements - pour avoir dénoncé  le  non  respect du décret présidentiel fixant les droits universitaire à cinquante mille francs CFA (50 000 FCFA) et pour avoir veillé à la protection des droits des étudiants - tient à travers cette déclaration à rester dans la logique de ses objectifs fondamentaux. Nous ne faillirons pas à notre mission d’éveil des  consciences et de lutte participative pour l’avènement d’une Université meilleure et par ricochet  d’un Cameroun prospère ; car  « les forces de domination ont tendance à imposer le silence aux générations porteuses d’espoirs » comme le témoigne Jean Marc Ela.
Ainsi, notre engagement à travers la présente déclaration se justifie :
Premièrement, par le fait que nos compatriotes de l’Extrême Nord (Fotokol, Waza, Kolofata, Mozogo, Koza, Mokolo, Mogode, Hina, Bourrah….) sont aujourd’hui humiliés, effrayés, bousculés, attaqués, fouettés, spoliés, arnaqués, enlevés, tués, affamés, endeuillés et sans abris.
Deuxièmement, nos forces de défense et de sécurité font face à des fanatiques dotés d’énergie difficiles à contenir qui utilisent  la violence pour frapper, inquiéter, installer un désordre profond, une grande anarchie, dont le but est la destruction de notre chère patrie.
Ces  justifications  dramatiques  qui  impliquent  par  conséquent  tous  les  Etudiants,  les  Universitaires, les Citoyens, bref toutes les Populations, ne doivent nous laisser indifférentes et nous appellent   à  un  véritable  examen  de  conscience  sur  l’avenir  de  notre  pays  et sur  l’ensemble  des décisions  prises  par  nos  administrateurs.  Nous  devons  ainsi  comprendre  que  chaque  assaut  des assaillants  cause un lourd préjudice humain, économique et social pour notre pays.
En nous questionnant au fond sur les attaques de Boko Haram, l’enrôlement de certains citoyens et des étudiants en particulier, en nous interrogeant sur la participation de ces derniers à de tels actes haineux,  sanglants  et  terrorisants  comme  les  attaques  perpétrées  et  réclamées  par le  chef  de  la secte depuis un certain temps, il est évident que cette secte profite de la paupérisation et de l’abandon de nos compatriotes de  l’Extrême  Nord  pour  exécuter  leurs  actes  de  bestialité,  installer  leurs  antennes  annexes  et susciter une maléfique révolte. Et aussi, elle semble se nourrir des défaillances de nos systèmes de gouvernance   à  l’instar  du  manque  d’infrastructures de  qualité,  alimentées  par  la  folie  de  nos dirigeants et la propension dangereuse d’une compétition faussée des valeurs morales et humaines.
L’Addec  invite les dirigeants  à savoir être actifs et faire preuve d’humilité car cette façon d’agir au cœur du golfe de guinée, montre qu’il existe des questions de fond qui doivent être posées ;
L’Addec appelle à la solidarité en matière d’accueil et surtout du respect des droits des déplacés, et ceci avec toute la vigilance que cela requière ;
L’Addec rappelle à tous les citoyens que les enjeux et les défis auxquels nous faisons face au quotidien, nous interpellent tous et nous obligent à soutenir, préserver, promouvoir et défendre les acquis de notre pays et les vies de nos compatriotes de l’extrême nord ;  
L’Addec rend un vibrant hommage à tous les civils et forces de l’ordre camerounais tombés sous les balles et la violence des assaillants ;
L’Addec désapprouve et dénonce la naïveté des étudiants qui acceptent consciemment d’intégrer les rangs de la secte ;
L’Addec   rappelle  aux  étudiants  et  à  la  jeunesse  nationale  que  notre  génération  devra  assumer les conséquences à court ou à long terme de ses choix et de sa participation ou non à la défense de notre cher et beau pays ;
L’Addec encourage les initiatives sous régionales et africaines mises sur pied  à travers  la création d’une force multinationale mixte de  8.700 hommes et espère une sincère collaboration des différentes parties prenantes.
Puisque « si nous nous couchons nous sommes morts », l’Addec fait appel à toute la communauté estudiantine, nationale et  internationale d’user de tous les subterfuges et stratagèmes pour obstruer la voie à cette secte afin de soutenir les populations touchées, partout où elles se trouvent comme c’est le cas de l’extrême nord avec l’appui de nos braves forces de défense et de sécurité.
Le Conseil Exécutif National