Échec de l’opposition et alternance décidément compromise au Cameroun : existe-t-il encore des voies crédibles de sortie de crise?

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« La « population » ne peut désirer ou détester que ce qu’elle connaît et tel qu’elle les connaît. Elle ne croit pas au miracle des métamorphoses instantanées, de la manne démocratique tombant du ciel bienveillant […] Il arrive souvent que les hommes préfèrent leur passion à leur intérêt, et il est des peuples qui ont disparu pour n’avoir pas voulu renoncer à leurs fétiches.» Fabien Eboussi Boulaga

Contexte

Depuis le 09 octobre 2011, les dés sont jetés au Cameroun. À cette date en effet, le corps électoral s’est déployé, d’une manière fort peu massive (taux d’abstention, 34,18%) de l’avis général pour exercer effectivement son pouvoir de désignation du futur président de la République du Cameroun. De l’observation générale du déroulement de ce processus, il ressort deux faits majeurs: la victoire du président sortant Paul Biya confirmée par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel et la contestation déjà perceptible de ses différents adversaires politiques. Peut-on dès lors conclure à l’imminence d’une crise politique post-électorale au Cameroun, elle-même liée à un sentiment généralisé de l’impossibilité structurelle d’une alternance démocratique à la tête des institutions républicaines ?
C’est à cette question centrale que les experts panélistes répondront à l’occasion de cette édition de La Grande Palabre qui se tiendra le jeudi 27 octobre 2011 au Djeuga Palace à 14 heures précises.
En effet, le thème annoncé de cette 10ème édition de La Grande Palabre est formulé comme suit : « Échec de l’opposition et alternance décidément compromise au Cameroun : existe-t-il encore des voies crédibles de sortie de crise? »
Loin de sous-tendre une posture partiale et tendancieuse au détriment du Rdpc et du pouvoir Rdpc, ce thème part du constat qu’une crise multiforme (crise de l’emploi ; crise du pouvoir d’achat ; crise morale ; crise de la gouvernance politique ; etc.) couve sous les apparences trompeuses du déroulement relativement calme et serein du dernier scrutin pour l’élection du chef de l’État du Cameroun. Ce thème suggère en outre qu’à cette crise multiforme pourrait venir se greffer une crise politique post-électorale aux conséquences encore inconnues, étant donné que certains leaders politiques candidats à la présidentielle de 2011 ont déjà appelé à manifester et à ne pas reconnaître les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel au cas où il n’annule pas l’élection présidentielle. Aussi une crise de solution démocratique semble d’ores et déjà s’être imposée comme un fait empirique chronique de la réalité politique camerounaise.
Alors, quelles voies crédibles de sortie de crise ?
Depuis le retour au pluralisme politique en 1990, les partis politiques dits de l’opposition semblent dans l’incapacité idéologique, stratégique, tactique, émotionnelle, structurelle et matérielle d’opposer une alternative, même fugace, à l’hégémonie arrogante du parti-État Rdpc. Ceci alors même que les statistiques indiquent clairement qu’une majorité de Camerounais s’abstient de voter ou choisit de voter blanc faute d’une candidature conforme à leurs aspirations profondes. Les panélistes instruiront l’auditoire et le public camerounais sur ce qui fait problème et sur les possibilités de solutions encore disponibles.
Qu’est-ce qui cloche avec les partis de l’opposition et que peuvent-ils faire exactement pour émerger enfin ? La solution pourrait-t-elle venir de la « communauté internationales » ? Et si le Biyaïsme restait encore la meilleure alternative au Renouveau via une auto-mutation qui intègrerait alors l’effectivité des « grandes réalisations » ? Telles sont les questions que se posent le commun des Camerounais.

Les axes de la discussion

1- Alternance politique au Cameroun : Les causes d’un énième échec de l’opposition camerounaise ? (Mathias Eric Owona Nguini)
2- Après 21 ans d’atonie d’une opposition sclérosée par le biyaïsme, quelles perspectives ? (Claude Abe)
3- « Grandes ambitions », « Grandes réalisations », inertie et émergence : sept (7) années supplémentaires de biyaïsme sont-elles une solution à cette crise multiforme ? (Joseph Owona Ntsama)
4- Présidentielle d’octobre 2011 : neutralité ou neutralisation de la « communauté internationale » ? (Alain Fogué Tedom)
5- Perspectives, opposition et société civile: Que faire ? (Enoh Meyomesse)
Modérateur: Jean-Bosco Talla