Sauvons le soldat Mebe Ngo'o à tout prix et à tous les prix

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Avez-vous écouté Rfi ce matin, comme moi ? Sinons, fixons les idées par ce verbatim
Le 21 novembre 2016 (journal de 13h, poste national), Mebe Ngo'o affirmait: « Au niveau du ministère des transport, la capacité du train a été singulièrement renforcée. Le train n° 152 de 10h25 en provenance de Yaoundé et à destination de Douala, et n°153 de 14h45 en provenance de Douala et à destination de Yaoundé ont été équipés de huit wagons supplémentaires, qui ont offert une capacité additionnelle de 680 places par train, soit au total 1336 places. [...] J'ai prescrit à Camrail, compte tenu de la gravité de la situation, de mettre en oeuvre des mesures spéciales additionnelles pour accroitre la capacité de ce train. » ( C'est moi qui souligne en italique)
Par la suite, sur Rfi,  Mebe Ngo'o affirme: « Ce n'est pas la première fois que Camrail est sollicitée pour augmenter le nombre de voitures », et d'ajouter : « La gare de Yaoundé était déjà prise d'assaut par plus de 2000 personnes qui voulaient absolument

se déplacer en direction de Douala. Donc, finit-il par se dédouaner, la décision d'augmenter le nombre de wagons a été prise en interne par les autorités de Camrail». Avant de se défendre: « Ce n'est pas la peine de chercher des boucs émissaires du côté du gouvernement. Encore une fois, il est prématuré d'imputer quelque responsabilité que ce soit à tel ou tel responsable. Il vaut mieux attendre que les enquêtes puissent nous édifier ».
Le 4 novembre 2016, sur les ondes de Rfi, les conclusions de la commission d'Enquête mise sur pied par le chef de l'Etat, Paul Biya, commence déjà à fuiter. Selon Polycarpe Essomba, «[...] Le directeur général de Camrail, selon des indiscrétions proche de l'enquête, a souligné devant la commission d'enquête que la décision d'ajouter des wagons à ce train avait été prise en interne et suggéré au ministre des transport pour pallier la situation de quasi crise occasionnée par l'afflux de passagers [...]» (c'est moi qui souligne en italique)

Cherchez l'erreur.
Dans quel intérêt organise-t-on la fuite des propos du Directeur général de la Camrail?  Les communicants veulent désormais, dans leur stratégie de communication, imposer cette compréhension de la chronologie des événements ayant conduit à la prise de décision par les responsables de Camrail. Cette logique est la suivante: «la décision d'ajouter des wagons à ce train avait été prise en interne et suggérée au ministre des transport.» et par la suite ce dernier à «prescrit à Camrail » l'ajout des wagons.

Cette déclaration du Directeur général rapportée par Polycarpe Essomba est en contradiction avec celle faite sur les ondes de Rfi, le 24 octobre 2016,  par le président du conseil d'administration, Hamadou Sali. Celui-ci avait affirmé: « Une enquête judiciaire, une enquête administrative, une enquête technique ont été ouvertes, affirme Hamadou Sali. Ces enquêtes vont permettre de déterminer les responsabilités. Il y a eu un problème, on nous a saisis, on a mis les dispositifs que nous mettons toujours en place. Le système de freinage a été contrôlé. La base de Douala a été saisie, a donné son ″OK″ après ces vérifications. Ce qui est fait tous les jours donc je ne voudrais pas polémiquer. » (c'est moi qui souligne en italique)

La ficelle semble trop grosse. Elle est cousue de fil blanc.
Les Camerounais, qui sont tous des demeurés, doivent mettre toutes ses contradictions sur le compte de l’émotion suscitée par l’hécatombe survenue à Eséka. Car, l’émotion est Nègre et la raison Hélène. Ils ne comprennent rien de la stratégie de la communication mise sur pied pour les besoins de la cause.
Fort heureusement, il n'y a pas de crime parfait et le diable se trouve souvent dans les détails. Même les sourds-muets-aveugles de naissance ne sont pas dupes.
Le Message est reçu 5/5 par le principal destinataire, Paul Biya.

Jean-Bosco Talla