Une fois encore, l’actualité françafricaine révèle l’état de délabrement de la République française, confisquée par une partitocratie cynique, dont les oppositions superficielles recouvrent une profonde communauté d’intérêts : à l’aube d’une campagne électorale qui s’annonce animée, deux leaders des deux partis qui gèrent la France depuis trente ans ont rendu hommage à deux dictateurs d’Afrique francophone. Sarkozy, chef de l’État, mais surtout de l’UMP, a reçu Sassou Nguesso, le despote congolais, le 8 février à l’Élysée, ce qui lui a valu les critiques du PS.
Pourtant l’apparatchik socialiste Laurent Fabius, dont on dit qu’il convoite le ministère des Affaires étrangères, est allé lui-même serrer la pince à Ali Bongo, le tiroir-caisse gabonais, le 14 février à Libreville. Ce parcours n’est pas sans rappeler celui d’Alain Juppé, autre ex-gloire de la politique française, parti cautionner le fantoche camerounais Biya avant de revenir prendre la tête du Quai d’Orsay. Si tel est le parcours obligé pour les ex-meilleurs d’entre les apparatchiks ambitionnant un dernier tour de piste, on ne s’étonne plus de l’état
Eux, c’est eux
Lettre à Monsieur le président de la république et père de famille
Excellence, le 20 août 2011, une jeune camerounaise, Vanessa Tchatchou a mis au monde, à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé, un bébé qui lui a été immédiatement volé dans des conditions rocambolesques. Les circonstances particulières de ce vol de bébé et la gestion chaotique de ses suites par certains de vos grands collaborateurs, et notamment certains membres de votre gouvernement, ont contribué à forger dans l’opinion nationale l’idée que ce vol s’inscrirait dans une chaîne de trafic d’êtres humains bien huilée et bénéficiant de nombreuses protections dans les hautes sphères de l’Etat. Dans ce contexte les Camerounais sont inquiets. Il y a de quoi l’être. En effet, alors même que le dénouement de l’affaire Vanessa n’est pas encore connu, la presse rapporte une autre sordide histoire de trafic humain survenu à Douala, avec une fois de plus, des fonctionnaires qui seraient autant suspectés que soutenus. Cette nouvelle affaire, c’est celle d’une autre jeune mère, Adama, dont le bébé a été volé à Douala en 2007 mais qui est heureusement aujourd’hui retrouvé, non pas grâce à la perspicacité de la police et de la justice, mais plutôt au courage de son oncle arrivé de l’étranger.
Certains des ministres de votre gouvernement ont particulièrement brillé par leur incompétence dans cette affaire Vanessa. Cette incompétence ne fait que renforcer la grande suspicion parmi les populations.
Le modèle démocratique sénégalais doit-il et/ou peut-il s’exporter au Cameroun?
L’année 2011 fut un véritable cauchemar pour les démocrates et les défenseurs d’une Afrique souveraine, indépendante et dont la voix devait compter dans l’actuel village planétaire.
L’échec du processus électoral en Côte d’Ivoire, pourtant parrainé par la fameuse communauté internationale, ayant conduit à une intervention militaire, suivi du transfèrement du Président Laurent Koudou Gbagbo à la CPI, fut accueilli comme la fin des espoirs d’une jeunesse africaine qui pensait retrouver une fierté aussi égale à celle de leurs aînés d’avant nos indépendances.
À peine les plaies toutes béantes n’étaient pas encore pansées que la guerre surréaliste en Libye, imposée par un quartet d’États sous un mandat dévoyé de l’ONU, achevait, avec l’assassinat de Kadhafi, d’enterrer à court terme, l’espoir de voir une Afrique « new-look », reflet du bouillonnement et de l’intelligence de ses enfants.
Les révoltes populaires en Tunisie et en Égypte que de nombreux médias ont pompeusement appelées le « printemps arabe », ont, dans le même temps, suscité le vague espoir qu’elles allaient se propager de façon tellurique
Mouangue Kobila réplique, Roger Kaffo Fokou fait une mise au point
Il faut surtout préciser que l'expression "certains habitants de Doualas" qui semble focaliser l’attention de quelques-uns ne saurait viser une communauté précise que si la ville de Douala n’était habitée que par une seule communauté.
Dans le contexte de la diversité sociologique qui caractérise la population de la ville de Douala, l'expression "certains habitants de Douala" ne peut viser que des individus, pris indépendamment de leur origine ethno-culturelle et de leur appartenance confessionnelle ou linguistique.
En l'occurrence, l'expression "certains habitants de la ville de Douala [...]
Le Pr Mouangue Kobila et les incidents de Deido
La nuit du 30 au 31 décembre dernier et les jours suivants, le quartier Deido à Douala est entré en éruption, causant d’importants dégâts matériels et des morts d’hommes, tous des Camerounais. Événements regrettables, engrenage infernal mais schéma prévisible. Dans un article publié sur les réseaux sociaux, «Cameroun: la paix suspendue à un fil bien ténue», nous attirions déjà l’attention de l’opinion et de nos gouvernants sur le fait que notre pays tendait à devenir un baril de poudre à nos pieds. Il faut aujourd’hui insister sur le fait que la probabilité pour que la mèche de ce cocktail explosif soit allumée à Douala au cas où le compte à rebours n’est pas arrêté à temps est très grande: les émeutes de février 2008, les événements du jeudi 29 septembre 2011 sur le pont du Wouri, et les actuelles incidents meurtriers de Deido, tout semble désigner notre belle et cosmopolite cité portuaire comme le théâtre de lancement idéal. Encore une fois, relisons l’histoire:
Pour Gbagbo, j'accuse
Dès le mois de décembre, alors que le président Gbagbo s’était fait investir président de la république Ivoirienne, et vous avait confiné au Golf-hôtel, j’avais le plus sérieusement au monde demandé à m’engager auprès des forces qui vous défendaient. Tel un volontaire des Brigades internationales, je voulais servir – et peut-être mourir – pour la démocratie. Les personnes contactées m’avaient fait savoir que les seules possibilités pour le faire serait de rejoindre la rébellion au nord de la Côte d’Ivoire, ou de retourner dans notre armée nationale, et espérer qu’on me renvoie à Abidjan. Je n’ai jamais eu l’âme d’un rebelle, et la liberté dont je jouissais depuis que j’avais quitté l’armée m’était trop précieuse pour la jouer sur un tel engagement. Je vous ai donc défendu avec une autre arme : ma plume. J’ai multiplié les articles, lettres ouvertes et interventions dans les médias pour dire mon amour pour votre pays, et ma conviction de votre victoire. Ceci m’a certes valu la perte de certaines amitiés d’armes,
Les juristes de la tyrannie : A propos de la démission de Maurice Kamto
Plus d'articles...
Page 11 sur 17