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Manières de voir

Quelle école pour le Camerounais et l’Africain du XXIè siècle ? Sortir le système éducatif du ghetto

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On a tendance à l’oublier. De tous les secteurs sociaux, le domaine de l’éducation est sans doute celui qui devrait précéder tous les autres, et se situer bien avant celui de la santé par exemple. En effet, bien éduqué, un citoyen peut déjà mieux se mettre à l’abri de nombre de maladies grâce à l’hygiène et à la prévention. On peut d’ailleurs penser que même pour un État, l’éducation devrait être l’objet de toutes les attentions et mériter un investissement supérieur à toutes les autres dépenses y compris celles dites de souveraineté. N’est-il pas vrai qu’une armée composée de soldats bien formés est susceptible d’élaborer de meilleures stratégies de défense ? On peut en dire pareillement de la diplomatie ou des autres grands corps de l’État.
Une bonne gouvernance est certes affaire de morale et d’éthique mais aussi et surtout de compétence des acteurs. De manière plus banale, on peut affirmer sans risque de se tromper que le développement d’un pays est étroitement lié à la qualité du système éducatif de l’espace concerné. À quoi sert-il

Mise à jour le Vendredi, 15 Mars 2019 17:04

Existe-t-il une littérature camerounaise ? Un bricolage sans fin

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Existe-t-il une littérature camerounaise ? Un bricolage sans fin
Existe-t-il une littérature camerounaise ? Il s’agit là d’une interrogation récurrente puisqu’il me souvient avoir répondu à ce genre de questions plus d’une fois dans plusieurs journaux et magazines publiés au Cameroun dans les années 90. Et le simple fait que le problème soit aussi fréquemment soulevé signifie bien que l’existence d’une littérature dite camerounaise est loin d’être une évidence pour tous.
Nul ne peut nier que le Cameroun est le théâtre d’une intense activité littéraire. Pour nombre de critiques, ce sont Mongo Beti ou Eza Boto (Ville cruelle, 1954), Ferdinand Oyono (Le Vieux nègre et la médaille, 1956), Benjamin Matip (Afrique nous t’ignorons, 1956) qui inaugurent la naissance de cette littérature. Mais bien avant les romanciers, des recueils de poèmes comme ceux de Louis Marie Pouka ou des textes de diverses natures en langue boulou comme celui de Jean-Louis Njemba Medou (Nnanga kon, 1932), en écriture bamoun (shü-mom), en allemand et que sais-je encore, font partie des faits littéraires au Cameroun. Au lendemain de l’indépendance et suite aux mutations sociopolitiques, les Camerounais publient de

Mise à jour le Lundi, 23 Juillet 2018 08:53

La crise anglophone

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Depuis bientôt deux ans, les médias publics et privés nous inondent d’analyses diverses sur ce qu’il est convenu d’appeler la crise anglophone, sans y apporter un regard neuf. Comme à leur habitude et dans la tradition de la pensée unidimensionnelle qui les caractérise, les pouvoirs publics et leurs thuriféraires s’évertuent subtilement à codifier la manière dont il faut parler de la crise anglophone ainsi que de la façon d’en identifier les protagonistes. C’est leur droit. On a même vu d’anciens hauts commis de l’État postcolonial sortir du bois et se vêtir, toute honte bue, du manteau de consultant, pour proposer des analyses qui se veulent magistrales et des solutions miracles à ladite crise. Et il ne semble y avoir personne pour leur demander des comptes sur leur bilan du temps où ils étaient aux affaires et plastronnaient comme chefs de terre. Certes, le Cameroun traverse des secousses socio-politiques multiformes mais peut-on véritablement parler de “crise anglophone”? Ne faudrait-il pas parler d’une “QUESTION ANGLOPHONE” à l’intérieur de la crise globale de gouvernance ? La "QUESTION ANGLOPHONE"

Mise à jour le Mercredi, 04 Juillet 2018 08:19

Célébrer Um, mais pour quoi faire?

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Quand l’avenir n’est plus aussi certain qu’on aura pu d’abord se l’imaginer, il n’est pas étonnant que la référence au passé devienne le recours, et même le secours. Il est même fécond qu’il en aille ainsi, quand on est en panne de créativité : à défaut d’inventer, imiter du moins ceux qui l’ont pu. C’est même sain.
C’est à quoi fait penser la décision récente, attribuée à la communauté urbaine de Douala, de dresser au cœur de Nkomondo, une statue à Ruben Um Nyobè.
Ce projet se forme des décades après la réhabilitation officielle, il est vrai toute formelle, du père de notre indépendance et de notre unification. Il succède aux misères infligées à Essama, notre compatriote naguère condamné pour avoir décapité la statue de Leclerc, sur une place publique très fréquentée de Bonanjo, où elle trônait, ravivant l’amertume du sort tragique infligé à tous les Ruben Um Nyobè par ceux qui, comme Leclerc, n’ont été, dans notre Histoire pratique, que des conquérants, sachant mettre en coupe réglée notre pays, piller ses richesses, déporter son

Mise à jour le Samedi, 24 Mars 2018 12:00

Etat, Pouvoir et Société

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Fait-on grève, marche-t-on, manifeste-t-on ? L’Etat frappe d’abord. Ensuite ? Rien. Aux problèmes de société, il administre invariablement une réponse unique et spontanée, la répression.
Il perçoit pourtant le rugissement de cette foule en colère, entend les propos qu’elle articule, lit les pancartes qu’elle exhibe.
N’empêche ! Il croit surtout, dès longtemps, que tout ce qui existe de son fait est bien fait tel qu’il est fait. Dès lors, par quoi le remplacerait-on éventuellement, sinon par son contraire, le mal ?
Ne pas s’en satisfaire ressortit, par conséquent, aux désordres et troubles.
Et puisqu’ainsi il ne fait que le bien, pourquoi, de lui-même, se mettrait-il en peine de se remettre en question ? Pourquoi, à plus forte raison, daignerait-il se laisser édifier par les pancartes et propos de gens qui exigent du mieux en marchant, du moment que c’est bien lui l’origine de tout bien ? A Etat autiste, réaction épidermique.
S’impose donc une répression rondement menée. Qu’elle génère un, ou même plus d’un mort, n’enlève rien au credo de l’Etat qui semble, en cette matière,

Mise à jour le Samedi, 25 Mars 2017 05:28

Code Pénal révisé, Un Code vénal, Un Code bancal

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Au petit matin du 22 Juin 2016, le monde juridico-judiciaire camerounais se réveille stupéfié par une nouvelle que la grande majorité des observateurs de la vie juridique camerounaise n’avait jusque-là pu la prévoir mais que les médias nationaux s’empressent de relayer : le projet de loi portant révision de la loi n°65-LF-24 du 12 novembre 1965 instituant le Code Pénal a été déposé la veille sur le bureau de l’Assemblée nationale !
Sans avoir jugé utile de solliciter l’avis des experts, des praticiens, des organisations de la société civile et des professions juridiques et judiciaires qui œuvrent au quotidien sur les questions et problématiques liées au Code pénal, le Gouvernement camerounais et notamment le ministère de la Justice qui porte ce projet de loi a entrepris de saisir la représentation nationale de la révision d’un texte vieux de plus de cinquante ans et qui comporte une valeur symbolique et pratique incommensurable, tant son impact sur la vie, la liberté, l’honneur ou la considération et le patrimoine des citoyens est sans commune mesure avec aucun autre texte normatif existant.

Mise à jour le Samedi, 27 Août 2016 13:47

Propos sur la liberté d'expression

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Ambition de tout pouvoir, et singulièrement, de tout pouvoir d’Etat : faire faire sa volonté et en tirer parti pour s’épandre et se perpétuer sans entraves.
Pour cela, faire taire tout ce qui, peu ou prou, contrarie ce projet.
Se soutenir, en conséquence, d’une censure et d’une police, d’ordinaire parallèle, pour interdire, contraindre et réprimer.
En s’en prenant, déjà, aux formes symboliques et au support matériel de toute expression non contrôlée et par suite perçue telle une menace pour la stabilité ; mais de proche en proche, et plus sûrement encore, en s’attaquant à l’intégrité physique des personnes qui les incarnent, ou les énoncent.
Pour les intimider, les contraindre à l’abjuration et, à défaut, les mettre à mort le plus souvent, ostentatoirement de préférence, pour servir d’exemple, donner un avertissement aux récalcitrants, tenir en respect, dans la crainte et le tremblement, les poltrons, et de la sorte, régner sur un cimetière de talents et de génies.
Ainsi la liberté d’expression, de tout temps, partout et toujours, se découpe-t-elle sur la toile de fond d’un combat

Mise à jour le Lundi, 31 Octobre 2016 05:55

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