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Électricité: L’Arsel et le gouvernement impuissants face à Aes/Sonel - Page 2

Électricité: L’Arsel et le gouvernement impuissants face à Aes/Sonel - Page 2

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Index de l'article
Électricité: L’Arsel et le gouvernement impuissants face à Aes/Sonel
Aes/Sonel défie l’État du Cameroun
Tarification:l’Arsel se prépare au changement de cap
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Aes/Sonel défie l’État du Cameroun

Alex Siwé, directeur commercial adjoint de cet opérateur économique, exprime le contraire de ce qui se fait quand il affirme que Aes/Sonel ne défie pas l’État du Cameroun.
Après l’entrée en vigueur, en avril 2010, de la mesure portant réajustement des tarifs d’électricité, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Michaël Ngako Tomdio l’avait qualifié d’ «unilatéral» et avait porté, le 31 mai 2010, à la connaissance du public et des consommateurs que cette mesure était prise « au mépris des instructions gouvernementales et des dispositions des contrats de concession qui lient [Aes/Sonel] à l’État du Cameroun ». Michaël Ngako Tomdio invitait cette entreprise à revenir aux tarifs d’avant le réajustement. En réponse au communiqué du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Jean David Bilé, Dg de Aes/Sonel rétorquait : « nous avons augmenté les tarifs parce que c’est une disposition du contrat de concession qui prend en compte les besoins de fonctionnement et d’Investissement de Aes/Sonel […] C’est une modification des tarifs que nous avons engagée avec le gouvernement, sur la base d’un dossier communiqué au régulateur en octobre 2009. ».
Malgré cette mise au point, la position du gouvernement était restée inchangée. Aes/Sonel avait alors entamé un bras de fer avec le gouvernement qui, à son tour, avait mis cette entreprise en demeure. Le communiqué de presse publié plus tard par Jean Pierre Kedi, le 22 juillet 2010, renseignera les consommateurs sur l’évolution du bras de fer. Dans ce communiqué le Dg de l’Arsel écrivait : «Sur la question tarifaire, Aes-Sonel a informé l'Arsel des rencontres prochaines de haut niveau entre ses actionnaires (État du Cameroun et Aes Corp). En attendant l'issue desdites rencontres, l'Arsel lui a confirmé sa mise en demeure de rétablir la facturation sur la base des tarifs de 2008. Aes-Sonel devra par ailleurs fournir un dossier actualisé complet sur les tarifs, la remise des avoirs sur le trop-perçu et les compensations attendues». Finalement, un accord entre les deux protagonistes avait été trouvé au cours d’une réunion de crise tenue, le 03 juin 2010, dans les locaux de l’Arsel à Yaoundé. Dans cet accord, Aes devait surseoir au réajustement des tarifs d’électricité, rembourser le trop-perçu aux consommateurs victimes de la hausse des tarifs, l’État du Cameroun quant à lui devait se charger de payer à cette entreprise des compensations. Un peu plus de deux mois après, c’est le statu quo quant à la mesure de surseoir au réajustement des tarifs et « les consommateurs d’électricité ont reçu leurs factures du mois de juillet 2010 sur la base des tarifs pratiqués par Aes/Sonel depuis avril 2010, sans l’aval du régulateur et malgré l’annulation desdits tarifs par le gouvernement », souligne le Dg de l’Arsel.
Incontestablement, Aes/Sonel défie l’État du Cameroun, même si Alex Siwé, directeur commercial adjoint de cet opérateur économique, s’en défend dans les colonnes de Cameroon Tribune. Pour lui, « Il ne s’agit aucunement d’un défi à l’État dont le groupe est le partenaire stratégique. La gestion d’un contrat ne se traduit pas en terme de défis ou autres menaces de quelque nature que ce soit. Il n’y a pas d’un côté un ordonnateur et de l’autre un exécutant. Il y a simplement des partenaires qui, en bonne intelligence, ont fixé des règles du jeu et doivent s’entendre pour les respecter ou les modifier »
Un argument que balaye du revers de main un consommateur visiblement courroucé. Mathieu T. assène : « j’ai lu cette déclaration d’un responsable de Aes/Sonel dans Cameroon Tribune de ce jour, [Lundi 23 août 2010, ndlr]. Il ne peut pas dire que cette entreprise ne défit par l’État, à partir du moment où Aes/Sonel a refusé de se soumettre aux injonctions du gouvernement et continue à appliquer les tarifs imposés unilatéralement. Les responsables de Aes peuvent toujours affirmer qu’ils font payer les investissements auxquels elle est astreinte par les consommateurs, mais comment qualifier la qualité du service que cette entreprise rend aux consommateurs camerounais ? On vous fait payer mensuellement l’entretien d’un compteur qu’on a jamais entretenu et on arrête la fourni de l’énergie électricité sans prévenir les consommateurs. Si l’entreprise Aes veut montrer qu’elle ne défie pas l’État, qu’elle revienne aux tarifs d’avant avril 2010 et qu’elle rembourse le trop-perçu. ». Les Camerounais ne sont pas dupes. D’autres consommateurs n’hésitent pas à plaider pour la nationalisation de Aes/Sonel.
S.A.K.



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