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Le feu, les casses et les mortsA l'orée de l'année 1990, un vent de démocratie souffle sur le monde. La chute du mur de Berlin (''rideau de fer'' séparant l'Est et l'Ouest de l'Allemagne) en 1989, le discours du président français François Mitterrand à la Baule (France) en 1990, l'ouverture du président soviétique M. Gorbatchev vers une société plus libre dans son pays et les pays satellitaires du bloc de l'Est, constituent les signes annonciateurs de l'air de liberté qui traverse désormais toute la planète
En Afrique au début des années 90, le vent de liberté est d'autant plus attendu, que des peuples ploient sous les régimes à partis uniques, avec leurs lots de dérives et de travers. Au Cameroun, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent au sein de l'opinion pour réclamer la fin du parti unique et l'instauration du multipartisme.
Le pouvoir en place se raidit face à cette demande. Certains thuriféraires, aujourd'hui dans l'opposition, organisent des marches contre ce qu'il appelle le ''multipartisme précipité''.
Le 26 mai 1990, le Social Democratic Front (Sdf), parti politique crée à Bamenda, défile dans les rues de la ville et c'est la répression policière. Bilan : 6 morts et de nombreux blessés. Acculé, le pouvoir Rdpc lâche du lest. Le 19 décembre 1990, sont promulguées les lois dites de la liberté, qui instaurent le multipartisme intégral au Cameroun. Entre temps, une structure dénommée ''Coordination des partis de l'opposition'' se créée à Douala en octobre 1990, avec pour président du Directoire provisoire, Samuel Eboua, par ailleurs président du parti l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Lire la suite