La succession présidentielle de 1982 à 1984: histoire et leçons pour le futur
Par Georges Owona Mbida Otto*
Les événements du 6 avril 1984, notamment le coup d'État manqué ; les exécutions sommaires qui ont suivi ; les condamnations à mort exécutées et les arrestations, sont là pour témoigner du caractère heurté d'une succession dont il serait intéressant de faire l'histoire et le bilan afin d'envisager des leçons pour l'avenir.
Introduction
La décision du Président Ahmadou Ahidjo de quitter le pouvoir(1) en 1982 n'a pas pour autant donné lieu à la transition calme à laquelle on se serrait attendu au sommet de l'État camerounais. Les événements du 6 avril 1984, notamment le coup d'État manqué ; les exécutions sommaires qui ont suivi ; les condamnations à mort exécutées ; les arrestations, sont là pour témoigner du caractère heurté d'une succession dont il serait intéressant de faire l'histoire et le bilan afin d'envisager des leçons pour l'avenir. L'exercice ne manque pas d'intérêt à une période de l'histoire du Cameroun où il faut, malgré tout songer à la succession de monsieur Paul Biya.
Écrivant sur la question, Philippe Gaillard a un titre suffisamment évocateur " l'Après Ahidjo avec Ahidjo " (2). Il y a dans cette expression le reflet certes pâle mais réel de l'imbroglio institutionnel et politique qui a caractérisé le passage du témoin à Paul Biya. Le flou artistique qui a émaillé le départ du pouvoir d'Ahmadou Ahidjo tout comme l'entrée en scène de Paul Biya a été alimenté par une incohérence politico-institutionnelle au sommet de l'État. Le soir du jeudi 4 novembre 1982 est sans doute resté inoubliable dans l'histoire politique du Cameroun. lire la suite