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Les dernières folies de Paul Biya à Paris - Le Dossier

Les dernières folies de Paul Biya à Paris - Le Dossier

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Index de l'article
Les dernières folies de Paul Biya à Paris
Paul Biya boude l’hôtel de Sarkozy
Les reliques de l’histoire
L’appel du Crillon
La bombe de La Baule
Intercontinental : le meilleur et le pire
En court séjour privé
Paul Biya serait-il malade ?
Les fleurs du mal
Comme une vache à lait
PostSriptum
Toutes les pages

La bombe de La Baule

Le séjour dans la cité balnéaire française se termine dans la polémique

Paul Biya était arrivé en visite officielle en France, le 24 juillet 2009, pour rencontrer Nicolas Sarkozy. Par la suite, il va séjourner en France, “pour un court séjour privé en Europe” comme l’indiquait le communiqué rendu public à cet effet par Martin Belinga Eboutou, le directeur du Cabinet civil. Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, et son épouse Chantal ont pris leurs quartiers d’été à La Baule (ouest de la France), depuis le 15 août. Cette ville réputée pour avoir abriter en 1990, le fameux sommet France-Afrique au cours duquel l’ancien président français François Mitterrand invitait les dirigeants du continent noir à s’ouvrir à la démocratisation, en même temps qu’il annonçait que l’aide de son pays aux États africains irait désormais de pair avec les avancées démocratiques enregistrées par ces États. Le président du Cameroun ira se reposer dans un palace de La Baule. Jusque-là rien d’anormal. Sauf que ce petit séjour de trois semaines en bord de mer devrait coûter la coquette somme de 800 000 euros au président de l’un des pays les plus pauvres d’Afrique. Paul Biya et sa suite occuperont 43 chambres, dans deux établissements hôteliers, pour un montant journalier de 42 000 euros (soit plus de 27 millions de francs Cfa payés par jour uniquement pour l’hébergement ndlr)…” Auxquels il faut ajouter les autres frais liés à “la restauration, les séances de thalasso, casinos et séances de shopping” et les frais de mission des nombreuses personnes qui accompagnent le couple présidentiel ce qui alourdit forcément la facture. Pour cela, nos confrères indiquent que le chef de l’État camerounais fait “mieux que … Sarkozy, Bush et Obama réunis…” selon les confrères hexagonaux. En 21 jours, le président Biya aura donc dépensé près de 600 millions Cfa (plus d’un demi-milliard de francs Cfa) pour entretenir sa suite. Au moment où le budget de l’État est insuffisant pour assurer le bien-être des Camerounais, 600 millions Cfa construiraient bien quelques dizaines d’écoles en zone rurale, ou quelques dispensaires.
Sur la présentation qui est faite des deux établissements hôteliers qui accueillent la délégation camerounaise, France Inter et Radio Fidélité Nantes indiquent que “L’Hermitage, un cinq étoiles en bord de mer avec ses colombages normands et le Royal, juste quatre étoiles, mais une thalassothérapie à vous déstresser n’importe quel chef d’Etat surmené”. Nos confrères indiquent par ailleurs que le séjour du couple présidentiel n’est pas fait que de détente et de séance de thalassothérapie. En témoigne, cette cérémonie au cours de laquelle Yves Métaireau, le maire Ump de la ville remettra au chef de l’Etat camerounais “la médaille de la ville“. ”C’est un ami que nous recevons“, précise la mairie, qui s’est gardé de tout commentaire sur les droits de l’homme et la politique camerounaise , précise Ouest France qui poursuit par ailleurs que ” pendant la réception donnée à son honneur, Paul Biya s’est dit satisfait de son voyage ” et de reprendre une déclaration du chef de l’Etat au cours de cette cérémonie “C’est la troisième fois que nous venons à La Baule. Nous y sommes très attachés et c’est sûr nous reviendrons.”
Paul Biya était jusque-là une exception parmi les dictateurs africains. Les deux dernières années qui précédaient son séjour à la Baule, le défunt président gabonais Omar Bongo comme le président congolais Denis Sassou N’guesso et l’Équato-Guinéen Téodoro Obiang boycottaient déjà la France. Tous trois avaient pour point commun d’avoir été la cible de l’enquête sur les biens mal acquis, réalisée par les limiers de l’Office central de lutte contre la grande délinquance financière. Hôtels particuliers, châteaux, appartements et belles voitures : tout le patrimoine de ces chefs d’État et de leurs proches a été répertorié. Résultat : ils s’arrêtent désormais au Maroc, où le soleil est plus chaud et les palaces tout aussi confortables.