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Christopher Fomunyoh: le Leader, le politique et l'humaniste - Christopher Fomunyoh: l'intellectuel et l'humaniste au grand coeur

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Christopher Fomunyoh: le Leader, le politique et l'humaniste
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Christopher Fomunyoh: l'intellectuel et l'humaniste au grand coeur
Né pour être Leader
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Christopher Fomunyoh : l'intellectuel et l'humaniste au grand coeur
Ses oeuvres et actions humanitaires plaident en sa faveur. Il a silloné le territoire national pour toucher du doigt les réalités camerounaises et apporter des dons à ses compatriotes qui se demandent s’il franchira le pas pour entrer dans l’arêne de la politique partisane en vue de la conquête du pouvoir politique suprême.
Christopher Fomunyoh est un brillant intellectuel camerounais. C’est un homme de convictions et d’actions, connu non pas pour la publication des ouvrages mais pour ses sorties médiatiques constantes et son engagement permanent pour le triomphe des droits de l’homme en Afrique, la promotion et le respect des valeurs démocratiques qu’il véhicule telles que les élections libres et transparentes, la liberté de la presse, la bonne gouvernance, l’alternance politique. Son activisme fait de lui un homme à part entière au parcours exemplaire. Politologue, il est actuellement directeur régional du NDI (National Democratic Institute for International Affairs) pour l’Afrique. Il est communément appelé « Monsieur Afrique » par la presse internationale, et est un expert en matière de démocratie en Afrique. Il a le sens des valeurs et est doué d’un optimisme inébranlable et les possibilités de changement positif et significatif au Cameroun en particulier et en Afrique en général. Nous parlerons de ce fossoyeur de la tyrannie et des tyrans africains sur deux aspects : sur le plan humanitaire et afin au niveau de ses idées dont un aspect est contenu dans l’ouvrage témoignage et programme de Mokun Njouny Nelson, Le Cameroun de demain. Dr Christopher Fomunyoh, l’homme à travers sa parole (Douala, Veritas, 2013°.
Notre prise de contact avec lui s’est effectuée par le canal du web- bien que certaines mauvaises langues estiment que ce moyen de communication est pire que Radio milles collines, une raison pour justifier ( ?) sa coupure dans les régions anglophones du Cameroun- Nous avons visité son site internet dédié à sa Fondation www.tffcam.org dont la lecture nous a impressionnée. Nous avons pu par la suite remplir par curiosité un formulaire intéressant sur le Programme National de Volontaires TFF qui est un appel à tous les Camerounais où qu’il se trouve à « se joindre au processus de construction de nos communautés afin de faire de notre pays le Cameroun, un endroit où il fait bon vivre ». La réponse de Christopher Fomunyoh suite au remplissage de ce formulaire ne s’est pas fait attendre, nous avons pu saisir la portée de son action et de son engagement et des défis auxquels il fait face pour l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.
A cet effet, Christopher Fomunyoh est un homme au cœur grand comme le monde. Par le canal de sa fondation, la Fondation Fomunyoh (TFF) est une organisation à but non lucratif fondée en 1999 par le Dr Christopher Fomunyoh. Elle milite au quotidien pour la mise en pratique des valeurs démocratiques et se dévoue pour les causes humanitaires nobles. Son objectif est de s’associer à des philanthropes et des groupes démocratiques et des droits de l’homme au Cameroun, ainsi qu’au niveau international, pour améliorer le bien-être du peuple camerounais et renforcer les institutions et les droits de l’homme au Cameroun. La Fondation se compose d’une Radio Fondation, l’un des premiers piliers de la Fondation qui émet depuis Bamenda et dont la mission est de partager l’information et les connaissances sur les questions qui améliorent le bien-être des Camerounais, un radio qui à un moment n’était pas bien vue par les autorités administratives du Nord-Ouest. ; d’une Bibliothèque à vocation communautaire avec une collection de plus de 25.000 livres allant de la maternelle à l’université et couvrant  presque tous les domaines du savoir : les sciences sociales et naturelles, la santé, la gestion, le droit, les TIC, entre autres ; d’un Centre des TIC et d’une Salle de conférence moderne pouvant accueillir des ateliers et des séminaires ; d’une Fondation Arts et Design. En plus de ses atouts, la Fondation est préoccupée par les moins privilégiés. A cet effet, elle fait des dons à des orphelinats et organisations de veuves, aux établissements scolaires et universitaires dans les dix régions que compte le Cameroun : à Maroua dans l’Extrême-Nord, à Bertoua dans l’Est et Guzang dans la région du Nord-Ouest, a Yaoundé, Douala, Ebolowa et bien d’autres, car elle est au quotidien plus proche des vulnérables et des laissés-pour-compte. Ainsi, sur plan humanitaire, Christopher Fomunyoh nous semble être un modèle à suivre par sa génération et la jeunesse. Il aime bien dire qu’il est du côté de ceux-là qui n’ont pas de voix.
La lecture récente de l’ouvrage de Mokun Njouny Nelson, Le Cameroun de demain. Christopher Fomunyoh, l’homme à travers sa parole, nous a permis de mieux cerner la posture intellectuelle de Christopher Fomunyoh. Il n’est pas un intellectuel de salon ou un intellectuel organique, il est un penseur dynamique de sa société, un soldat et une sentinelle infatigable de la démocratie, de sa pratique et du respect de ses principes. Il reste un homme averti et sensible opposé à la logique de l’indifférence et du silence érigée en règle. Sa particularité réside dans la liberté et le ton direct et franc qu’il adopte sur des sujets divers qui concernent notre passé, notre quotidien et notre devenir. Il est un homme de propositions concrètes, «  je suis renforcé dans ma position, chaque fois que je critique, je suis à même de proposer des solutions pour améliorer la situation », « j’essaie d’aider à améliorer les conditions de vie des populations et au développement de notre pays ». En substance, ce livre est une « relecture et une mise en forme d’interviews, de papiers, de documents audio et vidéo produits par et sur l’auteur », il « invite à une redécouverte de l’homme à travers ses propos, les positions qu’il a défendues à diverses occasions, ses convictions profondes et son engagement au sujet des reformes à entreprendre, des changements à apporter, des améliorations à esquisser sur la voie de la transformation sociopolitique du Cameroun ». Cet ouvrage livre ses idées politique. D’aucuns ont vite fait de l’assimiler à un programme politique ou à une profession de foi d’un patriote viscéralement attaché à sa terre natale et impatient de voir déployer ses talents à la mesure de ses immenses atouts.

Que pouvons-nous retenir de ses idées ?
Au niveau l’évolution politique au Cameroun, il pense qu’elle est symptomatique des frustrations que les citoyens ressentent, frustrations qui sont la conséquence de la polarisation excessive du débat politique autour d’un seul homme, Paul Biya, à l’insécurité, à la criminalité et la corruption, au chômage et au sous-emploi qui affectent la majorité des jeunes vivant dans l’angoisse, la crainte d’un avenir incertain et l’impossibilité d’une alternance par les urnes. Indigné, il pense que « les populations sont fatiguées d’être gouvernés par les mêmes individus pendant plus de 30 ans » (quand l’auteur écrivait l’ouvrage, Ndlr). Dans ce pays, « la misère de certains de nos concitoyens contraste vivement avec l’opulence de certaines élites ». Cette absence d’alternative à la tête de l’Etat a un impact énorme sur le plan économique car les Camerounais conscients regardent autour d’eux par rapport aux autres pays qui réalisent des avancées politiques et économiques et se demandent pourquoi pas nous, et pourquoi pas notre pays , pourtant plus nanti des ressources naturelles immenses et doté d’un capital humain impressionnant. Comment revitaliser le «made in Cameroon » et améliorer la transparence dans les ressources humaines et financières, pétrolières, minières et agricoles?  Que pourrons-nous faire pour que notre pays soit un havre de paix et de sécurité pour des investisseurs ? Il propose à ce sujet un plan de développement des infrastructures, la création des zones franches industrielles, une table ronde sur l’économie nationale, la consolidation de la classe moyenne, un plan pour attirer les investisseurs car dit-il «  notre pays a toutes les potentialités pour servir comme pivot régional ». Le Cameroun doit être un havre de progrès économique et social. 
Malgré ses propositions, Christopher Fomunyoh n’est pas un économiste, il est plus à l’aise sur le terrain politique notamment sur questions liées l’organisation des élections libres et transparentes, des transitions démocratiques et bien d’autres sujets liés au processus de démocratisation. Il est de ceux-là qui pensent que le débat sur la transition démocratique au Cameroun en 1990 a été faussé car il n’a pas débouché sur la mise en place des institutions démocratiques fortes, légitimes et crédibles. L’échec au niveau de l’organisation des élections est la preuve irréfutable de ce constat inquiétant. L’échec est perceptible selon notre chantre de la démocratie à partir de plusieurs niveaux :
- l’absence de consensus autour du cadre électoral depuis la révision de la constitution de 2008 qui a fait sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels, ce qui est une régression en matière de progrès démocratique ;
- la polarisation du débat sur la légitimité et la crédibilité d’ELECAM et la perception de la partialité de certains de ses membres ;
- l’amendement du code électoral visant à priver ELECAM de sa responsabilité de publier les résultats provisoire ;
l’absence du Conseil constitutionnel
- la gestion opaque du chronogramme des élections qui dépend de la volonté d’un seul homme, Paul Biya, tyran ou démocrate ?
Au sujet de Paul Biya, il pense qu’il est loin d’être un démocrate. Il lui reproche son désir d’éternité au pouvoir après 35 ans, son absence de dynamisme et de prévision, son centralisme excessif, son impuissance et son laxisme face à l’inertie et la corruption. Il le rend ainsi responsable du climat de désespoir et de fatalité actuelle qui gagne la majorité de ses compatriotes. Il apprécie un dirigeant sur le critère de l’efficacité ou de la manière dont il a abordé les défis de son époque. Il se trouve que l’homme du Renouveau se contente simplement de constater comme un citoyen ordinaire que le pays est mal gérer pourtant, dit-il, «  au lieu de constater, je crois que celui à qui la loi fondamentale réserve le pouvoir constitutionnel de gérer l’administration camerounaise devrait tout faire pour celle-ci retrouve son dynamisme d’antan ». Il est clair que «  là où il y a la volonté politique, la démocratie fonctionne ».
Cette absence de volonté politique est perceptible au niveau de la légèreté avec laquelle a été mise en place des institutions telle que le Senat dont il juge inopportun, inutile et onéreux, « en tout bon camerounais qui aime son pays et qui se soucie de son avenir, cet exercice sur le Senat est plaisanterie de mauvais goût à de divers niveaux ». A défaut, il aurait « été préférable pour le président de nommer ses 100 sénateurs et de nous épargner des dépenses inutiles ».
Christopher Fomunyoh croit avec ferveur à l’avènement d’une transition démocratique pacifique au Cameroun. Si des difficultés résident au niveau de l’organisation libre et transparente des élections, il pointe aussi du doigt certains hommes politiques notamment ceux de l’opposition dont il invite à une ouverture d’esprit en vue de la formation des coalitions ou de la mutualisation des moyens pour un changement véritable au Cameroun. Le Cameroun ne saurait être une « île d’autocrate ». On comprend pourquoi il leur fait 10 recommandations stratégiques :
-  l’ouverture à l’autocritique et l’autoévaluation ;
– la reprise des initiatives d’éducation civique et politique des citoyens ;
– la révision des stratégies de recrutement à la base et au niveau du leadership ;
– l’établissement des services de liaison et permanente avec les autres promoteurs de la démocratie et de la bonne gouvernance ;
Le cadrage des actions politiques avec l’évolution du calendrier électoral et politique ;
Le renforcement de l’identification idéologique des partis
L’ouverture des partis politiques aux grandes familles politique internationales ;
L’élargissement du champ de débat et de réflexion sur la situation du Cameroun aux démocrates africains dans leur globalité ;
La rénovation et le renouvellement du leadership dans les parties politiques ;
L’établissement des liens de communication substantiels avec les compatriotes de la diaspora.
A propos de la diaspora, il s’étonne que notre pays n’exploite pas à sa juste valeur leurs compétences et même les relations professionnelles et autres talents, l’apport de la diaspora étant immense dans la construction durable du Cameroun.
 Christopher Fomunyoh ne reste pas indifférent au problème anglophone. Pour lui, la question anglophone est réelle, c’est sa résolution partisane qui pose problème. « Notre diversité culturelle tout comme notre bilinguisme sont des atouts susceptibles de projeter ce pays sur l’échiquier international ».
En clair, Christopher Fomunyoh est l’un des intellectuels et des leaders d’opinion sur qui les Camerounais peuvent compter pour la construction d’un Cameroun de demain, libre, démocratique, prospère et joyeux. Reste à savoir s’il franchira le pas pour entrer dans l’arène en vue de la conquête du pouvoir politique suprême. Just wait and see.
Kakmeni Yametchoua