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Crise anglophone et échecs des mouvements sociaux protestataires: A qui la faute? - Des erreurs stratégiques qui plombent la Lutte pour le changement!

Crise anglophone et échecs des mouvements sociaux protestataires: A qui la faute? - Des erreurs stratégiques qui plombent la Lutte pour le changement!

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Index de l'article
Crise anglophone et échecs des mouvements sociaux protestataires: A qui la faute?
La République en haillons !
Crise anglophone ou 31 ans d'échec de la politique d'intégration nationale
Des erreurs stratégiques qui plombent la Lutte pour le changement!
Les voies de sortie démocratiques
Du pareil au même
Joshua Osih: Une entourloupe périphérique inefficace
La faute à certains médias
Mathias Eric Owona Nguini: Construire des mouvements sociaux d'envergure nécessite une expertise
Crise anglophone et stratégie de diabolisation
Toutes les pages

Des erreurs stratégiques qui plombent la Lutte pour le changement!
Avant les mobilisations populaires suscitées par la grève, ils croyaient avoir le vent en poupe. Mais, faute de statégie, ils ont plûtot renforcé le régime de Paul Biya en repoussant le moment de l’issue de la Lutte globale pour le changement.
Il fallait bien être naïf pour penser que Paul Biya était acculé à son dernier retranchement et que la pression exercée sur lui par les acteurs et manifestants impliqués dans la crise anglophone allait le faire céder. Pour qui le connait bien, le chef de l’Etat camerounais à l’habitude de garder un silence bruyant, son principe de gouvernance étant fondé sur un principe simple : gagner du temps, faire du vide, jouer le mort, laisser pourrir, diviser, récompenser et réprimer.
Les acteurs et initiateurs des mouvements sociaux du Nord-Ouest et du Sud Ouest n’ont pas compris et ont commis des erreurs stratégiques suicidaires qui plomberont la Lutte pour l’avènement d’un nouvel ordre politique au Cameroun.
Comme on peut lire sur la page Facebook de Jean Bosco Talla, « plusieurs erreurs stratégiques ont été commises par les grévistes-politiciens. Parmi lesquels deux principalement. D’abord formuler des revendications nombrilistes à fortes connotations politiques, surtout en ce qui concerne les enseignants. […] Ensuite, lancer un mot d’ordre de grève et radicaliser les positions et affirmer que c’est le fameux « consortium » qui doit lever ce mot d’ordre (un mot d’ordre de grève qu’il n’a pas lancé au début de la grève, puisqu’il n’existait pas. »  A ces erreurs, on peut ajouter celle consistant à opposer francophones et anglophones, tuant ainsi dans l’œuf une dynamique transversale qui pouvait se mettre en place. Ces principales erreurs ont fait en sorte que Paul Biya s’engouffre dans la brèche du dialogue ouvert au début de la crise, en gardant le silence, poursuit Jean-Bosco Talla. « Ce silence excite les grévistes-politiciens qui vont de surenchères en surenchères, ce qui permet à Paul Biya de connaître les revendications implicites contenues dans les mots d’ordre de grève », avant de mettre en place la machine répressive.
Il s’agit ici d’erreurs stratégiques qui montrent que les leaders de ces mouvements sociaux n’ont pas su tiré les leçons des mouvements de revendications d’envergure lancés au début des années 1990 et en 2008. Car, si ces leçons avaient été tirées, ils auraient pris en compte cette démarche préconisée par le Dp de Germinal. A savoir : « adopter une démarche et faire une analyse stratégiques rigoureuses (forces et faiblesses, forces et faiblesses de l’Etat ou du régime, ses réactions attendues, les opportunité, les actions à court, moyen et long terme, le temps ou durée de telle ou telle action, jusqu’où ne pas aller, les modalités de défense et de protection des grévistes au cas où ils sont en difficultés, comment communiquer pour vendre la lutte ou comment faire en sorte que les mobiles de la lutte ne soient pas brouillés, la question de l’organisation, de la direction technique et de la direction polit que (comment les séparer?), quel type de grève, pour quel résultat? Ce qui me semble n’avoir pas été fait. »
 Et faute de l’avoir fait, ils se sont mis à rêver les yeux ouverts d’un fédéralisme non pensé et visiblement non pertinent pour le Cameroun en ce début du 20è siècle.
Junior Etienne Lantier