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Des désastres judiciaires - Construire des ennemis intérieur

Des désastres judiciaires - Construire des ennemis intérieur

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Index de l'article
Des désastres judiciaires
Une justice rendue au nom du ministre de la justice, de l'exécutif et de Paul Biya
Ces condamnations qui discréditent la justice camerounaise
Une justice indépendante à l'épreuve des fait
Une justice accroupie
Indépendance de la justice: attention danger!
Rendre justice la faim dans le ventre
Construire des ennemis intérieur
Me Charles Tchoungang : «Dans certaines affaires, la principale motivation ayant permis le déclenchement des poursuites a été politique »
J'accuse...
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Construire des ennemis intérieur

Comme dans toutes les dictatures, mieux les démocratures, les stratèges du Renouveau ont l’art de créer des situations et de construire des ennemis intérieurs, réels ou supposés afin de légitimer leurs actions répressives contre eux. Ceux-ci n’inventent pas le fil pour couper le beurre. La stratégie est vieille comme le monde. Elle a été pratiquée en URSS, en Allemagne Nazie, au Cambodge par les Khmers rouges, en Italie du temps de Mussolini, et plus proche de nous, par Sassou Nguesso, Hisène Habré, Idriss Déby Itno, Gnassingbé Eyadéma, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, né Joseph-Désiré Mobutu, pour ne citer que ceux-là. 
Afin de mettre en scène leurs actions machiavéliques contre des personnes et personnalités ciblées, ils créent une catégorie d’ennemis, pour ensuite les nommer, les démasquer pour les identifier avant de les jeter en pâture ou de les offrir en holocauste. Cette construction résulte des jeux de positionnement, de coopération et de distanciation, ainsi que des conflits d’intérêts au sein du système gouvernant à un moment donné, notamment au moment où la fin du vieux lion malade s’avère inéluctable et s’approche à pas de géant. Elle permet de préserver les intérêts des tenants du pouvoir et la consolidation du régime en place, malgré les fissures béantes qui apparaissent sur l’édifice.
Au Cameroun où Paul Biya suit les traces de son illustre prédécesseur Ahmadou Ahidjo, l’avènement dans le champ politique des groupes G11, G18, G21, G25 et autres Brutus participent de cette logique de construction et de désignation des ennemis intérieurs que l’on veut mettre à mort, d’abord médiatiquement, puis judiciairement, quand on ne procède pas à leur kidnapping et à leurs exécutions extrajudiciaires. Des hauts commis de l’État, victimes de cette stratégie diabolique, ont souffert et continue de souffrir dans leur chair.
Certains parmi ces victimes désignées et jetées à la vindicte populaire sont tout simplement surpris et interloquées. Jean-Marie Atangana Mebera est de ceux-là. Lui qui écrit dans son récent ouvrage : « J’avais notamment entendu qu’un hebdomadaire de Yaoundé, rapportant les propos tenus par un chef traditionnel à Ngoumou, le chef-lieu de mon département d’origine, à l’occasion des festivités d’accueil du nouveau ministre originaire du département, avait écrit que j’avais trahi le Président de la République, qui m’avait particulièrement fait confiance, en créant le G11 (Génération 2011), dans l’optique, ajoutait ce chef traditionnel, de prendre la place du Président en 2011 (année de l’élection présidentielle). » Urbain Olanguena Awono, Polycarpe Abah Abah, et bien d’autres qui souffrent en silence, se trouvent certainement dans la même situation
Pourtant, de plus en plus, il se dit que c’est feu Ferdinand Léopold Oyono qui avait lancé l’idée du G11.
Etienne Lantier