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Politique Odile Tobner: "Ceux qui profitent du régime souhaitent que Paul Biya reste après 2018" - Présidentielle 2018: Les pétites manoeuvres du pouvoir

Odile Tobner: "Ceux qui profitent du régime souhaitent que Paul Biya reste après 2018" - Présidentielle 2018: Les pétites manoeuvres du pouvoir

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Odile Tobner: "Ceux qui profitent du régime souhaitent que Paul Biya reste après 2018"
Présidentielle 2018: Les pétites manoeuvres du pouvoir
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Présidentielle 2018: Les pétites manoeuvres du pouvoir

Alors qu'ils doivent donner du vingt et du pain au peuple, le chef de l'Etat Paul Biya et son équipe surfent sur les émotions des Camerounais.
Au Cameroun, l’élection présidentielle de 2018 peut être anticipée comme au Congo-Brazzaville ou repoussée comme cela semble se dessiner de l’autre rive du fleuve Congo, en République démocratique du Congo (RDC) où elle finira toujours par avoir lieu, quelles que soient les tergiversations de Joseph Kabila, l’actuel président.
En attendant, on peut aisément constater que le Cameroun vit politiquement dans l’attente d’un scrutin qui n’en finit pas de défrayer la chronique. C’est au début du mois de janvier 2016 que le Secrétaire permanent du Conseil national de Sécurité lance un pavé dans la marre en évoquant l’idée d’une « présidentielle anticipée ». Alors que l’idée de l’anticipation de la présidentielle de 2018 circule dans les cercles du pouvoir depuis 2013, Cavaye Yéguié Djibril, principal signataire de la motion de soutien des «forces vives du département du Mayo Sava», rédigée à l’occasion des 33 ans de magistrature suprême du chef de l’État, choisit de demander, sur les ondes de la Crtv-Radio le 11 novembre 2016, à Paul Biya d’être candidat à sa propre succession. Même si au début de l’année 2016, Paul Atanga Nji quant à lui, suit les pas du président de l’Assemblé nationale en prenant le soin d’ajouter « probable », beaucoup d’acteurs de la scène politique nationale considèrent ces différentes sorties comme des ballons d’essai, dans l’optique de préparer les esprits à une anticipation de la présidentielle, comme ce fut le cas lors de la révision de la Constitution en mars 2008. Très vite, la presse nationale suit l’ « alerte » et commence à scruter les couloirs de l’Assemblée nationale où on parlait du dépôt d’un projet de loi portant modification de la constitution en vue de créer un poste de Vice-président serait déposé.
Si jusqu’ici rien ne laisse présager une anticipation de la présidentielle de 2018, il n’en demeure pas moins significatif qu’à travers l’avalanche de « Motions de soutien et de déférence » couplé aux « Appels à candidature » du président Paul Biya, le remue-ménage observé au sein du RDPC qui continue d’occuper l’espace public, ne laissent pas les observateurs avertis indifférents. Ceux-ci affirment que la frénésie des militants du RDPC prouve qu’il y a anguille sous roche. Car, poursuivent-il, on n’a pas besoin de demander à Paul Biya d’être candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle, étant donné que de par les textes du RDPC il est déjà le « candidat naturel du parti » à toute élection présidentielle. Alors une question subséquente vient à l’esprit : si faute d’avoir un bilan à défendre, le pouvoir du Renouveau-RDPC s’était donné pour mission de faire diversion en détournant les regards de ses rivaux de sa principale faiblesse, à savoir l’absence de vision et donc de bilan ?
La seule mission historique d’un régime politique n’est pas d’organiser des élections. La démocratie n’est pas réductible à une série de scrutins plus ou moins transparents. Les populations ont droit au bien-être. Dans un pays où l’eau reste un bien de luxe dans les grandes métropoles, où l’électricité est intermittente, où se nourrir correctement relève encore d’un casse-tête chinois, la tendance pour l’équipe gouvernante de créer les épouvantails est grande.
Olivier A. Ndenko