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Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - L'ombre de l'exécutif plane sur les procès

Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - L'ombre de l'exécutif plane sur les procès

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Index de l'article
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
L'ombre de l'exécutif plane sur les procès
Marafa Hamidou Yaya; l'ennemi intime de Paul Biya
Polycarpe Abah Abah: dans les filets de ses adversaires politiques
Les mille miracles judiciaires de l'affaire Titus Edzoa
Amadou Ali et Akame Mfoumou complotent
Lydienne Yen Eyoum et Michel Thiérry Atangana: au mauvais endroit, au mauvais moment
Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie
Opération Epervier:ce grotesque défilé de boucs-émissaires
Mathias Eric Owona Nguini: le Cameroun est inscrit dans la voie avancée de Zombification, de Décomposition et de Putréfaction morales
Toutes les pages

L'ombre de l'exécutif plane sur les procès
De plus en plus, l’autorité judiciaire est perçue comme étant aux ordres de l’exécutif. Autrement dit, certaines procédures judiciaires engagées contre des personnalités et les arrestations opérées dans le cadre de l’ « Opération Épervier » sont considérées, à raison,  par une frange de la population comme étant des procès politiques maquillés. Cette perception s’est accentuée avec le lancement en fanfare et à grand renfort de publicité de cette opération. Sont venues confortées la perception de certains observateurs, les manœuvres orchestrées pour condamner les présumés innocents et les décisions rendues dans les affaires État du Cameroun contre : 1) Edzoa Titus et Michel Thiérry Atangana qui dure depuis plus 16 ans ; 2) Yves Michel Fotso, Marafa Hamidou Yaya et compagnie ; 3) Atangana Mebara et autres. D’ailleurs, Amadou Ali, alors ministre de la Justice, n’avait pas usé de circonlocution, avant que les magistrats ne rendent leurs décisions dans certaines affaires pendantes devant les cours et tribunaux, pour affirmer que toutes les personnalités arrêtées dans le cadre d’une opération visant, déclare-t-on, l’assainissement de la gestion des affaires publiques, n’ont aucune change de s’en sortir. En d’autres termes, dès leur interpellation elles sont présumées coupables. La suite lui a donné raison, puisque jusqu’ici, les « gros poissons » emportés dans serres de ce lugubre rapace ont tous été condamnés à très lourdes peines de prison.
Comment pouvait-il en être autrement à partir du moment où c’est l’exécutif, représenté par son leader central Paul Biya qui ordonne les arrestations et tire les ficelles dans l’ombre en orientant le verdict des procès dans le sens de ses intérêts politiques.
En effet, lorsqu’il faut enclencher une procédure qui conduira à l’interpellation de certaines personnalités, certains dossiers ficelés par le ministre délégué chargé du contrôle supérieur de l’État (Consupe) sont transmis au secrétaire général de la présidence de la République. Celui-ci adresse à son tour une note à  l’attention de la Très Haute Attention du président de la République généralement en ces termes: “ le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat propose la traduction des mis en cause devant le Conseil de discipline budgétaire et financière ainsi que les juridictions compétentes. Pour hautes appréciations du chef de l’État.” Lorsque Paul Biya reçoit cette note, il griffe à la marge un petit “Accord” et retourne le dossier au clerc de service. À son tour, il achemine le dossier au ministre de la Justice qui actionne les services compétents qui déclenchent les interpellations.
La correspondance de Laurent Esso, alors ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, adressée au ministre de la Justice d’alors, Amadou Ali, dans laquelle l’ordre est donné au parquet du tribunal de grande Instance du Mfoundi, d’ouvrir une information judiciaire contre Maitres Eyoum Yen Lydienne, Baleng Maah Célestin et, les nommés Abah Abah Polycarpe, Engoulou Henri et Ngwem Honoré, avec mandat de détention provisoire, du chef d’accusation de détournement de deniers publics et complicité  est illustre cette démarche révélatrice du caractère politique de certaines arrestations. Elle prouve à suffisance qu’au Cameroun la justice est sous la botte de l’exécutif. Dans cette correspondance, Laurent Esso écrivait: « Faisant suite à votre correspondance de référence, j’ai l’honneur de vous notifier l’Accord du chef de l’État à vos propositions tendant à faire déférer Maîtres Eyoum Yen Lydienne, Baleng Maah Célestin, les nommés Abah Abah Polycarpe, Engoulou Henri et Ngwem au Parquet du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi en vue de l’ouverture d’une information judiciaire contre eux, avec mandat de détention provisoire, du chef d’accusation de détournement de deniers publics et complicité. Vous voudrez bien me faire connaître, pour la Très Haute Information du chef de l’État, l’exécution de ces diligences».
Jean-Bosco Talla