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Politique Marafa Hamidou Yaya persiste et signe : « Rendons justice à ces victimes »

Marafa Hamidou Yaya persiste et signe : « Rendons justice à ces victimes »

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Monsieur le Président de la République,
Je vous écris de la prison centrale de Kondengui où je suis incarcéré. Avant tout, je réitère solennellement mon innocence pour les faits qui semblent m'être reprochés et j'espère bien avoir l'opportunité de le prouver devant les tribunaux compétents.
Si je vous saisis aujourd'hui, c'est pour solliciter à nouveau que justice soit rendue dans une autre affaire d'avions (déjà!) où j'avais injustement été incriminé il y a plus d'une dizaine d'années. Décidément, l'histoire a l'art de bégayer ou plutôt de se répéter.
Rendez-moi enfin justice et indemnisez les victimes. Car seule une application saine de la justice permettra à notre Pays de bâtir une société de confiance.
D'emblée, permettez-moi de présenter mes très sincères excuses à nos compatriotes qui ont perdu des êtres chers dans le crash du Boeing 737 de la Camair à Douala en 1995. Je ne réveille leur douleur que pour demander à nouveau que justice soit enfin rendue et que les ayants-droit des victimes de cet accident soient adéquatement indemnisés. C'est aussi cela le rôle de l'État.

En mai 1994, des accords écrits avaient été conduits à Paris, en France, par lesquels la South African-Airways (Saa) s'engageait à assurer la maintenance des Boeing 737 et 747 appartenant à la défunte Camair.
Du fait de la défaillance et de la grossière négligence dans l'exécution de ces contrats, le Boeing 737-200 immatriculé TJ-CBE et baptisé Le Nyong, s'est écrasé à Douala le 03 décembre 1995, coûtant la vie à soixante et onze (71) personnes. De même, en 1997, le Boeing 747-200 Combi, Le Mont Cameroun, a perdu un réacteur en plein vol, aux environs de Paris, en France. Un de nos compagnons de détention à Kondengui était un des passagers de ce vol. Il en est encore traumatisé.
Les deux (02) pilotes du Boeing 737 étaient des amis. Le commandant de bord, Monsieur Younoussa Aman Sali et moi nous nous connaissions depuis l'enfance. Nous avons partagé le même banc en classe Terminale "D" au lycée de Garoua. Puis nous avons partagé la même chambre à la Cité universitaire de l'Université de Yaoundé. Après son décès, j'ai été dans son village à Bé, non loin de Garoua, et en compagnie de son frère le lamido, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve à l'intérieur de la concession du lamidat.
J'ai connu le pilote, Monsieur Lombo, lorsque je travaillais à la Snh et que je voyageais beaucoup. Nous nous sommes rencontrés sur son lieu de travail, c'est-à-dire dans les avions. C'était également un camarade d'enfance de mon épouse à Douala. Cela a contribué à nous rapprocher encore plus. Après son décès, mon épouse et moi sommes allés réconforter sa mère et ensemble, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve dans la cour de leur maison à Douala.
En 1999, alors que j'étais Secrétaire général de la présidence de la République, le Ministre d'État délégué à la Présidence, chargé de la Défense, Monsieur Amadou Ali vous a fait parvenir une note résultant d'un entretien qu'il a eu avec son ami Mila Assoute, d'où il ressort que la négligence de Saa était due au fait que cette entreprise corrompait des autorités du Gouvernement camerounais et de la Camair.
Cette corruption mise à nu, rendait juridiquement nuls les contrats conclus entre Saa et Camair. De ce fait, les paiements de soixante-cinq (65) millions de dollars US (soit au taux de 1$US = 500 frs Cfa, Trente-deux milliards cinq cent millions (32.500.000.000) francs Cfa) perçus par Saa dans le cadre de ces contrats devraient être restitués à Camair. En outre, des dommages et intérêts devraient être exigés.
A l'époque le Ministre d'État, qui m'a toujours jalousé pour des raisons qui lui sont propres et avec qui j'ai entretenu des relations heurtées pendant notre cohabitation au Gouvernement, ainsi que les autres intervenants camerounais dans ce dossier, m'ont présenté comme le principal bénéficiaire des fruits de cette corruption.
Dès lors, tout a été mis en œuvre pour que ma "culpabilité" soit connue de tout le monde. Les mêmes journaux qui ont préparé l'opinion en vue de mon incarcération avaient été mis à contribution, dans le cadre d'une campagne haineuse et particulièrement violente à l'époque.
Imaginez-vous, Monsieur le président de la République. J'étais votre principal collaborateur. Vous me receviez en audience tous les jours. J'étais supposé être au centre de ce tragique scandale, et je devais vous regarder dans les yeux tous les jours!
Imaginez-vous, Monsieur le président de la République. Par ma supposée prévarication, je devenais responsable des décès de deux (02) amis proches et d'une soixante dizaine de nos compatriotes!
La conscience tourmentée, j'ai cherché à me rapprocher de ceux qui ont survécu à cet accident. C'est ainsi que j'ai reçu à ma table l'hôtesse de l'air Mademoiselle Welissane. De même, chaque trimestre, je recevais à mon bureau, Monsieur Ndong Toung, adjoint au directeur des affaires générales à la présidence de la République également rescapé de ce crash. Je lui établissais des ordres de mission pour aller effectuer ses contrôles médicaux en France et y rencontrer son psychiatre.
Au-delà du regard de ces deux compatriotes, j'essayais de sonder leur âme pour savoir ce qu'ils pouvaient penser du monstre que j'étais supposé être. Ce fut une torture permanente pour moi.
Je me suis alors juré de ne rien ménager afin que la vérité soit connue au sujet de cette affaire et que justice soit rendue. La providence m'y aidera.
Sur vos instructions, j'ai saisi par correspondance en date du 26 août 1999, le directeur général de Trans-Net Ltd de cette affaire (cf. Annexe 1). Par la suite, j'ai signé un arrêté en date du 14 novembre 2000 portant création d'un comité de suivi de l'exécution des contrats de maintenance des avions entre Camair et Trans-Net-Saa (cf. Annexe 2).
Ce comité avait pour mission entre autres, «d’ester en justice et défendre les intérêts de Camair et de l'État du Cameroun dans les différends pouvant naître à l'occasion de l'exécution de ces contrats».
Dans le cadre du travail de ce comité, le mécanisme de cette corruption a été mis à nu, les différents acteurs et bénéficiaires ont été identifiés et certains l'ont reconnu formellement, au vu du rapport de mission en date du 07 décembre 2000 que le comité vous a adressé.

A Aucun moment mon nom n'a été associé à cette scabreuse affaire.
Je vous avais alors proposé que le gain financier que notre pays devait tirer de l'action engagée en justice puisse être utilisé de la manière suivante:
a) Indemniser les ayants-droit des victimes de l'accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs Cfa par personne.
b) Renflouer la Camair avec la différence afin de consolider les fonds propres de cette compagnie.
Dès lors, j'étais devenu le témoin gênant. En effet, ceux qui avaient intérêt à ce que je sois présenté comme le bénéficiaire des fruits de cette corruption avaient été formellement démasqués et ont été pris de panique. Non seulement la presse ne parlera plus de cette affaire, mais une stratégie insensée et diabolique sera mise en œuvre pour me discréditer définitivement.
C'est ainsi que les concernés ont pris langue avec Monsieur Bantu Holomisa, à l'époque membre du parlement sud-africain, président du parti politique "United Democratic Movement" et en mal de notoriété. Celui-ci a écrit une lettre ouverte en date du 27 mars 2002 adressée à Son Excellence Thabo Mbeki, alors président de la République d'Afrique du Sud et à vous-même (cf. Annexe 3); lettre qu'il a lue en séance plénière du parlement sud-africain, demandant la constitution d'une commission d'enquête judiciaire sur l'affaire de corruption impliquant la société Transnet.
Dans cette lettre, Monsieur Bantu Holomisa reprend, selon lui, les allégations faites dans la presse camerounaise selon lesquelles mon épouse (Nommément citée) aurait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour recueillir les pots de vin de la société Transnet.
Effectivement, à l'époque, mon épouse avait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour des raisons de santé. Elle y a subi plusieurs hospitalisations et opérations chirurgicales dans des formations sanitaires et par des praticiens également connus. Elle continue d'ailleurs à s'y rendre et à s'y faire suivre; son dernier voyage remonte au mois de mars 2012.

Mon épouse ne connaît ni Transnet ni ses dirigeants et n'est en rien concernée par les élucubrations du député Sud Africain Bantu Holomisa.
Après la stupéfaction, j'ai par correspondance en date du 12 avril 2002 à lui adressée (cf. Annexe 4) et transmise par Dhl (Lettre de transport aérien n° 358.2947.141), informé Monsieur Bantu Holomisa que j'ai pris connaissance de sa lettre ouverte avec beaucoup d'intérêt que je la considérais comme une diffamation et qu'à l'issue des procédures judiciaires en cours, je me réservais le droit de le poursuivre en justice. J'ai également porté à sa connaissance que copies de ma correspondance seraient envoyées au Président Thabo Mbeki et à Vous-même. La vôtre vous a été transmise le même jour par mes soins (cf. Annexe 5). Celle du Président Thabo Mbeki l'a été par Dhl (Lettre de transport aérien n° 358.2947.701).
Après plusieurs années, j'ai été informé que l'affaire a été jugée, que Transnet a été condamné et que le Cameroun a été indemnisé. A ma grande surprise, aucun des bénéficiaires connus des fruits de cette corruption n'a été inquiété, ni sur le plan administratif. Encore moins sur le plan pénal.
Même Monsieur Amadou Ali qui était pourtant à l'origine du déclenchement de cette affaire ne s'y est plus intéressé, en qualité de ministre de la Justice pendant plus de dix (10) ans, alors qu'une soixante dizaine de nos compatriotes ont perdu leur vie!
Afin de restaurer un tant soit peu mon honneur et celui de mon épouse durablement salis et dont personne ne semblait se soucier, j'ai saisi Monsieur Tem Emmanuel, Avocat camerounais du Cabinet "Lapin Attorney" basé à Johannesburg, pour engager une action en justice pour diffamation contre Monsieur Bantu Holomisa. Je vous en ai rendu compte par note en date du 18 juin 2005 (cf. Annexe 6)
Après avoir étudié le dossier que je lui ai confié et effectué quelques démarches préliminaires, Monsieur Tem m'a assuré de la justesse de ma démarche et de sa conviction d'une issue qui me serait favorable d'un procès éventuel (cf. Annexe 7.). Il m'a cependant mis en garde contre le retentissement médiatique qu'entrainerait ce procès en Afrique du Sud, ce qui ne manquerait pas de porter un préjudice certain aux relations entre ce gays et le nôtre.
J'ai sollicité une audience au cours de laquelle je vous ai fait part de cette mise en garde de mes avocats. Vous m'avez demandé de mettre fin à cette procédure afin de préserver les intérêts de notre pays. A mon corps défendant, j'ai dû suspendre cette procédure, me privant ainsi de l'opportunité de restaurer mon honneur et celui de mon épouse.
Je vous ai réitéré, à l'occasion de cette audience, la nécessité d'indemniser les ayants-droit de l'accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs Cfa par personne, comme je vous l'avais déjà proposé. Ce qui serait justice.
Quelle ne fut ma consternation lorsque quelques années plus tard, les bénéficiaires de cette corruption ont été promus dont certains à des fonctions gouvernementales! Je vous avais alors fait part de Mon refus de collaborer avec Monsieur Issa Tchiroma en particulier, par respect pour la mémoire de mes deux (02) amis et des autres victimes du crash du Boeing 737 de la Camair en 1995.
Monsieur le Président de la République,
Rendons justice à ces victimes. Car seule la justice nous permettra collectivement de bâtir une société de confiance.
Les tergiversations pourraient excéder et exaspérer nos compatriotes, comme elles ont excédé et exaspéré Cromwell à son époque pour moins que cela.
En effet, en 1653, après avoir appris que le parlement essayait de continuer à siéger malgré un accord de dissolution et après avoir échoué à s'entendre sur un règlement intérieur applicable, Cromwell perdit patience. Le 20 avril, il prit part à une session et écouta une ou deux interventions. Puis il se leva et harangua les membres du parlement. Ce discours n'a malheureusement pas été préservé mais il a été souvent paraphrasé.Ainsi a t-il dit: “...you have sat too long here for any good you have been doing. Depart I say, and let us have done with you.In me name of God, go!"
(é)Marafa Hamidou Yaya

Annexe 1
Yaoundé, le 26 août 1999
N°047/CF/CAB/SG/PR
Le Secrétaire Général
A
Monsieur Le Directeur Général de Transnet Ltd
Private Bag x 47, Johannesburg - South Africa 2000
Monsieur Le Directeur Général,
Nous avons l'honneur de vous adresser la présente lettre au sujet des accords écrits conclus à Paris, France, en mai 1994, par lesquels la Saa s'engageait à assurer la maintenance des Boeing 737 et 747 appar¬tenant à la compagnie publique Camair.
Selon des informations reçues de Advanced Technics Trust Ltd et confirmées ensuite par une mission d'enquête dépêchée a Johannesburg, dont les membres ont rencontré les dirigeants de Transnet LTD le 06 juillet 1999, vous affirmez clairement dans votre réponse à une instance introduite contre vous par ATT à la High Court de Johannesburg que vous n'êtes pas tenu de payer la somme due à ATT parce que l'accord aux termes duquel vous deviez le faire est illégal en raison du fait que, et nous citons «il a été conclu pour pouvoir verser des pots-de-vin à des cadres de la Cameroon Airlines (Camair) et à des hauts fonctionnaires camerounais afin de les influencer, en leur qualité de responsables de l'attribution des marches de la Camair ou en tant que personnes dont la collaboration et/ou le consentement et/ou l'intervention dans l'attribution de tels mar¬chés étaient requis, pour qu'ils concluent, collaborent à la conclusion, facilitent la conclusion ou approuvent la conclusion entre South African Airways et la Camair d'un portant sur des services de maintenance à effectuer sur les avions de la Camair».
Il ressort également que vous avez déclaré dans votre réplique que vous avez donc versé, à titre de pots-de-vin, la somme de 26.971.178,39 ZAR à ATT.
Pour notre part, nous ne sommes tou¬jours pas au courant de la corruption dont vous parlez. Toutefois, nous sommes stupéfait que vous admettiez, très sincèrement avoir intentionnellement et consciemment versé, à des fins de corruption, plus de 26.971.178,39 ZAR à des employés de la Camair et à des autorités camerounaises influentes pour inciter la Camair à conclure un contrat avec vous.
Permettez-nous de vous informer qu'aux termes des articles 134 et 142 du Code pénal camerounais, la corruption est un délit.
Les déclarations contenues dans le dossier au Tribunal et celles publiées dans la presse et sur Internet ne constituent pas seulement une grossière diffamation à rencontre de l'État camerounais et de la Camair, mais aussi un sérieux préjudice quant aux contrats passés et en cours de validité entre Saa et la Camair.
Par conséquent, nous vous deman¬dons, dans un délai de 15 jours après réception de la présente lettre :
1- de nous communiquer les noms de tous les employés de la Camair et des hautes autorités camerounaises qui se sont laissés corrompre ;
2- de préciser les montants, les noms des bénéficiaires et le mode de paiement ;
3- d'expliquer en vertu de quoi
a. les contrats conclus entre la Camair et vous en mai 1994 à Paris ne devraient pas être considérés comme nuls et non avenus, compte tenu de vos aveux de corruption, dont la conséquence serait le remboursement des 65 millions dollars EU que la Camair vous a versés.
b. le contrat en cours avec la Camair ne devrait pas être résilié en raison de votre mauvaise foi et les sommes versées dans le cadre dudit contrat restituées.
c. l'État camerounais et la Camair ne pourraient pas demander réparation en vous estant en Justice pour diffamation.
d. l'État camerounais et la Camair ne pourraient pas, étant donné votre conduite, vous rendre responsable des deux accidents, premièrement celui du Boeing 737 à Douala le 05 décembre 1995 qui a coûté la vie à de nombreuses personnes et, deuxièmement la perte du réacteur du Combi 747 à Paris en 1997, du fait de votre défaillance ou de votre grossière négligence dans l'exécution des contrats conclus avec la Camair.
Nous nous réservons le droit d'entreprendre toute action en attendant votre réponse.
Veuillez agréer, Monsieur Le Directeur Général, l’expression de notre haute considération./-
(é) Marafa Hamidou Yaya

Annexe 2
Arrête N°530/CAB/PR du 14 novembre 2000 portant création d'un Comité de Suivi de l'exécution des contrats de maintenance des avions entre Cameroon Airlines et Transnet-South African Airways.
Le Président de la République,
VU la Constitution ;
VU le décret n°971209 du 07 décembre 12997 portant organisation du Gouvernement ;
VU le décret n°97/209 du 08 décembre 1997 modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°92/070 du 09 avril 1992 portant réorganisation de la Présidence de la République ;
Arrete
Article 1er- (1) Il est créé un Comité de Suivi de l'exécution des contrats de mainte¬nance des Aéronefs entre Cameroon Airlines et Transnet South African Airways ci-après dénommé «Le Comité».
(2) Le Comité de Suivi est rattaché au Secrétariat Général de la Présidence de la République et placé sous l'autorité de celui-ci. Il est doté d'une personnalité juridique et bénéficie d'une autonomie financière. Article Article 2- Le Comité a pour mission :
• d'émettre des avis sur les contrats prévus à l'article 1er ci-dessus ;
• de suivre l'exécution desdits contrats
• d'ester en justice et défendre les intérêts de la Camair et l'État du Cameroun dans les différends pouvant naître à l'occasion de l'exécution de ces contrats.
Article 3- (1) Le Comité est composé ainsi qu'il suit :
• M. Jean Fouman Akame,
Conseiller Technique au Secrétariat Général de la Présidence de la République, Président ;
M. Egbe Achuo Hillmann, Chargé de Mission au Secrétariat Général de la Présidence de la République, Vice-Président ;
•    Mme Pauline Christine Ngo Mandeng, représentant du Ministère de la Justice, Rapporteur ;
• M. Bernard Ateba, Cadre Camair, Membre.
(2) Le Comité peut faire appel à tout expert ou institution dont, en raison de ses compétences, la contribution est jugée utile.
Article 4- Le Comité se réunit, en tant que de besoin sur convocation de son Président.
Article 5- Le Comité rend régulièrement compte de ses activités au Secrétaire Général de la Présidence de la République pour le compte du Chef de l'État.
Article 6- Le budget de fonctionnement est financé par des contributions spéciales des administrations et organismes publics.
Le Président du Comité de Suivi en est l'Ordonnateur.
Article 7- Les fonctions de membres de Comité sont gratuites. Toutefois, à l'occasion des réunions, des séances de travail et des déplacements, il leur est alloué une indemnité dont le montant est arrêté par le Secrétaire Général de la Présidence de la République sur proposition du Président du Comité.
(2) Dans le cadre de l'exécution des missions assignées au Comité, ses membres peuvent bénéficier de certains avantages ou gratifications. Article 8- Le présent arrêté sera enregistré, publié selon la procédure d'urgence, puis inséré au Journal officiel en français et en anglais./-
Yaoundé, le 14 Nov. 2000
Le Président de la République,
Et par Délégation,
Le Secrétaire Général de la Présidence de la République

Marafa Hamidou Yaya

Annexe 3
Lettre ouverte de M. H.B. Holomisa, député, président du United Democratic Movement (Afrique du Sud) à leurs Excellences Messieurs Thabo Mbeki, president de la République Sud-africaine, et Paul Biya, président de la République du Cameroun
Objet : Demande de constitution d’une commission d’enquête judiciaire sur l’affaire de corruption impliquant la société Transnet.
Excellences,
Au cours d'une récente session parlementaire, j'ai soulevé le problème d'un pot-de-vin de 26,9 millions de rands versés par Transnet dans ses transactions au Cameroun. Veuillez trouver ci-joints une copie de mon discours et des documents qui étayent mes déclarations. Si nous nous félicitons de ce que l'affaire soit aujourd'hui portée devant les tribunaux, l'argument selon lequel l'affaire est en instance, ce qui interdit tout commentaire de la part du gouvernement, ne saurait s'appli¬quer dans ce cas, étant donné l'importance de la couverture médiatique et les nouvelles révélations faites dans les médias camerou¬nais.
Ces comptes rendus sont toujours publiés régulièrement et fournissent des détails précis sur le rôle et l'implication de plusieurs personnes et organismes dans le scandale. Nous pensons également que les intérêts sud-africains sont négativement affectés par ce scandale et que le gouvernement ne peut pas garder le silence et rester inactif. Nous sommes préoccupés par les versions contradictoires données par Transnet devant les tribunaux sur les circonstances du versement du pot-de-vin. En effet, Transnet aurait reconnu devant un tribunal sud-africain avoir versé ce pot-de-vin consi¬dérable, alors qu'elle nie toute action semblable devant une juridiction internationale. Il est particulièrement préoccupant que les médias camerounais aient publié des infor¬mations selon lesquelles une certaine Madame Marafa, épouse d'un haut responsable à la Présidence de la République du Cameroun, a effectué plusieurs voyages en Afrique du Sud et aurait reçu ce pot-de-vin de la société Transnet. L'argent du contribuable sud-africain a été détourné pour verser ce pot-de-vin qui serait très élevé. Le contribuable paie aujourd'hui la facture de ces affaires. Troisième coup dur pour le contribuable: la saisie éventuelle des avoirs de Transnet au Cameroun, d'une valeur approximative de 1 milliard de rands.
Nous sommes préoccupés par les rumeurs selon lesquelles le gouvernement sud-africain est sur le point de faire des démarches auprès du gouvernement français afin que celui-ci exerce des pressions sur le gouvernement camerounais pour l'arrêt des enquêtes et procès en cours au Cameroun. Une telle démarche aurait-elle été suivie s'il n'y avait rien à cacher dans cette affaire, au lieu que la position de Transnet soit défen¬due devant les tribunaux ?
En tant qu'Africains, nous avons tous le devoir d'être vigilants à l'égard des affaires de corruption. C'est le seul moyen de nous départir du cliché d'un continent arriéré et non civilisé. Les géniteurs et les potentiels bailleurs de fonds du Nepad ont reconnu que la bonne gouvernance est indispensable pour le succès de cette initiative. Les Présidents de la République sud-africaine et de la République du Cameroun peuvent-ils assurer leurs populations qu'il n'y a rien à cacher ? Inversement, au cas où cette assurance ne peut être donnée, il faudra s'attendre à ce que l'affaire soit soumise à une enquête exhaustive. On pourrait par exemple se demander si les Présidents sud-africain et camerounais se sont entretenus sur ce problème. Si tel est le cas, à quelle date et quelle décision a été prise ? Si cet entretien n'a pas eu lieu, quelle en est la raison ?
Étant donné ce qui précède, je demande au Président Thabo Mbeki de créer de toute urgence une Commission d'enquête judiciaire sur celle affaire. Veuillez agréer, Excellences, l'expression de ma très haute considération.
(é) H.B. Holomisa Député
Président du United Démocratie Movement Afrique du Sud

Annexe 4

Marafa Hamidou Yaya

Ministre d'Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun

Yaoundé
A Monsieur le député H.B. Holomisa, Président du United démocratie movement Room M575, 5th floor Market building Parliament Capetown
République sud-africaine

Monsieur le président,
C'est avec un vif intérêt que j'ai lu votre lettre ouverte en date du 27 mars 2002 adressée à leurs Excellences Messieurs Thabo Mbeki et Paul Biya, respectivement président de la République sud-africaine et président de la République du Cameroun, lettre relative à votre "Appel pour la constitution d'une commission d'enquête sur une affaire de corruption impliquant la société Transnet".
Je suis totalement d'accord avec vous lorsque vous affirmez qu' "en tant qu'Africains, nous avons tous le devoir d'être vigilants à l'égard des affaires de corruption" et je suis fier d'affirmer que l'affaire dont vous faites mention est actuellement pendante devant deux tribunaux à l'initiative de mon pays. Je vous écris pour protester avec force contre le fait pour vous d'avoir explicitement écrit que mon épouse "a effectué plusieurs voyages en Afrique du Sud et aurait reçu ce pot-de-vin de la société Transnet".
Comme vous le savez, le fait que l'affaire soit pendante devant les tribunaux ne m'autorise pas à faire des observations à ce propos. Toutefois, il se trouve que je connais les personnes concernées et je puis vous assurer que personne dans mon entourage, et certainement pas mon épouse, n'est impliqué dans cette affaire.
Certes, mon épouse a eu à se rendre à plusieurs reprises en Afrique du Sud, mais c'était pour des raisons médicales. Je me suis aussi rendu plusieurs fois en Afrique du Sud - une fois en 1993 pour porter assistance à mon épouse qui y avait subi une intervention chirurgicale, et par la suite, pour représenter mon pays à la cérémonie de prestation de serment du président Mbeki. Je saisis cette occasion pour rendre hommage aux résultats enregistrés par votre pays dans le domaine médical et j'espère que mon épouse continuera à bénéficier de cette expertise.

Monsieur le président,
Je pense pour ma part que le chantage peut être pire que la corruption, et étant donné les fonctions que vous occupez dans votre pays, vous devriez parfaitement savoir qu'il est déplorable de faire des déclarations que l'on ne peut pas étayer par des preuves, surtout lorsque ces déclarations sont susceptibles de porter atteinte à l'honorabilité de hauts responsables de pays étrangers. Permettez-moi, par la présente, de vous informer que je me réserve le droit de saisir les tribunaux sur cette affaire particulière dès la fin des enquêtes et du procès sur l'affaire Transnet, afin que soient rétablis mon honneur et celui de mon épouse que vous avez tant contribué à ternir.
En raison de la gravité de cette affaire, j'adresse copies de la pré¬sente aux présidents Thabo Mbeki de la République sud-africaine et Paul Biya de la République du Cameroun.
Veuillez croire, monsieur le président, à l'assurance de ma considération distinguée.
Marafa Hamidou Yaya

Ministre d'État,
Secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun
Yaoundé

Annexe 5
A La Très Haute attention de monsieur le président de la République.
M. Holomisa, Parlementaire et Président du Parti Politique dénommé "United Démocratie Movement" en Afrique du Sud a cru devoir, à travers une Lettre ouverte, appeler Votre Attention et celle du Président Thabo Mbeki sur la nécessité de créer une Commission d'Enquête Judiciaire relative à des pratiques de corruption impliquant la Société Sud Africaine Transnet.
Dans cette Lettre Ouverte, M. Holomisa m’a nommément mis en cause , ainsi que mon Épouse.
Autant je m'astreints à ne pas réagir aux outrances de notre Presse locale, autant il m'a semblé utile et nécessaire de ne pas laisser une personnalité étrangère me mettre ainsi injustement en cause.
C’est pourquoi j'ai répondu sans tarder à M. Holomisa.
Je Vous transmets respectueusement ci-joint copies de.la Lettre Ouverte de M. Holomisa et de ma réponse (ainsi que leurs traductions en français) qu je compte également envoyer au Président Thabo Mbeki
(é) Marafa Hamidou Yaya

Annexe 6
Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation
Yaoundé, le 18 juin 2005
Note
Pour Monsieur le Président de la République
A/S d'une action en justice Afrique du Sud.
J'ai le très grand honneur de porter à Votre Très haute connaissance que j'ai engagé, à travers la firme d'avocats «Lapin Attorney» basée à Johannesburg, une action en justice contre M. Bantou Holomisa, parlementaire et président du «United Democratic Movement» (UDM) en Afrique du Sud.
En effet le 27 mars 2002, au cours d'un débat parlementaire, M. Holomisa avait soulevé la question d'un pot de vin de 26,9 millions de rands payés par la société Transnet dans le cadre de ses opérations au Cameroun.
De même dans une lettre ouverte en date du 27 mars 2002, M. Holomisa a cru devoir appeler Votre Attention ainsi que celle du Président Thabo Mbeki sur la nécessité de créer une Commission d'en¬quête judiciaire relative à des pratiques de corruption impliquant la société sud-africaine Transnet.
Dans cette lettre ouverte, M. Holomisa m'avait nommément mis en cause ainsi que mon épouse.
J'avais immédiatement réagi par lettre en date du 12 avril 2002 adressée à. M. Holomisa dans laquelle je m'élevais avec force contre cette accusation gratuite et dif¬famatoire.
J'avais en outre dit à M. Holomisa que le fait que l'affaire soit pendante devant les tribunaux ne m'autorisait pas à en parler mais que je me réservais le droit de saisir les tribunaux sur cette affaire dès la fin des enquêtes et du procès sur l'affaire Transnet, afin que soient rétablis mon honneur et celui de mon épouse qu'il a tant contribué à tenir.
Aujourd'hui, à ma connaissance, l'affaire a été jugée, Transnet a été condamnée et le Cameroun a été indemnisé Cependant, un doute pourrait continuer à planer sur mon implication dans cette affaire. C'est pourquoi je me suis résolu à engager une action judiciaire contre M Holomisa afin qu'il rétracte ses accusations, présente par les mêmes voies des excuses à mon épouse et à moi-même espérant ainsi rétablir un tant soit peu notre honorabilité.
En effet, autant je m'astreints à ne pas réagir aux outrances de notre presse locale autant il m'a semblé utile et nécessaire de ne pas laisser une personnalité étrangère mettre ainsi injustement en cause un haut responsable dans notre pays.
Je Vous prie de trouver ci-joint, copies de la lettre ouverte de M. Holomisa en date du 27 mars 2002 et de ma réponse en date du 12 avril 2002 ainsi que celles de leurs traductions respectives.
(é)Marafa Hamidou Yaya