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Lettre à Monsieur le président de la république et père de famille

Lettre à Monsieur le président de la république et père de famille

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Excellence, le 20 août 2011, une jeune camerounaise, Vanessa Tchatchou a mis au monde, à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé,  un bébé qui lui a été immédiatement volé dans des conditions rocambolesques. Les circonstances particulières de ce vol de bébé et la gestion chaotique de ses suites par certains de vos grands collaborateurs, et notamment certains membres de votre gouvernement, ont contribué à forger dans l’opinion nationale l’idée que ce vol  s’inscrirait dans une chaîne de trafic d’êtres humains bien huilée et bénéficiant de nombreuses protections dans les hautes sphères de l’Etat. Dans ce contexte les Camerounais sont inquiets. Il y a de quoi l’être. En effet, alors même que le dénouement de l’affaire Vanessa n’est pas encore connu, la presse rapporte une autre sordide histoire de trafic humain survenu à Douala, avec une fois de plus, des fonctionnaires qui seraient autant suspectés que soutenus. Cette nouvelle affaire, c’est celle d’une autre jeune mère, Adama,  dont le bébé a été volé  à Douala en 2007 mais qui est heureusement aujourd’hui retrouvé, non pas grâce à la perspicacité de la police et de la justice, mais plutôt au courage de son oncle arrivé de l’étranger.
Certains des ministres de votre gouvernement ont particulièrement brillé par leur incompétence dans cette affaire Vanessa. Cette incompétence ne fait que renforcer la grande suspicion parmi les populations.


Le ministre de la santé publique, principal concerné, car assurant la tutelle administrative de l’hôpital, si souvent disert lorsqu’il s’agit de menacer de façon antirépublicaine  les allogènes qui auraient envahi Yaoundé « leur village », s’est distingué par un silence irresponsable. Il n’a exprimé aucune excuse, aucune compassion de la nation à l’égard de la malheureuse Vanessa. Il n’a pas jugé utile, malgré le traumatisme profond que peut déclencher ce type de drame, de faire suivre cette dernière par une équipe de  psychologues. Ailleurs, le ministre de la santé aurait pris la parole pour informer les Camerounais du drame, communiquer sur les mesures conservatoires prises à l‘encontre du personnel de l’hôpital gynéco présent à l’accouchement et au moment du vol du bébé, rassurer sur  les mesures de sécurité prises pour que d’autres bébés ne soient plus volés dans ledit hôpital en particulier et au-delà, dans aucune autre institution hospitalière du pays en général.    
Le ministre de la communication, porte parole du gouvernement, a fait des déclarations pour le moins malheureuses et contradictoires. Il s’est parfois retrouvé dans la position, très risquée pour votre gouvernement, de porte parole des procureurs quand il ne s’est pas simplement moqué de la douleur de Vanessa et des femmes dont elle est aujourd’hui le symbole. Dans une funeste conférence de presse au cours de laquelle il arborait la mine de quelqu’un qui venait annoncer une très bonne nouvelle, il a publiquement menacé les journalistes qui oseraient encore évoquer l’affaire Vanessa en arguant de ce que cette histoire de bébé volé faisait fuir les investisseurs étrangers  au moment où, prétendait-il, le gouvernement fournissait d’importants efforts pour soutenir la croissance. Autrement dit, pour monsieur le ministre il fallait tout simplement sacrifier le bébé de Vanessa sur l’autel de la croissance ! Franchissant le Rubicon du cynisme, au cours de la même sortie médiatique, il s’est cru obligé de féliciter la bravoure des forces de sécurité qui pourtant avaient fait preuve dans cette affaire de manquements professionnels incroyables. De telles déclarations donnent à votre gouvernement un visage anthropophage dont je suis convaincu que vous ne pouvez admettre.  Il faut néanmoins saluer monsieur le ministre de la communication pour avoir reconnu, plusieurs mois après, que le bébé de Vanessa a bel et bien été volé alors que sa collègue des Affaires sociales a soutenu face à des Camerounais médusés et au grand mépris de Vanessa qu’aucun bébé n’a été volé à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé !
La ministre en charge de la promotion de la femme a eu le courage politique d’organiser une journée mondiale de la femme très festive au cours de laquelle tout a été fait pour taire la douleur maternelle de Vanessa. Au regard du choc subi par la société camerounaise avec cette affaire de bébé volé, et afin de donner un sens politique à l’existence de son ministère, même symboliquement, madame la ministre et ses collaborateurs n’auraient pas dû organiser une journée du 8 mars 2012 aussi festive et joyeuse.
La Police n’a pas été/ n’a pas voulu être  à la hauteur de cette scandaleuse affaire. En effet, au regard de quelques éléments récurrents, glanés dans les journaux sur le déroulement des faits, une enquête libre et sérieuse aurait permis une réelle avancée dans son dénouement. Même un adjoint de police judiciaire (APJ) professionnel aurait immédiatement après avoir pris connaissance du vol du bébé, recherché puis entendu toutes les personnes, et notamment le personnel hospitalier, ayant suivi Vanessa pendant sa grossesse ; celles ayant assisté à son accouchement et/ou été présentes sur les lieux du vol. Il aurait ensuite recherché les éventuels liens qui pourraient exister entre la principale suspecte et le personnel en service à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé pour enfin évoluer vers le test d’ADN au cas où il aurait réuni des éléments intéressants au cours de l’enquête préliminaire. De façon incompréhensible, l’enquête policière semble s’enliser. On constate que le  DGSN déploie plus de policiers pour arrêter et malmener ceux qui réclament de la clarté et de la lumière dans cette affaire hors du commun que pour rechercher le bébé volé. Quel triste sort pour cette jeune femme ! En effet, voici bientôt huit longs mois que le bébé de Vanessa a été volé. On est en droit de se demander : que fait la police ?
La Gendarmerie n’a guerre fait mieux. Comment admettre également que le couple présenté par le porte parole du gouvernement comme celui  ayant volé le bébé de Vanessa ait pu, comme cela a été officiellement déclaré, s’évader aussi facilement des cellules de la brigade de Nkolmesseng pendant une enquête criminelle ?  Que dire des responsables de la brigade de Nkoteng qui auraient fait preuve d’une légèreté professionnelle inénarrable ? Comme la police nationale, la Gendarmerie est jusqu’à présent elle aussi curieusement passée près de cette affaire.
La justice s’est montrée fébrile et pour le moins laborieuse dans cette affaire  où il y aurait déjà eu, selon les médias, près de quatre plaintes de la malheureuse Vanessa depuis août 2011. Le caractère poussif du fonctionnement de la machine judiciaire face à un crime, simple à dénouer en apparence, conduit les Camerounais à s’interroger.  Une enquête a-t-elle elle été ouverte sur l’origine du bébé de la magistrate ? Sur les conditions de son adoption ? Certaines sources médiatiques prétendent que le médecin qui aurait suivi Vanessa à l’hôpital gynéco serait le même qui aurait délivré à la magistrate  les papiers médicaux pour l’obtention de son congé de maternité, est-ce vrai ? Certains prétendent que la magistrate aurait soutenu avoir accouché avant d’affirmer par la suite qu’elle a adopté, si c’est fondé, pourquoi aurait- elle menti ? Et pourquoi ce mensonge resterait-il impuni ?
Certes, il appartiendra toujours à la justice de statuer sur ce douloureux drame, mais les Camerounais souhaitent que la procédure judiciaire, tout en restant rigoureuse, prenne en compte l’émotion populaire suscitée par le scandale. Ce n’est pas une parure, un sac à main ou un autre objet qui a été dérobé à Vanessa mais bel et bien son enfant ! Les déclarations à l’emporte pièce ne participent pas de la sérénité souhaitée dans ce drame.
Que dire de madame la ministre Bakang Mbock qui de façon très curieuse a pris sur elle très tôt de déclarer qu’il n’y a jamais eu de vol de bébé l’hôpital gynéco obstétrique ? Cette posture est pour le moins irresponsable voire suspecte. La justice devrait ouvrir une procédure pour clarifier les intentions et l’intérêt de madame la ministre dans ce scandale.
Les ministres de la santé publique, de la promotion de la femme, de la communication, le Délégué Général à la Sureté Nationale, le Secrétariat d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie, celui de la justice  n’ont pas aidé votre gouvernement à gérer de façon cohérente et efficiente le drame de Vanessa. Leurs approximations, leurs silences, leurs déclarations alambiquées et les grossières fautes professionnelles de certains de leurs collaborateurs ont jeté un gros doute dans l’opinion nationale.
L’incompétence - on est obligé de le dire ainsi – de tous ces ministres a est entrain de donner de votre gouvernement dans l’opinion le visage d’un gouvernement incompétent et incapable de compassion.
C’est probablement pour gommer cette image que vous avez décidé de reprendre cette affaire en main. Cette décision, et précisément le limogeage des responsables de l’hôpital gynéco obstétrique,  a fait naître un certain espoir dans l’opinion. Malheureusement, avec la finesse d’un gros éléphant dans un magasin de porcelaine, le tout nouveau responsable de l’hôpital a, selon les parents de Vanessa, évacué la malheureuse en prétextant mettre en application vos hautes instructions. Cette gestion du directeur a troublé le message que votre décision de limogeage de son prédécesseur semblait véhiculer.
Excellence monsieur le président, si vous n’y prenez garde, cette énième accumulation d’incompétences de la part de vos principaux collaborateurs peut gravement compromettre votre projet d’une "république exemplaire"
Le climat qui entoure la gestion gouvernementale du drame conduit nombre de vos compatriotes à penser, à tort ou à raison, qu’il y aurait une puissante main invisible qui orienterait sa conduite judiciaire, administrative et même politique. Il est vivement souhaitable que vous exigiez de vos collaborateurs de ne plus donner l’impression d’associer l’Etat et donc le pouvoir à cette sordide affaire criminelle.
En effet, vous êtes aujourd’hui dans la très délicate position du général chef d’état major d’une armée qui est dans l’obligation d’aller lui-même au front.
Afin d’assurer la cohésion de la nation camerounaise, il est bon que vous imposiez la sérénité à tous car au-delà du cas de Vanessa, c’est le problème très grave de la sécurité humaine et notamment de celle des nouveaux nés dans nos institutions hospitalières qui est posée.  Ce problème engage la réputation de votre pouvoir.
Aucun Camerounais normal ne peut penser, un seul instant, que les autorités de son pays ont planifié et exécuté le vol du bébé de Vanessa. C’est d’ailleurs  pour cela que les Camerounais et les observateurs étrangers ne comprennent pas pourquoi certains de vos grands collaborateurs s’acharnent à faire croire par leurs maladresses à l’opinion que votre gouvernement serait menacé par l’éclatement de la vérité dans ce scandale.
Les services de sécurité contribuent par leurs maladresses à entretenir dans l’opinion l’idée, dont je reste convaincu qu’elle est fausse, selon laquelle cette affaire Vanessa serait une affaire d’Etat. Ainsi, lors des interrogatoires de police dont j’ai été l’objet après avoir pris part à une manifestation non déclarée le 16 mars contre l’indifférence face aux souffrances de Vanessa, quelle n’a pas été ma surprise de constater que certains de mes interrogateurs tenaient à tout prix à faire un lien entre mon engagement citoyen dans cette affaire et d’improbables projets visant à renverser votre gouvernement.
L’élection présidentielle de 2011 est terminée, rendez-vous est pris pour 2018. Nous serons de la partie!
Pour avoir manifesté le vendredi 16 mars 2012 devant l’hôpital gynéco obstétrique afin de demander que la vérité éclate enfin dans ce scandale, nous avons expérimenté les brutalités policières.  Le sens de notre participation à la manifestation du 16 mars est clair : refuser l’indifférence face au drame d’une jeune maman, symbole de toutes les femmes qui ont perdu leurs enfants dans les mêmes circonstances à travers nos hôpitaux.    
Notre parti politique n’a pas mené  et ne mènera pas une contre enquête par rapport à celle conduite par la justice. Ce n’est ni de sa compétence ni dans ses projets.
Permettez-moi excellence, monsieur le président de vous faire partager le calvaire de vos compatriotes qui ont le malheur de se retrouver entre les mains de la police de notre pays.
Alors que nous arrivions à peine devant l’hôpital gynéco, jalonné par les forces de police en  uniforme et en civil ce vendredi 16 mars autour de 14 heures, Vincent Sosthène Fouda président du mouvement politique Cameroun Génération 2011, Okala Ebode, secrétaire national délégué chargé de l’organisation, de la formation et de la mobilisation du Mouvement Républicain Populaire (MRP), Aloys Parfait Mbvoum, éminent membre de l’AFP, et nous même sommes brutalement encerclés par plusieurs policiers surexcités et galvanisés de façon théâtrale par le commissaire du 6ème arrondissement de la ville de Yaoundé.  Nous sommes traînés comme de vieux sacs et couverts de compliments vers le camion de police alors même que nous n’opposons aucune résistance. Vincent Sosthène Fouda semble manifestement être celui dont les braves policiers ont reçu mission expresse d’humilier et de bastonner comme une bête. Alors que dans le camion quelques uns de nos geôliers nous obligeaient à nous allonger sur la carrosserie et nous couvraient de toute sorte d’insanités, le pauvre Vincent Sosthène Fouda continuait à souffrir le martyr. Entre Ngousso et le commissariat central n°1, notre fourgon cellulaire qui roulait à tombeau ouvert et toute sirène hurlante, simplement pour le spectacle, a failli plusieurs fois nous basculer par-dessus bord ou écraser des automobilistes.
Parvenus à destination, nous avons eu droit à un comité d’accueil très fâché par notre action citoyenne. C’est  sous des hurlements, des insultes et des coups de pieds -notamment sur Vincent Sosthène Fouda- que nous sommes accueillis dans le sinistre bâtiment qui tient lieu de commissariat centrale N°1 de la ville capitale.  Une fois de plus, Vincent Sosthène FOUDA aura le privilège de cristalliser la haine inutile de quelques fonctionnaires qui ont décidé de personnaliser cette affaire. Sous le commandement ferme et haineux d’un officier de police principal s’exprimant en anglais et probablement en service au Groupement Mobile d’Intervention (GMI), que nous avons d’ailleurs présenté à monsieur le commissaire central lui-même par la suite, quelques fonctionnaires de police vont, à l’intérieur du commissariat centrale n°1 et devant leurs collègues du poste de garde, une fois de plus s’acharner sur Vincent Sosthène Fouda.
Nous voulons ici porter à votre haute attention ces faits de tortures commis par des fonctionnaires de police, sous la conduite d’un officier de police judiciaire, dans l’espoir que vous commanderez une enquête et surtout, qu’au bout de celle-ci les coupables seront sanctionnés afin que leurs actes de tortures ne soient jamais imputés à votre régime.
Le cadre dans lequel travaillent les fonctionnaires de police est lugubre, sinistre, nauséabond, sale, repoussant. Si les services d’hygiène fonctionnaient encore dans notre pays, il y a longtemps qu’ils auraient fermé ce bâtiment qui ne reflète pas  les importants moyens financiers que l’Etat dégage  chaque année pour la police nationale. Le lieu où travaillent les fonctionnaires est autant sale et nauséabond que les cellules qui laissent échapper leurs parfums dès l’entrée du bâtiment. Le cadre est proprement indigne de notre Etat, il met en grave danger la santé des fonctionnaires et celle des prévenus et bafoue leur dignité. Ce bâtiment qui reçoit de centaines de personnes par jour est sans véritable toilettes, mêmes les fonctionnaires urinent sur les murs et lorsqu’il faut faire plus, ils doivent patauger dedans (…).  L’endroit qui tient lieu de toilette est une veille fausse qui n’a  probablement jamais été vidangée depuis des lustres! Comment des fonctionnaires qui ont un cadre de travail aussi lugubre et inhumain peuvent-ils mettre en pratique votre volonté de bâtir une « république exemplaire » ?
Vous avez le pouvoir d’envoyer une mission d’inspection vérifier le cadre de travail quotidien de ces fonctionnaires qui, sans pratiquement aucun moyen logistique, doivent rendre service aux usagers. Probablement cette mission parviendra à la conclusion que les moyens dégagés pour la police ne parviennent toujours pas aux fonctionnaires de base, ceux là même qui doivent mener des enquêtes tout en préservant la dignité des mis en cause. Il n’est pas impossible qu’une telle mission découvre que l’Etat paye des millions de loyer dans ce lugubre lieu et/ou alors qu’il consacre des dizaines de millions pour l’entretient de ses locaux dont les murs sont noires de grasse. Malheureusement l’exemple du commissariat central n°1 peut être étendu à tous les commissariats et les brigades de gendarmerie du pays.
Excellence monsieur le président, permettez-moi de revenir sur la douloureuse affaire du bébé volé de Vanessa pour vous assurer que, sans être de votre famille politique, je souhaite que cette affaire demeure purement criminelle. La mobilisation des responsables politiques que nous sommes et que maladroitement certains tentent de qualifier de récupération politicienne est avant tout patriotique. Nous pensons que dans une société à visage humain, un tel scandale ne peut se dérouler dans l’indifférence totale des politiques  et des parents que nous sommes  tous. Si nous manifestons sans autorisation, ce n’est pas par défiance mais simplement parce que votre administration instrumentalise outrageusement la loi sur le maintien de l’ordre qui est à vrai dire une disposition légale mais archaïque pour un pays qui se veut moderne.
Peut-être vous n’êtes pas au courant qu’à travers le pays, seuls vos partisans obtiennent sans difficulté le droit de tenir une réunion publique ou de manifester. D’ailleurs, c’est quelquefois en compagnie des autorités administratives et même des responsables des forces de maintien de l’ordre qu’ils vous expriment leur déférence. Par contre, vos adversaires politiques, les organisations de la société civile, vos anciens collaborateurs et anciens camarades du parti sont presque systématiquement et préventivement empêchés de s’exprimer à travers des réunions ou des manifestations publiques pour, disent les administrateurs civiles, maintenir l’ordre public. Dernièrement, deux vos anciens membres de gouvernement ont eux aussi fait la triste expérience de ces pratiques qui ressemblent à si méprendre à de la censure politique. L’instrumentalisation permanente de l’administration à des fins politiques à travers une lecture politicienne de la législation sur le maintien de l’ordre public éloigne notre pays de son projet démocratique.
Face à cet obstacle administratif et surtout politique, nous pensons que, quand la situation l’exige, les responsables politiques sont en droit d’opposer au  légalisme rigide la légitimité. Le drame et le scandale du bébé de Vanessa nous ont  semblé créer les conditions politiques et républicaines nécessaires pour manifester sans autorisation, une fois de plus, non par défiance mais par devoir patriotique et par refus de l’indifférence.  
Sous cet angle, permettez nous de vous interpeller respectueusement  non pas en qualité de président de la république mais comme père de famille.
L’affaire du bébé volé de Vanessa est un scandale qui ébranle le tissu familial dans notre société. Nous pensons humblement que, comme père, vous pouvez, maintenant que vos collaborateurs ont échoué, reprendre cette affaire en main et surtout abréger les souffrances atroces de cette jeune maman. Nous vous proposons, de recevoir cette jeune maman pour la consoler, lui assurer du  soutien de toutes les familles camerounaises et surtout de la détermination de votre gouvernement et de la nation toute entière à tout mettre en œuvre pour que : la vérité éclate, les auteurs et les complices de cette affaires, quelque soit leurs statuts ou leurs rangs sociaux, administratif et politique, soient sévèrement sanctionnés.
Comme Camerounais, nous apprécions les différents messages de compassion que vous adressez régulièrement, à votre nom personnel et au nom du peuple camerounais, à tel ou tel pays ami lorsque celui-ci est frappé par un drame dont généralement l’ampleur est fonction de l’émotion suscitée dans la population. Nous souhaitons vivement voir incarner l’émotion du peuple camerounais profond face à ce drame en recevant cette malheureuse jeune maman et en mettant tous les moyens attachés à vos hautes fonctions à la recherche de la vérité. Ailleurs, le cœur de la république aurait cessé de battre jusqu’à ce que la vérité soit faite autour de cette sordide affaire.
Des membres de votre gouvernement n’ont pas été à mesure de déceler l’ultra sensibilité de cette affaire. Pendant que certains s’y sont attaqué avec une légèreté déconcertante, d’autres ont purement menti. En tout cas, entre le ministre de la communication qui affirme qu’il y a eu vol du bébé de Vanessa avant de donner des explications que seule l’histoire jugera, et madame la ministre des Affaires sociale qui déclare de façon péremptoire qu’il n’y a jamais eu de vol de bébé, il y a certainement un menteur ou une menteuse. Au regard de vos hautes fonctions, vous pouvez apaiser Vanessa et faire comprendre aux femmes qui sont actuellement enceintes que ce qui est arrivé à cette dernière ne leur arrivera plus jamais, du moins impunément. Outre la justice, cette jeune maman que des criminels ont plongée dans le drame depuis bientôt huit mois a aujourd’hui plus besoin de psychologues que de gros bras jouant les Rambo.
Comme président de la république, nous vous prions par avance de prendre nos propositions pour une réelle contribution républicaine et citoyenne  et non politicienne car le drame de Vanessa est avant tout un drame humain. Comme père de famille, votre fille Vanessa pleure depuis huit mois, vos collaborateurs ont refusé de la consoler ; son seul espoir aujourd’hui c’est vous.
Excellence monsieur le président de la république, en formulant le vœu que de vos très hautes fonctions  vous pourrez restituer à Vanessa son sourire, recevez nos respectueuses salutations.
Alain Fogue Tedom
Président du Mouvement Républicain Populaire (MRP)

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