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Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie - Page 2

Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie - Page 2

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Index de l'article
Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie
Concertation : le bal des caméléons?
Protocole d'Accord ministres/responsables syndicaux
La permanence de la roublardise
La (dé)fête de la jeunesse camerounaise
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Concertation : le bal des caméléons?
Responsables syndicaux et ministres se sont concertés, le 6 février 2012, au ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mtss) pour tenter de trouver des solutions aux problèmes posés par les enseignants qui ont lancé un mot d'ordre de grève. Résultats des courses : formation d’un comité ad hoc et promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.
Enseignants, élèves et la communauté éducative nationale en étaient encore à se demander comment sera le mois de février 2012, après l’appel à la grève lancée par presque tous les syndicats du secteur de l’Éducation, qu’on annonçait une réunion de concertation entre les responsables syndicaux et le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mtss). Si l’on s’en tient aux contenus du Protocole d’accord et au communiqué signés par tous les participants, prenaient part à cette concertation qualifiée de « dialogue social », tenue au Mtss le 6 février 2012, les ministres : du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona ;  de l’Éducation de Base, Youssouf Hadidja Ali ; des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès ; de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Zacharie Perevet, du Sport et de l’Éducation physique, Adoum Garoua ; de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Angouing Michel Ange ; des Finances, Alamine Ousmane Mey. Ont également pris part à cette réunion les responsables syndicaux : Zambo Amougou Jean-Marie de la Cstc ; Mbassi Ondua Thobie Emmanuel de la Fecase, Simon Nkwenti du Cattu, Michel Tamo de l’Oneeps, Jean Pierre Atéba, Paul Bayiké du Snepma ; Maurice Phouet Foé du Snaef, Roger Kaffo Fokou du Snaes ; Emanuel Kouanang du Snieb ; Paul Ninjoh du Tac ; Louis Ewodo Du Synec et Jean Kamdem de la Feser.
Au total 7 ministres et 12 responsables syndicaux. Ce qui peut être révélateur de l’urgence et de la gravité de la situation. À l’issue de cette concertation qui a duré plus de 10  heures et dont l’objectif poursuivi par le Gouvernement était la levée du mot d’ordre de grève lancée par certains syndicats, un communiqué a été rendu public. On peut y lire : « Suite au mot d’ordre de grève lancé par les syndicats des enseignants du Cameroun, et sur hautes instructions du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale a présidé ce lundi 06 février 2012, une réunion avec les responsables syndicaux concernés, et avec la participation des Ministres de l’Éducation de Base, des Enseignements Secondaires, des Sports et de l’Éducation Physique, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, et des Finances.
Au terme d’une longue journée de négociations âpres, mais constructives et empreintes de courtoisie et de patriotisme, chacune des parties a consenti les efforts nécessaires pour des avancées significatives.
Un comité Ad-hoc comprenant les représentants de toutes les parties va examiner au fond l’ensemble des revendications contenues dans le mémorandum des syndicats, afin d’améliorer les conditions des enseignants.
Le dialogue social ayant prévalu entre les parties, et prenant en compte les engagements pris par le Gouvernement, les responsables syndicaux ont décidé de retourner à leurs bases respectives à l’effet de suspendre le mot d’ordre de grève. »

Selon certains syndicalistes, « il s’agit là d’une avancée significative dans la recherche des solutions aux problèmes que posent les enseignants depuis des années. Il est vrai que nous ne sommes sûrs de rien, mais, il fallait au moins que le gouvernement reconnaisse la légitimité des revendications des enseignants et appose la signature sur un document qui pourrait plus tard nous permettre de démontrer sa bonne ou sa mauvaise foi ». Cette façon de voir les choses est battue en brèche par d’autres syndicalistes qui voient derrière cette manière d’agir du gouvernement une manœuvre de diversion. Pour le syndicaliste Mbassi Ondoua Thobie Emmanuel, « le seul et unique objectif poursuivi par le gouvernement était la levée du mot d’ordre de grève que nous avons lancée. Tout le reste n’est que manœuvre de diversion pour tromper les enseignants. C’est dommage que certains syndicalistes se laissent prendre dans ce marché de dupes. Malgré l’assurance donnée par les ministres qui affirmaient être en mesure de solutionner ces problèmes, nous leur avons clairement dit que la solution n’était pas à leur niveau puisqu’avec eux nous nous sommes déjà penchés sur les mêmes problèmes et les propositions ont été plusieurs fois envoyées à qui de droit. Nous leur avons dit qu’il n’y a que le président de la République qui peut résoudre ces problèmes. C’est la raison pour laquelle notre syndicat milite pour le maintien du mot d’ordre de grève ».
Jean Kamdem, secrétaire général exécutif de la Fédération des syndicats de l’éducation et de la recherche (Feser), ne voit pas le problème sous l’angle de la confiance à accorder au Gouvernement. Il reconnait pourtant que pour une fois les membres du gouvernement ont été compréhensifs et ont accepté d’entrer dans la dynamique de la discussion ou du dialogue. Selon lui, « tout le monde sait que le gouvernement est passé champion des promesses non tenues. Mais, poursuit-il, il ne s’agit pas de croire aux promesses du gouvernement comme on croirait en Dieu. Nous sommes conscients que tout n’est pas gagné d’avance. Il est question de rapport de force. La leçon que les syndicalistes tirent est qu’il faudrait établir un rapport de force favorable aux enseignants de manière à faire bouger les lignes. La suite du travail dans le comité ad hoc et les résultats attendus dépendent de ce rapport de force. ».
Serge Alain Ka’abessine