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Et si Paul Biya quittait le pouvoir d'ici 2014! - Page 4

Et si Paul Biya quittait le pouvoir d'ici 2014! - Page 4

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Index de l'article
Et si Paul Biya quittait le pouvoir d'ici 2014!
Paul Biya ira-t-il jusqu’au bout de son mandat ?
La santé du président, le baromètre du pouvoir
2013-2014 : Deux années fatidiques
Rudes nuits des longs couteaux en perspective
Dans la boule de cristal de Paul Biya
Au nom de la famille
Les feuilles déroutent Paul Biya
Le paradigme de l’axe « Nord-Sud »: ses implications plurielles dans la société politique camerounaise
Toutes les pages
2013-2014 : Deux années fatidiques
Comme le nomade au désert qui scrute le ciel à la recherche des nuages annonciateurs de pluies ou comme s’ils avaient peur d’un danger imminent, les Camerounais décryptent les faits et gestes de Paul Biya et estiment qu’il n’a plus pour longtemps au pouvoir.
Les observateurs et analystes sont convaincus que Paul Biya ne va pas achever cet ultime septennat. « Il n’ira pas jusqu’au terme de ce mandat. Il est fort probable qu’il ne termine même pas l’année 2012 qui vient de commencer», affirme un observateur attentif de la scène politique camerounaise. Plusieurs facteurs et faits objectifs militent, selon ces observateurs, en faveur de la thèse selon laquelle Paul Biya ne sera plus au pouvoir en 2013-2014.
D’abord l’âge du président de la République et son État de santé. À 80 ans  sonné, il est clair qu’à cet âge tout peut arriver à tout moment, car l’individu est, malgré les apparences, atteint par la maladie de la vieillesse. Selon certaines sources proches du président de la République, « Paul Biya reçoit des soins pour le maintenir en forme. C’est pourquoi il est régulièrement soit dans son village natal, soit en Europe ». D’autres sources proches de la présidence de la République s’inquiètent de l‘avenir du Cameroun au regard de l’état de santé du chef de l’État. Pour celles-ci, « le chef de l’État n’est plus lucide que quelques minutes par jour. Si vous avez bien remarqué, la cérémonie de clôture du troisième congrès ordinaire du Rdpc avait été retardée parce que très fatigué et après avoir pris une bonne dose d’alcool, le président dormait. Et quand il dort, il est interdit de le réveiller. À vrai dire, il faut craindre que notre pays ne vive ce que la Tunisie a vécu à la fin du règne de Bourguiba ». Aussi font-elles remarquer : « Le chef de l’État entre ou descend péniblement de son véhicule contrairement à Barack Obama et Idriss Deby Itno qui gambadent comme des petits lapins. Il y a toujours dans son voisinage le plus proche quelqu’un pour le soutenir au cas où… »
Ces propos corroborent ceux de Frédéric Fankam rapportant, dans son ouvrage Les révélations de Jean Fochivé, le chef de la police politique des présidents Ahidjo et Biya (pp. 239-240), un entretien que son oncle avait eu avec Victor Ayissi Mvodo avant sa mort. Selon cet auteur, Victor Ayissi Mvodo, dialoguant avec le chef de la police politique camerounaise, lui avait « aussi confirmé quelque chose qui [l’]intriguait depuis quelque temps et [qu’il ne voulait] pas accepter, malgré le fait [qu’il savait] qu’un psychiatre avait rendu de fréquentes visites au chef de l’État dans sa résidence de Mvomeka’a depuis quelque temps. Des indiscrétions émanant de son entourage laissaient penser que Biya serait sujet à des troubles de plus en plus réguliers et que c’est à cause d’une de ces crises qu’il ne fut pas à l’aéroport pour accueillir le Président Nelson Mandela lors du sommet de l’Oua à Yaoundé.
Victor Ayissi
[lui] confirma aussi que Biya, après une séance de psychanalyse d’un expert occidental, a été déclaré à la limite de la schizophrénie. »
Vrai ou faux ? Est-ce que c’est cette perte de contact avec la réalité et une dissolution complète de la personnalité qui caractérisent la schizophrénie qui fait en sorte que Paul Biya soit toujours à l’étranger, se soustrayant régulièrement de la vue de ses concitoyens, ou qu’il soit insensible à leurs souffrances, qu’il tienne très rarement les conseils de ministre et qu’il prononce des discours visiblement en décalage avec la réalité quotidienne ? Toujours est-il que ses multiples courts séjours privés ont toujours suscité de nombreux débats et l’attention des Camerounais. Ceux-ci se sont toujours posé la question de savoir ce que fait régulièrement leur président de la République à l’étranger.

 

Illustration

Parti du Cameroun, le 9 avril 2009, comme à l’accoutumée, pour « un court séjour privé en Europe », le président Paul Biya avait passé 33 jours à l’étranger. La durée cumulée des deux dernières sorties effectuées depuis le début de l’année 2009 indiquait que Paul Biya avait séjourné hors du pays pendant 48 jours (un mois et demi) sur 130 jours au total (entre février et mai 2009). Le président de la République n’avait donc passé que 82 jours dans son pays, soit moins de trois mois. Le décompte de ses sorties en 2008 était plus révélateur. Parti le 28 mai 2008, il était revenu le 19 juin 2008, avant de rembarquer pour un autre « court séjour privé » en Europe, le 27 août. Rentré au Cameroun le 10 septembre, il n’était resté qu’une petite semaine avant de repartir le 18 septembre. Après une brève apparition à New-York à la 63e assemblée de l’Onu et une pige au Canada, l’homme réapparaissait au Cameroun le 3 novembre 2008. Cela faisait quelque 82 jours (deux mois et demi) en sept mois (de mai à novembre 2008) passés hors des frontières nationales et 130 jours sur 365 dans le cadre de « courts séjours privés ».
D’août 2010 à août 2011, Paul Biya avait passé 124 jours à l’étranger.
Si le calcul s’étendait sur les 30 ans que dure son règne sans fin et si on considère que Paul Biya passe en moyenne 120 jours hors du territoire national, on se rendrait facilement compte qu’il aura passé plus du tiers du temps hors des frontières nationales, soit 3600 jours sur 10950 jours passés à la tête de l’État. On comprendrait pourquoi Paul Biya est considéré comme un vacancier au pouvoir et pourquoi le Cameroun est devenu un Pays pauvre très endetté et très délabré, un drone où règne l’inertie.
Face au mutisme des autorités sur les raisons de ces longs séjours privés à l’étranger, les Camerounais n’hésitent pas à penser qu’il est souvent à l’étranger pour se faire soigner.
Ensuite la position de certains partenaires stratégiques et bailleurs de fonds du Cameroun qui estiment que 30 ans au pouvoir, c’est trop. Il est de notoriété publique que Barack Obama et Nicolas Sarkozy pensent qu’il n’est plus acceptable qu’il y ait encore dans le monde, surtout en Afrique, des chefs d’État qui font plus de 15 ans au pouvoir. Des indiscrétions faisaient mention d’une rencontre, à Yamoussoukro lors de l’investiture du sous-préfet français d’Abidjan Alassane Dramane Ouattara, entre Paul Biya et Nicolas Sarközy à qui il aurait donné des garanties pour plus de lisibilité dans la gouvernance politique au Cameroun. D’autres rencontres plus ou moins secrètes ont régulièrement eu lieu, entre le chef de l’État camerounais et Bruno Gain, l’ambassadeur de France au Cameroun. Il semble avoir été souvent question d’échafauder un scénario permettant à Paul Biya de quitter le pouvoir la tête haute. Sauf imprévu – coups d’État militaire ou biologique, renversement du régime par des révoltes populaires - après sa réélection à la tête de l’État pour un nouveau mandat de 7 ans et la formation d’un nouveau gouvernement éléphantesque, Paul Biya devrait mettre en place toutes les institutions prévues par la Constitution du 18 janvier 1996 : Conseils régionaux, Sénat, Conseil constitutionnel,  application de la loi n° 003/2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs. Aussi Paul Biya procédera-t-il à un recadrage d’Elections Cameroon (Elecam) et probablement à une révision constitutionnelle, l’objectif étant de supprimer le poste de premier ministre et de créer celui de vice-président de la République qui devrait revenir de facto à un anglophone.
Selon certains proches du palais d’Etoudi, la modification de la constitution promulguée le 14 avril 2008 avait pour but moins de s’éterniser au pouvoir que de calmer les ardeurs des jeunes loups aux dents longues qui avaient déjà commencé à affûter leurs armes pour l’assaut final et la conquête du pouvoir. Elle visait aussi, selon ses proches, à permettre à Paul Biya de parachever son œuvre. Pour les détracteurs du roi du Cameroun, « Paul Biya a modifié la constitution parce qu’il veut mourir au pouvoir. Il a peur de répondre de ses actes ». Le lion vieillissant est lui-même conscient que chaque chose a une fin et qu’il s’achemine inexorablement et irréversiblement vers sa fin. Certaines représentations diplomatiques basées à Yaoundé et des proches collaborateurs du monarque présidentiel sont convaincus que Paul Biya quittera le pouvoir au courant des années 2013-2014. Le positionnement de ses hommes aux postes clés dans l’architecture gouvernementale participe-t-il de la logique de préparation de sa sortie dans un avenir proche ? Wait and see !!!
J.-B. Talla et Maheu



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