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Paul Biya et la nouvelle Dynamite - Page 7

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Index de l'article
Paul Biya et la nouvelle Dynamite
Serail: Le bullocrate
Au coeur des inconguités d'un congrès
Parole d'un bonimenteur
Paul Biya fait semblant de changer pour que rien ne change
Palais des congrès: l'enfer du décor
Quand Paul Biya rate le coche
Discours pathétique d'un vieillard somnanbule
Discours creux
Un discours fourre-tout et passepartout qui confond discours politique et cours magistral
Comment sortir du
Toutes les pages
Quand Paul Biya rate le coche
Le bilan de Paul Biya présenté au Palais des congrès le 15 septembre 2011 est à l’image de ses petites ambitions.
En décidant de s’adresser devant les médias à ses « camarades » de parti, qu’il revoyait quinze ans après, de faire par conséquent, de cet événement un moment public, Paul Biya a fait un pari et pris un risque. Le pari d’apparaître aux yeux du public, comme un leader aimé, adulé et…désiré par ses camarades de parti. Apparemment, si on s’arrête à la forme, c’est le cas. Quant au risque, c’était celui d’étaler au grand jour, le fossé entre la base « militante » et le sommet « administratif » de son parti. En d’autres termes, assumer publiquement l’inadéquation entre les décisions d’en-haut et les besoins d’en-bas du Rdpc. C’est de manière claire et objective, ce qui ressort du discours prononcé par Paul Biya en ouverture de ce 3ème congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Et ce n’est donc pas faire « de la critique pour la critique », « voir le mal partout » ou encore « être un ténor de la péroraison creuse » que de dire que Paul Biya, président national du Rdpc s’est trompé de discours et par conséquent d’auditoire, le 15 septembre 2011.
En saluant ses « camarades » qu’il était «heureux de retrouver… » quinze ans après (à titre de rappel, le dernier congrès du Rdpc a eu lieu le 19 décembre 1996), et ce « à l’occasion des assises du troisième Congrès Ordinaire du Rassemblement Démocratique du peuple Camerounais », on se serait attendu à ce que Paul Biya, le président national du parti fasse un état des lieux, dresse un bilan, explique, et pourquoi pas, justifie les raisons, fondées ou infondées, objectives et subjectives,  pour lesquelles les « retrouvailles statutaires » n’ont pas eu lieu bien avant. On se serait attendu à ce que le président national du parti se désole  - ne serait-ce que de manière subtile, de l’engourdissement de son parti (absence d’idées nouvelles, fonctionnariat à outrance au détriment du militantisme, affairisme et concussion de certains cadres, etc); on se serait attendu à ce que, pour ce 3ème congrès, imaginé, fantasmé, pensé et tant attendu par des milliers de militants et sympathisants du Rdpc, comme un moment crucial, le leader de ce parti vienne, après quinze ans, plein d’allant, avec une vision nouvelle, un projet commun mobilisateur pour ses troupes…Le réalité fut toute autre ! En lieu et place, on a eu droit à un discours hors contexte, inapproprié et  obsolescent de la part de Paul Biya.
Quelle a été l’entame du discours de Paul Biya ? «Deux événements majeurs ont donc ponctué notre vie politique depuis notre dernière rencontre : L’avènement d’Elecam et la modification en 2008 de certaines dispositions de notre Constitution. ». Faut-il rappeler ici que la création d’Elecam date de 2006 et que la modification de la Constitution dont a parlé Paul Biya est celle de 2008 ? Doit-on comprendre qu’en se séparant en 1996, soit depuis 15 ans, l’apport du Rdpc au Cameroun sur le plan institutionnel se résume à la création d’Elecam (un organe toujours contesté par la majorité des camerounais en âge de voter) et la révision de la Constitution (qui fait du Président camerounais, un président à vie et dont l’adoption est la cause d’un mécontentement populaire ayant entrainé la mort de 200 jeunes camerounais environ) ? Soit les deux évènements politiques qui ont divisé et continuent à diviser les camerounais; soit les deux « fautes politiques » qui lui ont fait perdre – au même titre que « le dérapage » de La Baule – du crédit sur le plan international ( ce qui explique d’ailleurs que les seuls partis étrangers « amis et frères » qui ont pris part à ce congrès soient le Parti Communiste Chinois, le Parti Démocratique Gabonais, Le Mouvement Patriotique du Salut tchadien et le Parti Démocratique de Guinée Equatoriale).
Si tel est le bilan du Rdpc en quinze ans, même les thuriféraires les plus obtus de ce parti et de son leader doivent trouver cela bien maigre, comme résultat. Que s’est-il passé pour et au sein du Rdpc entre 1996 et 2004 ? En prenant l’année 2004 comme point de départ de « ce que le Rdpc a accompli » et en l’énumérant comme une liste d’épicerie, Paul Biya  a lié son sort à celui de son parti. Ses réussites sont celles du parti; ses échecs sont ceux du parti. En d’autres termes, « si je coule, vous coulerez avec moi ». À celles et ceux –militants et sympathisants du Rdpc - et qui croyaient encore en une régénérescence de ce parti et qui réclamaient des assises permettant de dégager un réel programme (politique économique, agricole, industrielle, éducative, sociale, sociétale, etc…), la réponse leur a été donnée, « sloganisée » en « Les Grandes Ambitions d’hier vont devenir les Grandes Réalisations ». Les militants du Rdpc se sont retrouvés pour évoquer le parti de1996 à 2011 et envisager l’avenir; les « Grandes Ambitions », programme-slogan de M. Biya, candidat en 2004 vont devenir les « Grandes Réalisations » en 2012.
Inadéquation entre la base et le sommet du parti Rdpc. Malheureusement, c’est le Cameroun qui en paie le prix.
Cyrille Ekwalla
Responsable éditorial du site de débat
www.njanguipress.com