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Serail: Le bullocratePendant 48 heures, les 15 et 16 septembre dernier, la preuve par neuf a été donnée de ce que valent nos gouvernants, et surtout de ce qu’il faut s’inquiéter de ce qui attend notre cher et beau pays, la veille de la présidentielle, moment capital, s’il en est. Adeptes de la duplicité et de la myopie intellectuelle, enfermés dans leur bulle, nos dirigeants sont pourtant, aux dires des hagiographes du régime, maîtres du temps et de tout. Et l’avenir du pays n’a de sens que pour la perpétuation de leur pouvoir, quitte à gouverner des populations faméliques et paupérisées du fait de leurs actes sans emprise sur la réalité ambiante. Perdurer à la tête des institutions et jouir des attributs du pouvoir sans se soucier de rendre compte, telle est la seule chose qui vaille à tous les prix, y compris toutes les compromissions. Dans un jeu d’équilibriste de haute voltige, le principal responsable de la situation catastrophique du Cameroun vient de resservir, à tous ceux qui doutaient encore de ses capacités de se renouveler, un autre épisode de surréalisme politique fait d’incongruités et d’espoirs déçus. C’est certain : le changement ce n’est pas pour demain. Il faudra repasser. En tout cas, avec Paul Biya, plus ça changera, plus ce sera la même chose, comme nous enseignait déjà la chansonnette. Entre insatisfactions des uns et entourloupes assaisonnées de saupoudrages des autres, le congrès a donné à voir l’espace d’une ridicule mise en scène, le véritable état de la nation, malgré les mots. Paul Biya peut toujours jongler, avec le vrai bilan de ses presque 30 années à sévir plutôt qu’à servir l’Etat, dont il ne se souvient de la redevabilité qu’à la veille d’un autre bail qu’il souhaite renouveler de force avec ses concitoyens. Mais, personne n’est dupe, y compris ses camarades, plus aptes à le piéger qu’à lui dire ce qui ne renvoie à rien de concret. Tout un septennat n’a pas pu donner un début de concrétisation aux Grandes Ambitions. Tout honte bue, tout un autre septennat de grandes réalisations de grands chantiers à mettre en œuvre dès 2012, les élections entre temps n’auront été qu’une malheureuse parenthèse. Salut l’artiste qui est déjà fatigué de se reposer à Etoudi.