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Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun - Page 7

Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun - Page 7

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Index de l'article
Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun
Paul Biya, responsable de la catastrophe
Tripartite: embryon d'une descente aux enfers
Au nom de l'opacité: les commissions d'enquêtes alimentaires
Un patriotisme de mauvais aloi
Des sorciers pour un bal masqué
Un destin si funeste
«30 ans au pouvoir, c'est assez »
Une gestion des finances publiques très floue
Toutes les pages
Un destin si funeste
Une année s'est donc écoulée. Nous avons peine à le croire, tant elle a été vide. Il ne s'est rien passé, comme si nous étions sortis du temps et de l'histoire, nous nous étions effondrés sur nous-mêmes, transformés en un « trou noir », qui piège tout ce qui s'approche de son champ gravitationnel pour le réduire à néant et dont la lumière elle-même ne saurait s'échapper. Nous avons as¬sisté et parfois participé à un rituel d'autodestruction. Désormais, nous savons comment un pays se meurt, comment des peuples se suicident. Nous en avons observé les mécanismes comme à dé¬couvert. Ils se ramènent à ceci : un système mis en cause dans son intégralité, combinant et recombinant ses possibilités, ses recet¬tes les plus éprouvées, sans réussir à résoudre aucun de ces pro-blèmes qui ressortissent à un autre degré, sans pouvoir trouver en soi les règles pour se changer. Il est voué à la compulsion répéti¬tive, jusqu'à épuisement, après des soubresauts à intervalles de plus en plus éloignés et à intensités de plus en plus faibles.
Décrivons quelques modes de ce blocage mortel, d'un immo¬bilisme agité, qui conduisent à la régression, à l'apathie et la mort.
Commençons par les principes et les maximes qui guident l'exer¬cice du pouvoir, par ceux qui le détiennent et qui ont estimé qu'il était sans prix et méritait qu'on lui sacrifie des vies humaines et les valeurs de véracité. À quoi donc a-t-il servi ? Qu'a-t-on fait d'autre sinon de le garder ?
1- Ceux qui nous gouvernent ont posé comme intangible la résolution suivante : ne montrer aucun signe de faiblesse. Ils l'ont tenue et appliquée, en l'interprétant ainsi : il ne faut faire aucune concession, sinon pour la forme, en la vidant de tout contenu ou à titre de ruse et de diversion avant d'user de la force. Jamais, aucun membre de ce régime n'a reconnu d'erreur sinon en termes gé¬néraux et abstraits du genre : « nul n'est parfait », « toute œuvre humaine est perfectible ». Tripartite, législative, présidentielle ont été menées quand et comme ils l'ont entendu. Il n'est pas douteux qu'ils continuent de la sorte.
2 - Ils ont posé que le pouvoir d'Etat consistait dans le mono¬pole de la violence et des ressources financières nationales. Gou¬verner, en ce cas, ne consiste pas à prévoir, à permettre à une communauté historique donnée de prendre les décisions et d'en¬treprendre les actions qui assurent la survie et la vie bonne à ren¬contre des forces de la nature et des ennemis du dedans et du dehors. User de ses capacités d'intimider, d'emprisonner, de tuer, ne devient acte de gouvernement que si cela est reconnu comme partie du contrat immémorial qui lie l'homme à l'institution poli-tique, où l'on donne contre la protection et la confiance. Mais, quand l'État est devenu le plus grand agent provocateur d'insécu¬rité, quand l'entretien de celle-ci est un moyen ordinaire de ré¬gner, il n'y a plus d'État.
Fabien Eboussi Boulaga, Lignes de résistance, Ydé, Clé, 1998, pp.58-59


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