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Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun - Page 5

Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun - Page 5

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Index de l'article
Pourquoi Paul Biya est une pire catastrophe pour le Cameroun
Paul Biya, responsable de la catastrophe
Tripartite: embryon d'une descente aux enfers
Au nom de l'opacité: les commissions d'enquêtes alimentaires
Un patriotisme de mauvais aloi
Des sorciers pour un bal masqué
Un destin si funeste
«30 ans au pouvoir, c'est assez »
Une gestion des finances publiques très floue
Toutes les pages
Un patriotisme de mauvais aloi
Depuis un certain, des appels au patriotisme sont lancés en direction des Camerounais par les caciques du Rdpc. Le régime antipatriotique de Yaoundé espère ainsi agiter le spectre d’une menace extérieure pour mobiliser les Camerounais qui ont faim et qui ont besoin d’eau et d’électricité derrière le monarque présidentiel vieillissant.
L’environnement international actuel qui donne des insomnies aux pires dictateurs vêtus d’oripeaux de pseudo-démocrates, fait hésiter, voire frémir tous ces gérontocrates au pouvoir appelés à organiser des élections présidentielles dans leurs pays. Ce d’autant plus que, comme on le voit un peu partout dans le monde et principalement en Afrique, la « Communauté internationale » est décidée à faire tomber systématiquement tout ce qu’elle considère comme régime gérontocratique.  Le régime de M. Biya en est-il un ? La réponse semble évidente dans la mesure où il y a des indicateurs objectifs que nul ne peut discuter comme étant des caractéristiques d’un tel régime.
En effet, il serait intellectuellement malhonnête et politiquement malsain de ne pas ainsi qualifier ce régime instauré au Cameroun depuis 1982 par «l’illustre successeur» du président Ahmadou Ahidjo. Avec la probable chute prochaine du Guide libyen, Paul Biya qui aura officiellement 80 ans le 13 février 2012, est actuellement le troisième président le plus ancien au pouvoir en Afrique, du fait de ses 30 ans de règne à la magistrature suprême du Cameroun. Une telle longévité est désormais mal perçue par les occidentaux, et à Yaoundé, on en est parfaitement conscient. Aussi, exhume-t-on un concept, celui du «patriotisme» qui a disparu des discours politiques des dirigeants, pire, ne transparaît dans presqu’aucun de leurs actes politiques au quotidien, démontrant par-là que, pour ce régime de vieillards,  le patriotisme est plus un slogan creux qu’un sentiment d’attachement et d’amour qu’on peut avoir pour sa patrie et ses compatriotes. Si les dirigeants camerounais actuels étaient des patriotes, ils travailleraient pour le mieux-être des Camerounais au lieu de les laisser dans le dénnuement total et de les tenir captif de leurs instinct de conservation.

Menaces extérieures

Avec la tenue de l’élection présidentielle en octobre prochain, règne au sein de la classe politique et même de la société civile une certaine appréhension sur l’issue de ce scrutin : incertitudes, dangers, et risques de toutes sortes sont au menu des spéculations. Cette peur de l’incertitude électorale, surtout perceptible du côté du pouvoir, en dépit d’une apparente sérénité, naît de l’intérêt diplomatique peu ordinaire dont le pays de Paul Biya a été l’objet ces derniers temps de la part des dirigeants occidentaux.
L’on se souvient en tout cas que des lettres ont été adressées au peuple camerounais et à M. Biya par les hauts responsables américains. C’est Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine, qui ouvre le bal en émettant le vœu que l’élection présidentielle se tienne cette année : « que les peuples du Cameroun exercent leurs droit de vote au plus tard cette année au cours  d’un scrutin présidentiel libre, transparent, juste et crédible », écrira-t-elle dans une correspondance adressée aux autorités camerounaises la veille de la fête nationale du 20 mai dernier. Le caractère inhabituel d’une telle missive a évidemment donné des sueurs froides au régime de Yaoundé. Mais pour calmer une situation d’inconfort diplomatique dans laquelle les autorités camerounaises se sont retrouvées, Barack Obama lui-même écrira, une semaine plus tard, à Paul Biya, pour lui adresser, à l’occasion de la fête nationale, les « vives et chaleureuses félicitations du peuple américain […] ». Le président américain qui connait certainement bien la psychologie des dirigeants noirs conclura en ces termes : « puissent la paix et la prospérité régner sur la République du Cameroun ».
Quelques jours plus tard, c’est à un véritable balai diplomatique qu’on assistera au palais de l’Unité. D’abord, Johnny Carson, sous-secrétaire d’État américain aux affaires africaines et émissaire spécial de Barack Obama est reçu le 27 juin 2011 par le président Paul Biya et par M. Eyébé Ayissi Henri, ministre des Relations extérieures. Au menu des entretiens : transparence électorale. Ce séjour lui aura aussi permis de rencontrer la société civile. Il n’y a pas que les américains qui s’intéressent à l’avenir politique du Cameroun mais, les français eux aussi. Ainsi, le 30 juin dernier, c’est au tour de l’émissaire de Nicolas Sarkozy, Henri de Raincourt, ministre français chargé de la coopération, d’être reçu par le chef de l’État camerounais. Entre autres sujets évoqués par les deux hommes, figure encore la question de la transparence électorale à la prochaine présidentielle. À côté de ces rencontres au sommet, signalons les visites des diplomates occidentaux aux leaders de l’opposition et aux responsables d’Elécam ; toutes choses qui ont contribué à faire croire à l’opinion publique et même au gouvernement que la communauté internationale veut s’ingérer dans les affaires intérieures du Cameroun, puisqu’il se dit, par exemple, que ces chancelleries occidentales ne seraient pas favorables à une nouvelle candidature de Paul Biya, en octobre prochain.
D’ailleurs, pour montrer que le gouvernement n’est pas resté insensible à tout ce qui se tramerait, à le parti au pouvoir, maintes reprises, n’a jamais cessé, depuis que le danger a été perçu, d’agiter l’argument de la souveraineté nationale face à ce qu’on appelle de ce côté «les pressions extérieures». Par la voix de son secrétaire général, Emmanuel René Sadi, le Rdpc prévient : « Nous ne subirons pas le choix de l’extérieur […] ce sont les Camerounais qui doivent apporter des réponses aux problèmes camerounais ».

Appel au patriotisme

Ces propos de ce proche de Paul Biya sonnent comme un véritable appel au sens patriotique des camerounais, face aux menaces extérieures. Mais en réalité, cet appel interroge notre conscience : pourquoi vouloir s’appuyer aujourd’hui sur le patriotisme des camerounais pour contrecarrer une supposée ingérence étrangère, alors même que lorsque ce régime veut se légitimer, comme ce fut le cas en 1992, après la très controversée victoire de M. Biya face à Fru Ndi, il se retourne vers cette communauté internationale ?
Et puis que peut valoir cet appel, pour un peuple à qui il manque le minimum vital, situation bien voulue par le régime pour se maintenir au pouvoir, car comme disent les dirigeants rdpcistes, tant qu’un camerounais ne mange pas à sa faim, leur mission ne sera pas terminée. En réalité, l’on n’aurait pas eu besoin de rappeler au peuple camerounais si les conditions de vie étaient minimalement acceptables.
Dans tous les cas, le contexte dans lequel l’élection présidentielle de cette année sera organisée, est différent de celui de 1992, par exemple. En fait de patriotisme, à cette heure, il n’y a pas de leçon à donner au peuple camerounais.
Simon Patrice Djomo


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