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Martin Belinga Eboutou, l'argent, la plainte et le logo des cinquantenaires - Page 2

Martin Belinga Eboutou, l'argent, la plainte et le logo des cinquantenaires - Page 2

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Index de l'article
Martin Belinga Eboutou, l'argent, la plainte et le logo des cinquantenaires
Une scrabbleuse affaire
Avis de concours
Théodore Alan Bright: John Shaddaï Akenji répondra de ses actes devant la justice
John Shaddai Akenji: J'ai remis à Bright 8 des 10 millions des primes
Comment est-on arrivé à une plainte contre Belinga Eboutou?
Autorisation de présentation d'un logo dans le cadre du concours do logo des cinquantenaires du Cameroun
Faire argent de tout
Loi no 2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins
PostScriptum: Mauvaise foi manifeste
Toutes les pages
Une scrabbleuse affaire
Théodore Alan Bright dépose plainte contre Martin Belinga Eboutou. Les médias font de cette «affaire» leurs choux gras.
C’est un secret de polichinelle : Théodore Alan Bright, artiste plasticien et « créateur du logo des cinquantenaires du Cameroun » a déposé plainte, le 4 juillet 2011, auprès du procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé, centre administratif, contre Martin Belinga Eboutou, président du Comité d’organisation des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification (Cnoc), qui « aurait retenu les droits qui [lui] reviennent en tant qu’auteur du logo des cinquantenaires ». Dans cette plainte, le plaignant s’appuie sur les dispositions pertinentes de la loi n°2000/011 du 19 décembre 2000 relative aux droits d’auteur et droits voisins qui reconnait aux auteurs des œuvres de l’esprit le droit de jouir de leur œuvre du fait de leur création, le droit de propriété exclusif et opposable à tous, dit “droit d’auteur” qui comporte des attributs d’ordre moral et des attributs d’ordre patrimonial.
Dans cette dénonciation en justice, Théodore Alan Bright revendique la paternité du logo des cinquantenaires et les droits y afférents, critique ouvertement et avec véhémence les attitudes et les « machinations » du président du Cnoc qui l’écarte des festivités et activités relatives aux cinquantenaires et l’accuse d’avoir fait main basse sur la prime spéciale octroyée par le président de la République pour l’auteur du logo. L’artiste plasticien écrit : « Depuis le début des festivités des cinquantenaires, je n’ai été associé à aucune activité relative aux célébrations des cinquantenaires, ce qui est une négation de ma paternité. J’ai été simplement ignoré par le comité et son président sans raison valable pourtant le législateur camerounais a voulu que je doive être le premier à être consulté pour que tous les utilisateurs de ma création puissent respecter l’intégrité de mon œuvre, et que je puisse jouir des retombées provenant de son exploitation commerciale éventuelle. C’est ainsi qu’en m’écartant, le logo a été souvent mutilé et maintes fois dénaturé.
Dans un souci d’apaisement et d’arrangement à l’amiable, j’ai approché le président du comité et ses collaborateurs. Ces derniers ont exigé de ma part des documents prouvant ma paternité sur le logo, ce qui a été fait. Je rappelle ici que ce logo porte ma signature ; une signature qui apparaît sur toutes mes œuvres. Ils m’ont même demandé de signer une lettre de cession du logo au comité pour tout usage. Ils m’ont recommandé de me taire si je ne voulais pas avoir d’ennui. Je suis resté tranquille jusqu’au jour où j’ai enfin compris ce que cachait ce petit jeu.
Ceci était une machination bien huilée pour nous faire croire que c’est le président de la République qui refuserait que l’on me reverse mes droits, ce qui n’a pas de sens vu que c’est lui-même qui a choisi mon logo comme le meilleur. Il m’est apparu clair que le choix du chef de l’État les importait peu puisqu’ils m’ont traité comme le pire des perdants »

Choux gras

Informés de l’existence d’une plainte contre Martin Belinga Eboutou, président du Cnoc et actuel directeur du cabinet civil, les médias en ont fait leurs choux gras soit pour stigmatiser l’État du Cameroun, cet État de droit qui viole les droits d’auteur et pour fustiger le comportement « des proches collaborateurs du chef de l’État qui jouent les « voyou » et usent de toute forme de banditisme » pour priver le « créateur du logo des cinquantenaires » de ses droits. (Souley Onohiolo, Le Messager n°3381 du 06 juillet 2011).
Comme il fallait s’y attendre cette plainte de Théodore Alan Bright contre Martin Belinga Eboutou n’a pas laissé indifférent John Shaddaï Akenji qui avait reçu le 20 avril 2010 à l’Hôtel Hilton le 3e prix du concours lancé le 16 février 2010 pour la création du logo des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification. Ce jour-là d’ailleurs, John Shaddaï Akenji, alors âgé de 22 ans, avait été présenté comme étant le créateur du logo qui avait retenu l’attention du chef de l’État. Le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune écrivait à la une de son édition du n°9584 du 21 avril : « Au terme d’une rude compétition ayant engagé 241 candidats, c’est finalement l’œuvre de John Shaddaï Akenji, jeune infographe de 22 ans qui a été retenue pour servir de logo officiel pour la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification ». Cette présentation omettait un détail majeur, la signature de Bright, qui aujourd’hui est à l’origine de la bataille, mieux de la polémique sur la paternité du logo des cinquantenaires. Ce détail était pourtant visible sur le logo dévoilé publiquement le 20 avril 2010.

Signature sur le logo

Nonobstant l’existence de la signature de Bright sur le logo, John Shaddaï Akenji est monté au créneau pour dénoncer l’imposture de Théodore Alan Bright. Dans une interview accordée au quotidien La Nouvelle Expression, John Shaddaï Akenji affirme avec force que Bright n’est pas le propriétaire du logo du cinquantenaire et ne comprend pas pourquoi une plainte est déposée contre Martin Belinga Eboutou qui n’était, d’après lui, ni membre du jury, ni celui qui a fait le choix, le choix définitif ayant été fait par le chef de l’État. Cette position est réitérée dans les journaux La Nouvelle et La Météo du 11 juillet 2011, et dans le droit de réponse adressé au quotidien Le Messager et publié dans son édition du 3387 du 14 juillet 2011. « J’ai reçu le 3e prix. Je suis officiellement reconnu par l’État camerounais comme l’auteur du logo du cinquantenaire », affirme-t-il. Au sujet de l’existence de la signature de Bright sur le logo, John Shaddaï Akenji précise : « Ceux qui ont assisté à la présentation officielle de ce logo ont bien vu qu’il ne portait pas de signature. Je ne sais pas à quel moment cette signature est apparue dans le logo. Vous n’avez qu’à voir sur les affiches. Il y a des panneaux publicitaires sur lesquels il y a la signature et sur d’autres, il n’y en a pas. J’ai été contacté par M. Bright pour lui concevoir un logo du cinquantenaire. Ce que j’ai fait. À côté de son logo, j’ai conçu le mien. Pour dire vrai, et au plan purement artistique, son logo était de loin meilleur que le mien qui a été retenu. Mais il semble que le jury avait d’autres critères basés sur les symboles plutôt que sur la simple beauté de l’œuvre. C’est au cours des multiples sélections que son logo a été éliminé. Le mien est resté en course. À la sélection finale, mon logo est classé troisième. Et j’ai reçu du comité d’organisation un million de FCfa comme convenu ».
Une évidence s’impose quand on écoute les deux protagonistes qui se disputent la paternité du logo des cinquantaines : il s’agit de deux personnes qui se connaissent bien, qui ont cheminé ensemble et qui jusqu’à une phase des revendications auprès du Cnoc faisaient cause commune. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est le montant de l’argent, estimé à plusieurs dizaines de millions de francs Cfa, remis à John Shaddaï Akenji après que le chef de l’État ait porté son choix sur le logo qu’il a présenté et dont une partie, 8 millions FCfa selon Shaddaï, a été remise Théodore Alan Bright.
Jean-Bosco Talla


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