Comment la France tue, pille le Cameroun et l’Afrique - L'actualité de la Françafrique
1 Recyclage des structures de la société coloniale
L’instrument privilégié dont a le plus besoin une politique africaine de répression, c’est l’armée dans sa structuration bourgeoise tropicalisée, un corps de métier où sévissent le népotisme, des divisions tribales grossièrement entretenues, le règne arrogant des médiocres, afin que « la grande muette » ne songe jamais à se donner une mission au-dessus de celle prescrite depuis Paris, le maintien d’un ordre prébendier. Il s’agit en réalité d’une armée d’occupation – peu importe le teint des soldats -, qui continue d’assurer la paix coloniale, avec un regain de férocité. Elle est coupée du peuple, corrompue d’assez de privilèges, dans la certitude de lui ôter la tentation du Pouvoir pour l’enrichissement personnel ou de lobbies.
Un gouvernement mandataire ne se soucie guère de poser les bases sociopolitiques d’un développement à terme, assis sur un système scolaire approprié, la viabilisation régulière des infrastructures de communication, sur la diversification des partenaires en coopération internationale, l’amélioration constante de la gouvernance ou l’aide à l’auto structuration du petit peuple pour être à même, par temps difficiles, de mieux défendre ses propres intérêts vitaux. Ces usurpateurs passent des décennies à ruser, à multiplier des stratégies les unes plus assassines que les autres, dans une rapacité mafieuse d’accumulation.