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Côte d’Ivoire : Encore de la subversion par l’Onu

Côte d’Ivoire : Encore de la subversion par l’Onu

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 Peuple-Frère Ivoirien: Des signes de votre maturité existent, visibles à  l’œil nu. En une dizaine d’années de cohabitation avec le diable, vous n’avez pas favorisé l’irruption d’un colonel Mobutu, d’un Sergent Gnassingbe Eyadéma, d’un Sassou Nguesso, pour trancher d’un coup sanglant la tête du peuple en marche vers plus de liberté. Maintenez à tout prix le cap, en attendant que les peuples frères de la Passion nègre puissent vous suivre, vous accompagner sur le chemin du salut que nous indique, d’un doigt vibrant de colère indignée, la splendeur de l’antiquité égyptienne nègre. Pour sa perpétuation, le Grand Capital pousse à la guerre civile, en donne le coup d’envoi médiatique (tristes souvenirs de la Radio « Mille Collines »), dans une incessante campagne de désinformation, de harcèlement coordonné des partisans du camp diabolisé. Comme depuis toujours, L’Empire de la Honte1 se retire derrière son masque préféré, l’Organisation des Nations unies, plus que jamais traînée dans la boue, le total déshonneur. En gros :
-    Il n’y a - selon les tentaculaires médias internationaux de la recolonisation, à la fois rampante et arrogante - d’observateurs électoraux crédibles, consultés, montés en épingle, que les Non Africains. Des Nègres de service, soigneusement choisis, pour leur propension à l’obséquiosité (Les bons nègres à leurs maîtres2), font passablement illusion, permettent aux requins de la Communauté Internationale, alias la Françafrique, de se voiler un moment la face.
- L’Onu réinstallée  dans son rôle historique, devenu quasi  institutionnel, du simple cache-sexe de l’impérialisme marchand, d’une mondialisation cannibale. Avec son Secrétaire général érigé en gouverneur de la Côte d’Ivoire (agissant cavalièrement sur place par un simple garçon de course des plus effrontés ; de peur sans doute que l’on ne lui réserve le sort de l’un de ses malheureux prédécesseurs assassiné au « Congo belge » avec Lumumba. Un Secrétaire général fantoche de l’Onu, on l’humilie comme Kofi Ata Annan à son époque face au dilemme du génocide rwandais et au moment de déclarer la seconde guerre du Golf persique, de pulvériser l’Irak sous prétexte de sauvegarder la sécurité du monde, celle qui laissera piller les « scandaleuses » ressources du sol et du sous-sol du pays dévasté, aux citoyens humiliés, en faisant semblant de donner une chance au progrès de la Démocratie, ce nouveau Cheval de Troie de la reconquête néocoloniale à l’échelle planétaire.
- Comme toujours, dans le monde noir, la France se situe aux avant-postes, en véloce attaquant de pointe, en liquidateur sans pitié de tout ce qui peut faire penser au nationalisme panafricaniste, et contribuer à asseoir la dignité collective d’un continent longtemps défiguré. L’arme de prédilection pour déblayer le terrain est la désinformation tous azimuts, corrosive, incessamment aliénante. Ensuite, de dangereuses manœuvres multiformes, polyvalentes pour offrir en holocauste des vies nègres, comme ce fut en prélude à l’assassinat de Sankara, Um Nyobe, Lumumba, …, défenseurs incorruptibles des intérêts fondamentaux de leurs peuples :
* Wade et Blaise Compaoré sont prestement réactivés dans leur rôle fameux de chiens de chasse éhontés, exposés en vrais pantins agents enthousiastes de sombres réseaux mafieux centrés en Hexagone ;
* Recours sans vergogne à l’éculé épouvantail du Tpi, dans l’évidente intention d’intimider les patriotes ivoiriens ; on a vite passé sous silence le cas des milliers d’Ivoiriens qui n’ont pas pu voter à Paris comme à Rome, en signe très révélateurs des manœuvres de plus amples envergures déployées à l’intérieur du pays de Gbagbo, derrière les lignes rebelles notamment pour bourrer les urnes, entretenir la flamme de l’insoumission (le nom respect ostentatoire du couvre-feu par exemple).

Le prétexte de la Démocratie
Où existe-elle même ? Surtout pas en France où elle est restée bourgeoise (après avoir liquidé en sourdine, dans un mémorable bain de sang, les véritables héros sincères de la Révolution de 1789) et se trouve désormais engagée dans un processus planétaire de féodalisation criminelle en grandes enjambées. La lutte des classes a cessé faute de combattants, la classe dominante ayant accédé à la toute-puissance par sa si pesante envergure internationale, pendant que les déshérités semblent plier l’échine un peu partout.
En Occident même la Démocratie tant claironnée est inexistante entre les classes sociales : la voix du milliardaire vaut bien celle du mendiant, sans l’empêcher de mourir de faim, comme l’égalité de l’enseignant et de l’homme d’affaires ne met pas sûrement le gratte-papier à l’abri de la manipulation médiatique tendant à lui imprimer une image malheureuse de lui-même comme de toutes les valeurs saines d’une société solidaire.
La Démocratie n’est même pas envisagée entres les États, les Nations de notre monde-ci. L’Unesco a vite proclamé l’égalité des cultures, sans que l’on puisse observer sur le champ des relations internationales à quoi cela correspond concrètement. La Loi du Marché, la Vérité des Prix, sont des euphémismes pour exprimer la diabolique mécanique de la jungle internationale faite de l’Esclavage de la Dette privée prévue pour s’éterniser comme moyen d’émasculation continue des peuples qu’une foule de motifs pousse au soulèvement, à la révolution.

Que l’on commence par démocratiser l’Onu dont on se sert pour vouloir implanter ce régime alibi en Côte-d’Ivoire ou au Zimbabwé, à Cuba et ailleurs partout où l’on croit détecter une classe politique quelque peu soucieuse de préserver la dignité collective du pays, envisager sérieusement un brin de solidarité agissante entre les peuples. Ne siège jusqu’ici au fameux Conseil de sécurité que des super puissances nucléaires. Et toute la terre réunie ne peut rien imposer à l’une quelconque d’entre elles : Bush à déclaré et fait sa guerre en Irak, qu’il a laissée en héritage au peuple américain ; qui parle de punir la France pour sa place déterminante dans le génocide rwandais, pour le massacre des nationalistes camerounais, de se retrouver en sous-main si ce n’est à l’avant-scène des coups de forces plus ou moins sanglants en Afrique ? au contraire elle s’emploie depuis une quinzaine d’années à protéger nombre de ses complices du génocide, à faire souffrir davantage des rescapés, à se venger des meilleurs de ceux qui ont fait avorter sa criminelle manœuvre.
L’Onu défigurée aussi en Côte d’Ivoire : invité en facilitateur impartiale de la paix, elle se comporte en pâle chargé de mission de la recolonisation. Elle s’appuie sur une observation toute symbolique du vote : moins de 1000 observateurs (les « vrais », les Non Africains) pour 22 000 bureaux de vote, pour ériger subitement son représentant en proconsul de ce pays phare de l’Afrique de l’Ouest, un Monsieur capricieux, hautain, désormais irrespectueux des lois du pays, peu soucieux des vies humaines, du sort des habitants qu’il pousse par ses grossières manœuvres à s’entredéchirer. Il se comporte en vulgaire dictateur tropical. Sans foi ni loi. Pendant ce temps, son mentor Secrétaire général claironne le point de vue de son auguste organisme, sans attendre la réunion du Conseil sécurité. Tout semble être prévu dès le départ pour régler l’équation ivoirienne, le cas Gbagbo en un tour de main. On n’avait pas prévu la « dissidence » russe et chinoise. La diabolisation grossièrement mensongère tend à vouloir contourner ce contretemps, pour que des Africains aliénés fassent eux-mêmes ce que l’élection massivement et arrogamment truquée au 2e tour n’a pas réussi à faire : la décapitation du nationalisme ivoirien malicieusement confondu à l’ivoirité inventée jadis par Bédié pour mieux défendre les intérêts néocoloniaux.
Grand merci au peuple ivoirien de tous bords de n’avoir jusqu’ici cédé que très modérément à l’incitation onusienne multiforme au soulèvement aveugle, propice à la pêche en eaux troubles d’une recolonisation arrogante, mafieuse. Même si le conflit armé doit s’imposer un jour, ne vous engagez qu’à celui qui a quelques chances de déboucher tôt ou tard à la véritable libération nationale, à la consolidation de la dignité collective.
Des signes de votre maturité existent, visibles à l’œil nu. En une dizaine d’années de cohabitation avec le diable, vous n’avez pas favorisé l’irruption d’un colonel Mobutu, d’un Sergent Gnassingbe Eyadéma, d’un Sassou Nguesso, pour trancher d’un coup sanglant la tête du peuple en marche vers plus de liberté. Maintenez à tout prix le cap, en attendant que les peuples frères de la Passion nègre puissent vous suivre, vous accompagner sur le chemin du salut que nous indique, d’un doigt vibrant de colère indignée, la splendeur de l’antiquité égyptienne nègre.
Hilaire Sikounmo
1-  Jean Ziegler, L’Empire de la Honte, Fayard, 2005
2-  A. Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Présence Africaine

 

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