• Full Screen
  • Wide Screen
  • Narrow Screen
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
Les injustices de la Justice - Page 4

Les injustices de la Justice - Page 4

Envoyer Imprimer PDF
Index de l'article
Les injustices de la Justice
Les défauts de la cuirasse
Aux sources de l’affaire
Jeux troubles d’Amadou Ali et de Me Mbiam Emmanuel
Des manœuvres cousues de fil blanc
Paul Biya
Pour en savoir plus
Toutes les pages
Jeux troubles d’Amadou Ali et de Me Mbiam Emmanuel
Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces. Tout flateur vit au dépens de celui qui l’écoute
Une Convention de compensation des créances réciproques a été signée le 25 mai 2010 entre l’État du Cameroun et l’ex-Oncpb représenté par Essimi Menyé, ayant pour conseil Me Maloka, avocat au barreau du Cameroun et la Société générale des Banques au Cameroun, représentée par son administrateur directeur général, Alexandre Maymat, ayant pour conseil Me Mbiam Emmanuel, avocat au barreau du Cameroun. Selon cette convention, « les parties acceptent et conviennent de manière irrévocable que la présente compensation emporte extinction complète de leurs créances réciproques conformément aux dispositions des articles 1289 et suivants du Code civil camerounais » (art.3) « Chaque partie s’oblige à n’engager contre l’autre aucune procédure devant quelque juridiction que ce soit, ayant pour fondement l’une quelconque des créances éteintes. Les parties conviennent d’abandonner toutes les procédures pendantes tant devant les juridictions nationales, qu’internationales et les concernant exclusive »(art.6) «Dans cette optique, dès le 30 mars 2010, l’État a déposé un mémoire auprès de la Cour commune de Justice et d’Arbitrage de l’Ohada à Abidjan tendant au désistement de son recours contre l’Arrêt du 24 mars 2008. Dans la même veine il a versé des conditions dans la procédure en dommages et intérêts pendante devant le tribunal de grande instance du Wouri, à l’audience du 07 mai 2010. Toutes ces écritures ont été communiqués à l’avocat de la Banque respectivement le 05 avril 2010 et le 07 mai 2010 »(art. 7).
C’est en lisant attentivement le préambule de cette convention et les correspondances adressées par Me Mbiam les 07 décembre 2009, 15 et 25 janvier 2010 au Minfi, au ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République que l’on appréhende les jeux troubles et manœuvres de cet avocat et du garde des Sceaux, Amadou Ali.
En effet, ce préambule reprend point par point termes et arguments d’Amadou Ali contenus dans sa correspondance n°3555/0882/99/Danrs du 25 mars 2005 adressée au secrétaire général des services du premier ministre. Selon Amadou Ali, « La saisie attribution de la somme de 2 155 milliards qu’a fait qu’a fait pratiquer Me Eyoum sur les avoirs de la Sgbc à la Beac en décembre 2004, n’a pas respecté les termes de ma circulaire du 14 octobre 2004 sur les saisies-attributions qui dispose : « la notification des actes de procédures ou exploits d’huissier à la Beac, notamment des saisies d’actifs financiers privés appartenant à un tiers ne pourra avoir lieu qu’en exécution d’une décision de justice devenue définitive ». Plus loin, il revient sur l’arrangement entre Akamé Mfoumou et la Sgbc «concrétisé par la lettre du Minefi en date du 03 avril 2001 adressée en la Sgbc » et «entériné[e] par l’arrêt n° 126/Ref du 08 août 2001 de la cour d’appel du littoral ». Avant de conclure : « Aussi l’affaire Sgbc c/ État du Cameroun (Minefi), me semble dès lors définitivement réglée. La nouvelle saisie pratiquée par le Minefi procède par conséquent d’un abus, auquel il serait souhaitable de mettre un terme en rétablissant la Sgbc dans ses droits, quitte à ce que l’État dénonce par la suite l’accord intervenu, au cas où il y en aurait fraude »
De son côté Me Mbiam n’est pas resté inactif. Tout en affirmant qu’il n’a jamais été l’avocat de l’État dans cette affaire, il déclare avoir toujours souhaité qu’il y ait un arrangement à l’amiable. Dans les différentes correspondances sus-mentionnées, il reprend à son compte les arguments du ministre de la Justice contenus dans la correspondance sus-citée. Il fonde sa démarche, soutient-il, sur la lettre du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République qui, répondant à la sollicitation d’intervention introduite par la Sgbc, demande au Minefi, «sur très hautes instructions du chef de l’État, d’arrêter toute action engagée ou envisagée, dans le cadre de la procédure en objet, de rembourser les sommes indûment saisies » à la Sgbc. Aussi, soutient-il, dans le souci de rechercher l’apaisement et un arrangement à l’amiable, a-t-il rencontré Me Eyoum. Bref, pour Me Mbiam et Amadou Ali, la Sgbc est dans son bon droit.
Des sources proches de Me Eyoum Yen et certains avocats ayant côtoyé Me Mbiam Emmanuel ne voient pas les choses de la même façon. Pour celles-ci, la démarche entreprise par Me Mbiam en direction de l’avocate incarcérée n’était qu’une sorte de baiser de Judas. Toujours selon ces sources, la démarche de Me Mbiam n’était pas sans arrières pensées. « Après avoir essuyé un échec auprès du Ministre Essimi Menyé, il s’était retourné vers Me Eyoum pour l’amadouer à travers des correspondances au ton mielleux dans lesquelles il affirmait que le procès dont il s’agit est un procès civil. Dans ces correspondances, il demandait à l’avocate de faciliter la signature de la convention. Dès qu’il a obtenu la signature de l’avocate, il s’est moqué de tout le monde, même du ministre réticent à qui il avait lancé un défi en lui faisant savoir qu’il signera la convention de gré ou de force». D’autres sources soutiennent que Me Mbiam est membre de plusieurs réseaux et qu’il est assez vicieux, voire dangereux.
Reste que des contradictions que l’on peut relever dans les différentes correspondances et dans la démarche de Me Mbiam suscitent un questionnement.
J.E.L