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Paul Biya parmi les 5 présidents ayant fait plus de 25 ans au pouvoir dans la monde - Page 3

Paul Biya parmi les 5 présidents ayant fait plus de 25 ans au pouvoir dans la monde - Page 3

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Index de l'article
Paul Biya parmi les 5 présidents ayant fait plus de 25 ans au pouvoir dans la monde
Records de longévité au pouvoir dans le monde
Paul Biya : une sangsue du pouvoir
Moubarak: Adulé hier, Hosni aujourd’hui
Mouammar Kadhafi: Un despote qui dérange
Robert Gabriel Mugabe: Une vie au front
Les chefs d'Etat du monde et la durée de leur règne
Toutes les pages
Paul Biya : une sangsue du pouvoir

Après 28 ans passés au pouvoir, l’idée de passer le témoin à un autre lui donne des insomnies.

Le 6 novembre 1982, Paul Biya, le chef de l’État camerounais, célébrera le 28 ème anniversaire de son accession à la magistrature suprême. Cet anniversaire qui se déroulera au lendemain de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, rappellera certainement aux Camerounais les circonstances dans lesquelles ce fils de M’vomeka est arrivé au pouvoir. On se souvient en effet, que ce jour-là, 6 novembre 1982, le président Ahidjo, sentant sa santé fragilisée par le poids de l’âge et de l’exercice du pouvoir, décida, contre toute attente, de se retirer de la gestion des affaires de l’État pour céder sa place à Paul  Barthelemy Biya, alors premier ministre et successeur constitutionnel.

Devenu donc président de la République, le deuxième de l’histoire, Paul Biya promet de faire entrer le Cameroun dans la modernité. Il développe les concepts rigueur et moralisation, pluralisme politique, de liberté et de démocratie. Bref, à écouter ses discours, l’opinion était convaincue qu’avec le Renouveau, l’on entrerait dans l’ère de toutes les révolutions. Mais très tôt, le régime qui avait à peine pris la température sociopolitique du pays est surpris par un coup d’État manqué, le 6 avril 1984. Prétexte ou non, toujours est-il que M. Biya et son régime ont commencé à durcir le ton, abandonnant dans les tiroirs toute leur philosophie politique contenue dans son ouvrage intitulé "Pour le libéralisme communautaire", publié quelques années plus tard, c’est-à-dire, en 1987. Il est clair, Paul Biya ne cèdera pas la place.

Mai 1990, arrive la vague de contestations qui aboutiront à la réinstauration du multipartisme, et partant celle des principes cardinaux de la liberté. Conséquence, les Camerounais revendiquent de plus en plus, et en 1991, éclatent des mouvements de contestation contre les dérives du pouvoir de Paul Biya, que l’on appellera "villes mortes" ; ces villes mortes qui fragiliseront l’économie nationale, n’avaient pas outre mesure sensibilisé le nº 1 camerounais, puisque son pouvoir avait plié, mais sans rompre. Résultat des courses, Paul Biya est resté au pouvoir, peut-être plus sourd et plus dur qu’avant, car comme dit l’adage, ce qui ne te tue pas te rend plutôt fort. Aujourd’hui, 28 ans après, l’homme du 6 novembre, telle une sangsue, reste imperturbablement accroché au pouvoir, sans aucun espoir qu’il s’avouera fatigué, car en réalité, à 78 ans, et après avoir été dans la haute administration pendant près de 50 ans dont 28 comme président de la République, il faut être politiquement incorrect pour faire croire à l’opinion qu’on ne se repose pas à la tête de l’État.

En tout cas, qu’on le veuille ou non, le pouvoir épuise. Avec ses 28 ans passés au pouvoir, le père du Renouveau n’est assurément pas le recordman de la longévité en Afrique, puisqu’il y a les Mouammar Kadhafi, Hosni Moubarak, Teodoro Obiang Nguema et autres Yoweri Museveni qui le battent de quelques maigres années. Cependant, l’on ne peut ne pas constater que Paul Biya fait partie du peloton de tête de ces chefs d’État qui ont, au fil du temps, fait du pouvoir d’État une propriété privée puisque l’alternance à la tête de leurs États ne se conçoit pas sous un prisme électoral, mais davantage comme un coup du sort divin.

En attendant d’être démenti par les faits, il est important de noter qu’il ne fait aucun doute dans la tête de personne que l’État du Cameroun est une République, c’est-à-dire un bien qui appartient à tous les Camerounais. À cet effet, chacun a le droit d’aspirer à sa gestion, dans l’intérêt bien compris de tous les Camerounais.

Jean Paul Sipadjo



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