Les aveux d’Owona Assoumou sur les contreperformances de Adc

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L’aéroport de Douala, 80% des recettes de l’entreprise, a enregistré une baisse d’activités et de recettes de plus de 50% en quatre mois.
La litanie des impairs, frasques et dysfonctionnements en cours à ADC (Aéroports du Cameroun) vient d’enregistrer un nouveau chapitre. Les faits sont d’une certaine saveur pour les apôtres de la bonne gouvernance parce qu’ils sont mis en exergue par le directeur général de l’entreprise lui-même. En effet, une maladresse éditoriale du dernier numéro du journal entreprise de ADC renseigne sur les contreperformances de l’équipe de direction, en place depuis le 30 juin 2009.
Selon ADC Infos n°56 récemment publié, en septembre 2011, Thomas Owona Assoumou effectue une descente sur la plateforme de Douala pour constater lui-même les problèmes qui se posent sur le terrain. Une fois sur place, selon l’article signé de Anne Mvoto, ci-devant présentatrice vedette du journal télévisé de la Crtv et actuellement chef de division de la Communication à ADC SA, le constat est alarmant. Depuis avril 2011, le niveau d’exploitation a baissé, à l’aéroport international de Douala, plaque tournante de ADC SA avec ses 80% de recettes de l’entreprise. Car le taux d’exploitation qui bat de l’aile est passé de 85% à 30%, soit une perte sèche  globale de 3,6 milliards. Plus loin dans son article, pour étayer cette situation, la communicatrice en chef informe que : « Thomas Owona Assoumou a confirmé la baisse du niveau d’exploitation dans cet aéroport international ». Poursuivant son propos, elle déclare qu’au cours de cette séance de travail avec les responsables dudit aéroport, le directeur général a relevé pour le déplorer « de graves problèmes de management et de prise en main des équipes ».
Illustré par une photo de Thomas Owona Assoumou en situation sur le terrain à l’aéroport de Douala, cet article n’a pas survécu à la colère du DG. Imprimé à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, ce numéro 56 de ADC Infos va pourtant être retiré de la circulation. Sa distribution ayant  en l’absence de Thomas Owona Assoumou, plus présent hors du pays qu’aux manettes de ADC, il va dès son retour engager la chasse aux journaux déjà mis en circulation à l’aide des vigiles de G4S, société de gardiennage. Tous vont être retrouvés, sauf trois exemplaires, dont un en la possession de La Météo. Pour lui, il est hors de question que les autorités soient au courant du désastre permanant causé à cette structure en décrépitude par ses bons soins.

Baisse de niveau

Pour expliquer cette baisse du niveau d’exploitation à l’aéroport de Douala,  l’article de Anne Marthe Mvoto indique : « outre les causes naturelles, le facteur humain n’est pas exempt de cette situation. L’indiscipline, l’irresponsabilité de certains agents identifiés par nos principaux partenaires que sont les compagnies aériennes ont fortement contribué à dégrader la situation ». Pour ce qui est des causes naturelles, c’est une aberration, déclarent les employés interrogés. Car, « il a toujours plu abondamment à Douala en saison des pluies. Or, la période citée n’était pas sous influence des pluies. Donc, cette raison est à balayer du revers de la main. » Pour le facteur humain, il est clairement démontré que ce sont les employés tous nommés et protégés par Owona Assoumou qui sont à l’origine de cette situation. Pour preuve, aucune sanction n’a été prise à l’encontre de qui que ce soit. Plutôt, la manager de l’entreprise s’emploie à effacer toutes traces de cette visite de travail qui le met tant en difficulté. D’où la censure du journal ADC Infos n°56 d’octobre 2011 sous son ordre pour camoufler ce désastre. Un numéro de ce journal  a été réimprimé une semaine plus tard, mais sans l’article gênant de Anne Marthe Mvoto, qui a cédé la place à une page publicitaire.
Un chapitre de plus donc dans  le dossier de plus en plus volumineux des frasques et dérives du DG de ADC qui n’est à la tête de cette entreprise que depuis deux ans et demi. Déjà, les enquêtes au sujet des marchés publics à problèmes à l’aéroport de Bamenda à l’occasion du cinquantenaire des Armées sont en cours au secrétariat d’État à la Défense chargé de la gendarmerie. Du matériel non conventionnel – certains disent du matériel militaire –  avait été  découvert sur le site des travaux de l’aéroport sans qu’il soit référencé par l’Armée. Ce qui avait suscité la colère des services de sécurité du chef de l’État, déclenchant l’ouverture d’une enquête qui va révéler un mismanagement dans l’attribution des marchés liés aux travaux d’aménagement de l’aéroport du chef-lieu de la Région du Nord-Ouest.
Ikemefuna Oliseh