Revendications des enseignants d’expression anglaise: La communauté éducative otage des intérêts politiques des syndicalistes

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Les observateurs pensaient que les revendications des syndicats d’enseignants d’expression anglaise étaient professionnelles ou catégorielles. Erreur. En réalité, c’était un stratagème pour soulever des questions d’ordre politique et remettre en cause la forme de l’Etat du Cameroun.
Le 30 décembre 2016, le ministre de l’Enseignement supérieur a présidé, dans la salle 1036 de son département ministériel, la troisième session du comité interministériel chargé de proposer des solutions aux préoccupations soulevées par les syndicats des enseignants. Ont pris part à cette réunion, outre les ministres en charge des secteurs de l’éducation et de la formation, les organisations de la société civile (syndicats, associations, fédération) œuvrant dans le secteur de l’Éducation au Cameroun. Un communiqué, signé par tous les participants a été signé et rendu public à la fin des travaux (lire ci-contre).
Comme il fallait s’y attendre, les responsables ou les représentants des syndicats d’enseignants anglophones ou d’expression anglaise n’ont pas pris part à cette réunion.
Deux jours après la tenue de ladite réunion, précisément le 1er janvier 2017, un communiqué du "consortium" de la société civile

du Cameroun anglophone était publié. Dans ce communiqué, les signataires que sont Tassang Wilfred, Fontem A. Neba et Barrister Khongo Félix A., indiquaient clairement leur intention qui est celle de la lutte pour le retour au fédéralisme de 1961. Aussi ont-ils décrété l’annulation, sur l’ensemble du « Cameroun occidental » l’annulation des fêtes du 11 février et du 20 mai. Ils sont revenus à la charge, le 4 janvier 2017, dans un autre communiqué dans lequel ils appellent les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à la résistance pacifique jusqu’à ce que les exigences des enseignants et des avocats soient satisfaites et les invitent à observer une journée ville morte le lundi 9 janvier 2017. D’après nos informations, cette journée villes mortes a été diversement suivie dans les deux régions du pays. Selon des sources dans les Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le mouvement était plus suivi dans les villes que dans des zones rurales.
Pour en savoir plus sur la tournure que prennent les événements à Bamenda, Germinal s’est rapproché de Tassang Wilfred, membre du "consortium" qui a accepté d’éclairer notre lanterne sur des questions que nous nous posons. Selon lui, et parlant du "consortium", « Cette nouvelle structure est créée pour gérer les problèmes que nous avons soulevés. Les problèmes évoqués par les enseignants et ceux évoqués par les avocats. Les deux problèmes sont ceux de la communauté anglophone. Les problèmes éducatifs évoqués ne sont pas ceux concernant uniquement les enseignants. Ce sont les problèmes de la communauté éducative anglophone. Ils touchent tout le monde, enseignants, parents, commerçants, avocats, mototaximan, etc. Les avocats aussi sont des parents. Les problèmes évoqués par les avocats, les problèmes d’ordre juridique ne touchent pas seulement les avocats. Quand on met ces problèmes ensemble, ce sont des problèmes politiques. Tous ces problèmes sont des problèmes politiques et il faut les gérer politiquement. […] Et la création du consortium signifie que les structures existantes (les syndicats qui avaient lancé le mot d’ordre de grève en novembre 2016, Ndlr) n’étaient plus à mesure de porter ces revendications. Dans le consortium, nous avons convenu que concernant les affaires éducatives que ce soit les enseignants qui négocient au nom du consortium. Et qu’en ce qui concerne le domaine juridique que ce soit les avocats qui négocient en notre nom. »
À la question de savoir pourquoi le nom du Cattu n’apparait pas sur les communiqués du "consortium", autrement dit si c’est le Cattu qui l’a délégué pour signer en son nom, s’il le représente ou s’il signe en son nom propre, Tassang Wilfred déclare agacé :  « Je n’aime pas ce genre d’interrogation. C’est comme si tu étais de la police. Ce n’est pas normal que tu poses ce genre de question. Même si c’est un communiqué que j’ai signé, vous n’avez pas le droit de m’interroger là-dessus. N’interrogez pas ma signature ». Après plusieurs relances il déclare, toujours irrité : « Je ne réponds pas à cette question camarade. » Avant de poursuivre : « J’ai signé comme membre du bureau du Consortium. Et en signant, je représente les syndicats d’enseignants.?»
Selon certaines sources proches du Cameroon Teachers Trade Union (Cattu), cet agacement est révélateur des dissensions intestines au sein de cette organisation, certains membres reprochant à leur secrétaire général d’avoir changé l’orientation de leurs revendications et ne se reconnaissant plus dans ses prises de position.
Pour conclure, Tassang Wilfred dévoile l’objectif de leur démarche : « Nous luttons pour le retour au fédéralisme. Nous avons dit au ministre Jean Ernest Ngalle Bibehe qui est à présent au Nord-Ouest que si l’État fédéral n’avait pas été détruit, Yaoundé n’aurait jamais eu l’occasion de s’immiscer dans le système éducatif anglophone pour le détruire. Il faut le retour au fédéralisme pour nous protéger. C’est de cela qu’il s’agit. Nous n’avons pas les moyens pour contraindre les populations de respecter notre décision d’annulation des fêtes du 12 février et du 20 mai, mais nous comptons sur leur compréhension. Je dois dire que depuis le début, notre grève est politique. C’est la politique qui nous a mis dans cette situation, c’est elle qui tue les gens. Même si ce n’était pas formulé ainsi au début, on sait que l’éducation est politique. Tout est politique. »
Jean-Bosco Talla

Source: Germinal, n°100, du 10 janvier 2017


Roger Kaffo Fokou: Taire les égo pour résourdre la crise actuelle

Regoer Kaffo Fokou est sécrétaire général exécutif du Syndicat national des enseignants du secondiare (Snaes)

Germinal: Qu’est-ce qui vous a convaincu, en votre qualité de SG du Snaes, d’apposer votre signature, comme beaucoup d’autres responsables des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de l’Education, sur un communiqué préconisant la levée du mot d’ordre de grève lancé par certains syndicats des enseignants d’expression anglaise ?
Roger Kaffo Fokou : Je n’agis pas uniquement en tant que SG du SNAES mais également comme porte-parole des syndicats d’enseignants dans les cadres où l’on examine les revendications des enseignants depuis 2012. La situation qui prévaut actuellement dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest n’est plus seulement celle d’une grève lancée par des organisations syndicales. Une forme dangereuse de confusion s’y est installée entre des revendications purement syndicales – que nous soutenons et avons formulées en diverses circonstances avec nos amis de ces deux régions - et des revendications politiques dont je ne veux pas juger de la pertinence, puisqu’il s’agit à mon sens d’un débat qui est encore à organiser. J’ai la conviction qu’il est possible de séparer les deux agendas et j’entends m’employer dans la limite de mes petits moyens à ce qu’on y parvienne. Je souhaite que le Gouvernement aussi bien que les camarades syndicalistes d’expression anglaise évaluent bien les risques d’un tel amalgame pour l’éducation stricto sensu et les risques globaux pour le pays. Si les revendications syndicales sont plus importantes, il n’y a aucune contradiction à les découpler de celles à caractère politique et de lever le mot d’ordre de grève puisque tout est désormais en branle, de manière difficilement réversible, pour résoudre les problèmes de l’éducation. Si les problèmes politiques sont prédominants dans la démarche, autant lever le mot d’ordre de grève syndicale et se déporter entièrement sur le terrain politique : ce sera une clarification salutaire. Tout milite donc en faveur de la levée du mot d’ordre syndical et c’est pourquoi nous avons appelé à ce qu’il en soit ainsi.

Cela veut-il dire qu’à vos yeux les garanties fournies par le gouvernement sont suffisantes pour ramener ces camarades à la table de négociation ?
Cela veut dire que pour moi l’évaluation du niveau de risque encouru est une obligation impérieuse de l’organisation de tout type d’action. Et lorsque ce niveau excède outrageusement les bénéfices attendus de l’action engagée, il faut avoir la clairvoyance de réajuster. Nous ne sommes plus seulement en face du risque, déjà fort grave, d’une année blanche qui n’impacterait pas seulement les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest mais l’ensemble des dix régions du pays – le GCE Board organise des examens pour les 10 régions de même que la DECC et l’OBC - ; nous sommes devant le risque d’une cassure du pays qui n’est pas souhaitée par la majorité des Camerounais. Et cela ne saurait se marchander parce que l’intégrité territoriale du pays n’a pas de prix. Quel que soit ce que j’ai à reprocher à ceux qui dirigent mon pays - et j’ai beaucoup à leur reprocher – je ne marchande pas cela contre les intérêts supérieurs de mon pays. Il est donc impératif que les uns et les autres taisent leur ego pour résoudre cette crise. Du côté du Gouvernement, ceux qui tiennent un langage exclusivement martial et dissertent sur l’autorité de l’Etat doivent savoir que nous ne sommes plus en 1990, et que nous avons besoin de bonne foi et d’apaisement en ce moment. Il faut avouer que cela manque ostensiblement dans les prises de parole publiques que j’entends ici et là, y compris dans le discours de fin d’année du Chef de l’Etat. Ces occasions ratées, accumulées, vont à la longue peser lourd dans la balance. En face du gouvernement, je ne saurai trop recommander la table de négociation : une mauvaise négociation vaut toujours mieux qu’une bonne guerre, si jamais il y en a eu que l’on puisse qualifier de bonne. La voix de la raison va-t-elle être entendue ? Les postures, notamment celle de la Cameroon Anglophone Civil Society Corporation (CACSC) s’en écartent de plus en plus ostensiblement.

Dans votre entendement, à quoi renvoie la notion de grève illimitée ? Quelles peuvent être ses conséquences et ses implications ?
La grève illimitée est un outil du syndicalisme révolutionnaire, syndicalisme auquel je n’ai jamais cru, pour la bonne raison que la révolution n’est pas un moyen syndical mais politique. C’est l’autre face de la grève générale. Mais chacun est libre de choisir la vision syndicale à laquelle il adhère en sachant que ce choix a des implications spécifiques. Si les militants d’un syndicat sont assez forts pour adhérer librement et durablement à un mot d’ordre de grève illimitée, cela peut débloquer bien des choses et il n’y aura rien à reprocher aux organisateurs. Mais ces conditions de liberté d’adhésion sont non négociables. Il faut dire que de tels armes ne s’utilisent que lorsque la confiance dans le partenaire d’en face – Etat et/ou capital - n’existe plus, à tort ou à raison. Chez nous, il s’agit avant de donner la preuve que les conditions de cette confiance existent encore.

Ne pensez-vous pas que le blocage actuel est aussi dû au fait que vos camarades ont soit été débordés par les événements, soit qu’ils sont allés trop loin en lançant une grève illimitée qui les situe sur le terrain des revendications purement politique ?
C’était en effet un risque et un calcul à la fois. Risque pour eux-mêmes puisque la garantie du suivi par les troupes n’était pas donnée ; calcul parce que le contexte sociopolitique aurait dû inciter le Gouvernement à éviter de parier sur l’échec de cette grève. Les éminences grises du pouvoir ont fait le mauvais pari et il faut qu’ils en assument aujourd’hui les conséquences.
Malheureusement ceux qui paient se comptent désormais par milliers. Hélas!, on en est déjà à la mort de nombreuses personnes. Quant à la politisation du mouvement, elle peut avoir résulté d’une anticipation erronée : le politique aurait dû constituer un adjuvant pour l’action syndicale ; au contraire, l’action syndicale, par un retournement tragique, est devenue un adjuvant pour l’action politique. Je ne suis pas certain que cela, c’est ce que les syndicalistes voulaient au départ mais leur avis sur la question ne compte plus désormais : la mécanique enclenchée fonctionne en ce moment  presqu’en roue libre. Rien n’interdit de penser que tout ce qui se passe aujourd’hui faisait bel et bien partie du plan initial, malheureusement. Le propre des amalgames, c’est qu’ils rendent toutes les suppositions possibles.

Peut-on déceler dans la position ou posture actuelle de vos camarades une erreur stratégique révélatrice d’un déficit de formation syndicale ?
Il y aurait de ma part une incroyable arrogance à conclure ainsi. Il n’y a pas chez nous une structure de formation syndicale et le déficit d’une telle formation concerne l’ensemble du mouvement syndical actuel. Le cours d’éducation sociale de Gaston Donnat dans les années 40 avait évité beaucoup d’amateurisme, mais notre époque semble toujours prête à primer l’amateurisme syndical, le plus souvent pour de mauvaises raisons. Certaines circonstances montrent bien que celui-ci ne profite pas toujours à ceux qui escomptent dessus. Pour ce qui est des erreurs stratégiques dans le cadre de la tragédie actuelle, tous les camps en ont commis. Inutile de les énumérer, parce qu’il faut essayer d’avancer.

Ce déficit de formation syndicale qui se traduit par une absence de vision stratégique ne plombe-t-il pas l’ensemble du mouvement syndical au Cameroun ? Comment ?
En effet, notre mouvement syndical actuel manque tragiquement de vision stratégique. C’est une constellation de petites chapelles qui gèrent les petits soucis du quotidien et transigent plus souvent que nécessaire en fonction des impératifs de survie. Sur ce plan-là, les centrales ne sont pas mieux que les syndicats de base. En succombant au corporatisme étriqué – émiettement en sous/sous/sous/sous-secteurs ! – les syndicats camerounais ont condamné la voix du travailleur camerounais à l’inaudition durable. Ce n’était pas cela, l’Union des syndicats confédérés du Cameroun (USCC). Cette situation nous oblige depuis des années à négocier à la marge, toujours en position de faiblesse. Cela ne plombe pas seulement le développement social mais également le développement économique du pays. Comment le Gouvernement pourrait-il négocier des contrats viables auprès des multinationales qui exploitent notre économie de rente lorsqu’il ne subit que la pression du capital et que les travailleurs, inorganisés, mal représentés, sont totalement inoffensifs ? Lorsqu’il est facile d’imposer des baisses de salaire aux travailleurs, de supprimer des allocations d’équipement, de réduire à rien des budgets de fonctionnement, de fabriquer des arriérés de prestations diverses, le tout pour améliorer les marges bénéficiaires des multinationales, pourquoi le Gouvernement ne cèderait-il pas contre de confortables bakchich ? La faiblesse du mouvement syndical est l’une des principales causes de la surexploitation de notre pays. Et cela est autant imputable aux leaders syndicaux qu’aux travailleurs eux-mêmes.

Au Tchad, le parlement a entériné le 30 décembre 2016, la décision du gouvernement de ne plus payer les journées de grève. Cette décision ne parle-t-elle pas aux syndicalistes Camerounais ?
Un parlement acquis à la cause du pouvoir en place, lui-même porté à bout de bras par les multinationales du pétrole ! Encore faut-il payer le juste prix de la journée travaillée. Sur ce plan-là, au Tchad comme au Cameroun, beaucoup plus au Cameroun qu’au Tchad – le SMIG/SMIC au Tchad est un multiple de celui du Cameroun – on est loin du compte. Non, avant de copier des mesures valables pour des pays où un minimum de règles est respecté, nos pays devraient réfléchir au fait que des citoyens appauvris ne rendent pas un pays riche et prospère, donc politiquement stable. La logique tchadienne que vous évoquez est celle d’une volonté d’asphyxier les syndicats pour obtenir une paix de cimetière sur le front social, mais ce type de paix, comme l’on sait par expérience, débouche souvent sur des turbulences politiques. Prompt à copier les mauvais exemples, notre pays pourrait être tenté d’importer ce modèle. J’espère que   la conjoncture et l’époque l’en dissuaderont.

Plus généralement, n’est-il pas plus responsable pour les syndicats qui lancent des mots d’ordre de grève illimitée d’être conséquents avec eux-mêmes en prenant des mesures pour préserver la carrière des grévistes et pour compenser le manque à gagner causé par la grèves ?
Théoriquement, on pourrait répondre par l’affirmative à cette suggestion. Mais il n’y a pas de responsabilités sans droits. Les droits des syndicats sont constamment bafoués dans notre pays depuis des décennies. En 25 ans, 95% des syndicats d’enseignants n’ont pas réussi à se faire enregistrer sur le fichier des syndicats. Leur simple droit à exister légalement leur a ainsi été dénié : ils sont les enfants naturels de la République. Il est donc malvenu de leur parler de responsabilité quand l’Etat a manqué aux siennes pendant 25 ans malgré la consécration des droits syndicaux dans la loi fondamentale. Il n’empêche, déliés de toute responsabilité vis-à-vis de l’Etat, les syndicats se doivent d’être responsables vis-à-vis de leurs membres actuels et potentiels. Les formes d’action qu’ils choisissent d’engager doivent prendre en compte la fragilité et la nécessité de la sécurité de ces derniers, et le penchant pour l’arbitraire de nos fonctionnaires. Une grève illimitée, il va de soi, ne réunit pas de telles conditions. Et ce n’est pas une question de « manque à gagner », concept qui ne signifie rien dans un système fondé sur l’exploitation sans mesure du travailleur.
Propos recueillis par:
Jean-Bosco Talla.


Les syndicats recommandent la reprise des cours
A l’issue de la troisième session du comité interministériel charge de proposer des solutions aux préoccupations soulevées par les syndicats des enseignants, un communiqué de presse a été rendu public
Sur Hautes instructions de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Comité interministériel chargé de proposer des solutions aux préoccupations soulevées par les syndicats des enseignants, présidé par Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques, s’est réuni en sa troisième session ordinaire le vendredi 30 décembre 2016, à partir de 15 heures, dans la salle 1036 du Ministère de l’Enseignement Supérieur.
Y ont pris part,
- Monsieur le Ministre des Enseignements Secondaires ;
- Madame le Ministre de l’Éducation de Base ;
- Monsieur le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ;
- Monsieur le Représentant du Ministre des Sports et de l’Education Physique ;
- Monsieur le Conseiller Technique des Services du Premier Ministre en Charge de l’Education et de la Recherche ;
- Monsieur le Coordonnateur du Secrétariat Technique du Comité ;
- Un Chargé de Mission au Secrétariat Général des Services du Premier Ministre ;
- Les représentants des syndicats des enseignants dont :
• Le Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs de l’Enseignement Normal (SNUIPEN);
• Le Syndicat National Entente des Enseignants Publics Contractuels du Cameroun (SYNAEEPCAM);
• Le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et Maîtres des Parents (SNICOMP) ;
• Le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SYNES) ;
• Le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) ;
• L’Organisation Nationale des Enseignants du Cameroun (ONEC) ;
• L’Organization for Consumer Sovereignity (OCOSO);
• Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) ;
• L’Organisation Nationale des Enseignants d’Education Physique et Sportive (ONEEP) ;
• L’Observatoire Déontologique de l’Enseignement (ODE) ;
• Le Syndicat des Travailleurs des Etablissements Scolaires Privés du Cameroun (SYNTESPRIC) ;
• Association des Professeurs contractuels des Enseignements secondaires pour le Partage (APCESPA) ;
• Le Syndicat National des Enseignants du Cameroun (SYNEC).
Dans son propos liminaire, après avoir réaffirmé l’option du Gouvernement de la République en faveur d’un dialogue franc et constructif avec les différents acteurs de notre système éducatif en vue d’une recherche concertée et réalistes des solutions aux préoccupations exposées, le Ministre de l’Enseignement Supérieur a renouvelé son appréciation et ses encouragements à ceux des syndicats qui croient aux vertus du dialogue citoyen, en même temps qu’il a lancé un appel pressant aux autres syndicats, afin qu’ils rejoignent les cadres de concertation mis en place par les pouvoirs publics pour les intérêts supérieurs de notre système éducatif, dans un esprit fraternel et républicain.
La parole a ensuite été donnée à Monsieur le Coordonnateur du secrétariat technique qui a rappelé les acquis issus des précédentes sessions des travaux du comité, en l’occurrence la levée du mot d’ordre de grève du 02 Décembre 2016 et la formulation des propositions concertées soumises à la haute sanction de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il a par ailleurs fait une revue-évaluation des préoccupations soulevées par certains syndicats, notamment, le SNICOMP en date du 14/12/2016, le SYNAEEPCAM en date du 06 décembre 2016 et le SNUIPEN en date du 05 décembre 2016. Il en résulte que sur les 15 préoccupations retenues de manière consensuelle par les parties en présence et soumises à la haute sanction de Monsieur le Premier Ministre, Chef de Gouvernement, le Gouvernement de la République a déjà entrepris d’y trouver des solutions. Il s’agit notamment, en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie et de travail dans les établissements publics et privés, des décisions du Président de la République relatives à :
- l’octroi d’une dotation spéciale additionnelle de deux milliards (2 000 000 000) de F CFA au titre de subvention aux établissements publics et privés, en complément aux dotations servies annuellement aux établissements des cycles primaires, secondaires et professionnels ;
- l’autorisation d’un recrutement spécial de mille (1000) jeunes camerounais bilingues, diplômés de l’enseignement supérieur, en particulier dans les domaines scientifiques et techniques ;
- l’intégration graduelle des instituteurs dont au préalable ceux de la première vague (2005- 2006) conformément aux dispositions du Décret 2000/359 du 5 décembre 2000 portant statut particulier des fonctionnaires de l’éducation nationale ;
- l’organisation du Forum National de l’Education en 2017 ;
- - l’intégration de tous les professeurs contractuels du secondaire, conformément aux mêmes dispositions sus évoquées.
Dans la perspective du Forum en préparation, et tenant compte de l’intérêt affiché par les membres des syndicats sur certaines questions, le Comité a décidé de la mise sur pied de deux groupes de travail :
- Le groupe en charge des problèmes économiques et financiers, sous la présidence de Monsieur Jean Paul Komon, Conseiller Technique des Services du Premier Ministre et dont les membres seront, entre autres, les représentants du MINEDUB, du MINESEC, du MINFI, du MINFOPRA, du MINSEP et du MINEFOP.
- Le second en charge des préoccupations d’ordre social avec incidences financières, présidé par Monsieur Roger Kaffo, du Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES), fera l’objet d’une concertation entre les membres des différents syndicats.
S’agissant des préoccupations dont la prise en compte exige une analyse plus approfondie, le comité a orienté leur examen vers le Forum National de l’Education, en cours de préparation sous ia supervision générale de Monsieur le Premier Ministre, Chef de Gouvernement. Afin de favoriser une approche inclusive qui intègre les préoccupations de l’ensemble du pays, il est envisagé des mini foras régionaux dont le but est de collecter et transmettre au niveau central les problèmes formulés par la base. Pour une préparation efficiente du forum (sous réserve des résultats des concertations régionales et de la haute appréciation de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement), les membres du comité ont proposé qu’il soit constitué, entre autres, et à titre indicatif, les articulations suivantes :
- Une Coordination Générale ;
- Une Commission juridique en charge de la relecture et l’évaluation de la Loi de 1998 ;
- Une Commission en charge de la logistique ;
- Une Commission en charge du sous-système éducatif anglophone ;
- Une Commission en charge du sous-système éducatif francophone ;
- Une Commission de l’économie numérique ;
- Une Commission stratégique et d’orientation ;
- Une Commission éthique et déontologie ;
- Une Commission formation professionnelle ;
- Une Commission sport, santé scolaire et universitaire ;
- Une Commission sur le financement de l’éducation ;
- Une Commission enseignement prive maternel, primaire et supérieur.
Les travaux se sont déroulés dans une ambiance empreinte de cordialité et de compréhension mutuelle. En prenant date pour la fin du mois de janvier 2017 à l’effet d’évaluer le niveau de préparation du Forum National de l’Education en projet, les regroupements syndicaux en présence ont réitéré la nécessité d’un retour au calme et convié certains de leurs homologues de la partie anglophone à une vigilance accrue, afin de se prémunir des forces extérieures à leurs organisations et contraires aux intérêts de la communauté éducative. Les membres du comité ont préconisé la levée du mot d’ordre de grève dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest afin que les cours reprennent en janvier 2017, car l’éducation est un droit inaliénable.

Ont Signé
Le Ministre de l’Enseignement Supérieur ;
Monsieur le Ministre des Enseignements Secondaires ;
Madame la Ministre de l’Éducation de Base,
Monsieur le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ;
Monsieur le Représentant du Ministre des Sports et de l’Education Physique
Monsieur le Conseiller Technique des Services du Premier Ministre en Charge de l’Education et de la Recherche ;
Le Coordonnateur du Secrétariat Technique du Comité ;
Le Syndicat national unitaire des Instituteurs et Professeurs de l’Enseignement Normal (SNUIPEN);
Le Syndicat national Entente des Enseignants publics contractuels du Cameroun (SYNAEEPCAM°
Le Syndicat National des Instituteurs contractuels et Maîtres des Parents (SNICOMP)
Le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SYNES) ;
Le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) ;
Organisation Nationale des Enseignants du Cameroun (ONEC)
Le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et Maîtres des Parents
Organization for Consumer Sovereignity (OCOSO);
Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES)
L’Organisation National des Enseignants d’Education Physique et Sportive (SEN/ONEEP)
L'Observatoire Déontologique de l’Enseignement (ODE)
Le Syndicat des Travailleurs des Etablissements scolaires privés du Cameroun (SYNTESPRIC)
L’Association des Professeurs Contractuels des Enseignements Secondaires pour le partage (APCESPA)
Le Syndicat national des Enseignants du Cameroun (SYNEC)
Fait à Yaoundé, le 30 décembre 2016.