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Arts et Spectacles Rébellion? Vous avez dit rébellion? Les tribulations d’un régime déboussolé et désemparé

Rébellion? Vous avez dit rébellion? Les tribulations d’un régime déboussolé et désemparé

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altDepuis plusieurs mois  le débat fait rage sur la nature des attaques terroristes et leur objectif dans le Nord du Kamerun. Sont-elles, oui ou non, le prélude à une rébellion armée qui tenterait de déstabiliser le Kamerun ?
La prise d’otages français a été le principal point focal du début  de cette insécurité. Ces derniers mois, il ne se passe pas un jour sans que les affrontements et des incursions armées aient lieu dans cette partie du pays.
Dans une déclaration de son Comité National de Coordination « sauver le Kamerun sans sauver le régime Rdpc », rendue publique le 2 Aout 2014, le MANIDEM affirmait que ces attaques terroristes du Nord sont vraisemblablement le fait d’une rébellion armée qui s’installe, et qui pourrait être une tentative de déstabilisation du pays que pourrait instrumentaliser des puissances étrangères, comme la France. Notre position est largement partagée par l’opinion publique kamerunaise. Néanmoins, elle est également fortement contestée par différentes personnalités, notamment de la Société Civile. La majorité des formations politiques de la nébuleuse  de l’opposition a adopté des positions mi-figue, mi-raisin, sans vraiment s’engager de quelque côté que ce soit.

 

Comment l’exécutif et le législatif rivalisent en matière de sottises
Avant vendredi dernier, 5 septembre, le gouvernement kamerunais n’avait pas encore donné sa « Vérité » sur ce qui se passe au Nord.
En lieu et place d’une position officielle, les membres du gouvernement et les personnalités politiques du régime, individuellement et souvent en aparté, hantés par leur impuissance et leur opportunisme, voire le désarroi et l’affolement par rapport à ce qui se passe au Nord du pays, ont entrepris de sacrifier la cohésion nationale qui commençait à s’ériger en Rampart contre les menaces de déstabilisation.
Cette situation n’est pas sans rappeler les évènements malheureux de la tentative du coup d’Etat du 6 Avril  1984, période pendant laquelle les institutions avaient aussi, comme par enchantement, disparu alors que la Patrie était en danger.
C’est dans ce contexte, que le 5 septembre dernier, le « kamikaze du Roi » intervient en donnant l’air et surtout la fausse assurance que le gouvernement avait enfin trouvé une position officielle. Mal lui en a pris car, le surf politique dans lequel il excelle a sonné comme un encouragement de ses collègues, à se mettre en cause, les uns, les autres.
 Issa Tchiroma Bakary (ITB), puisque c’est de lui qu’il s’agit, a déclaré, en substance que « Boko Haram est avant tout une affaire extérieure », en d’autres termes, les actions terroristes perpétrées au Nord sont avant tout une affaire extérieure.
1ère question à ITB : si c’est « avant tout » une « affaire extérieure », en y réfléchissant un peu, et après tout, ce serait quoi ?
2ème question à ITB : quand on dit avant tout, cela veut dire avant toute autre chose. Alors, cette autre chose, ce serait quoi ?
La sortie d’ITB n’a apporté aucun éclaircissement majeur. Elle se résumerait à ceci: « calmez- vous il n’y a pas de quoi s’alarmer pour le moment. Mais ne m’en demandez pas plus. Si vous voulez que cela sorte de ma bouche, allez voir ailleurs. Vous avez menti ! »
Elle confirme au contraire, que le gouvernement ne veut pas dire la vérité au peuple kamerunais, sur les évènements qui se déroulent au Nord. Celui-ci attend pourtant des informations comme :
- Un bilan exhaustif des attaques, des enlèvements et des exactions dans le Nord.
- le coût de cette opération, en termes de soldats kamerunais engagés,
- de matériels sur le champ des opérations ;
- de pertes en vie humaines et de dégâts matériels.
Il n’y a rien dans ce qui précède qui puisse être assimilé à un secret militaire.
C’est le minimum qu’un gouvernement doit donner à son opinion publique, pour qu’il mérite d’avoir le droit, en retour, de lui demander des sacrifices. Le notre a choisi de mettre en avant deux de ses membres, pour enfumer « les évènements du Nord », dans un flou artistique.
Il n’en fallait pas plus, pour réveiller les démons de la division, la politique latente du Rdpc, que ce parti vend aux Kamerunais, sous le manteau de la cohésion nationale. Les Kamerunais doivent la dénoncer et demander des sanctions contre leurs divers auteurs.
S’il y avait une Université Mondiale de la manipulation, ITB en serait un Professeur Magistral.
Avant la sortie officielle de ITB, porte parole du gouvernement, il y’a eu la sortie de Cavaye, du haut du perchoir de l’Assemblée Nationale qui a « mis le feu aux poudres », pour ainsi dire. Ce fut une grosse sottise, une faute lourde.
 En effet, le perchoir de l’Assemblée Nationale n’est pas le centre du « Kongossa » où le Président de l’Assemblée Nationale, qui est censé représenter  tout le peuple kamerunais, vient faire des déclarations tonitruantes sans lendemain. Tenant compte  du fonctionnement du régime du Renouveau, de deux choses l’une,  ou bien Biya a eu droit à des explications qui l’ont convaincu sur l’existence des complices de Boko Haram à l’intérieur du pays ; ou bien, cette sortie du Président de l’Assemblée Nationale lui a été suggérée, comme un ballon d’essai, pour démasquer des manœuvres qui pourraient déboucher sur une rébellion. Le contraire serait pour le moins bizarre, mais très inquiétant.
Mais le Kamerun, c’est le Kamerun. N’est ce pas ? Certains ont dit : le « Kamerun est une curiosité planétaire ».
La sottise de Cavaye n’avait pas fini de faire des dégâts, qu’Eyebe Ayissi sortait la sienne.  Ce Ministre de la République chargé de traquer les braqueurs des caisses de l’Etat, insinue publiquement, que la tentative de déstabilisation du Kamerun, a un contour ou une coloration régionaliste, en l’occurrence nordiste. Qui plus est, il tente d’entrainer dans sa dérive naturelle de tribaliste et régionaliste, l’ensemble des populations de la Lekié.
 Malgré les démentis officieux, on doit attendre des Ministres qui se disent indûment cités et surtout d’ITB, voire du Premier Ministre, une mise au point formelle, un démenti cinglant, une condamnation nette du Ministre en question et sa démission ipso facto du gouvernement. Ce serait le minimum que les Kamerunais patriotes doivent attendre du gouvernement, pour crédibiliser son appel à l’unité nationale, pour affronter l’ennemi qui menace notre pays.  
On a juste le temps de récupérer de la sottise d’EYEBE, que Djibril Cavaye Yeguie encore lui, nous en sort une bien plus grosse. Il se permet d’utiliser l’entête et le sceau  de l’Assemblée Nationale, pour signer un communiqué  à coloration sectaire et régionaliste, au nom du Grand Nord.
« Cavaye, qui t’a dit que tu as le droit de parler au nom des Kamerunais du Nord, ces kamerunais que les élites du Nord, exploitent, appauvrissent, briment et répriment depuis toujours ? »
« Qui plus est, qui t’a dit (dans ce genre de cas, le tutoiement est de rigueur) que tu représentes les kamerunais du Nord ? Tu te représentes toi-même, à la rigueur (et même) ta famille et tes proches ». Cavaye opère là une tentative foireuse de détournement de pouvoir, une autre faute lourde.
Les Kamerunais sont en droit et doivent également demander la démission de Cavaye, à commencer par ses collègues de l’Assemblée Nationale. Si on peut encore compter sur eux.
On pourrait penser que ces débordements sont le fait de politiciens égarés dans le Rdpc. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais bel et bien de l’essence même du Rdpc, c’est-à-dire un parti qui n’a d’autres messages de mobilisations populaires que le chauvinisme ethnique. Il a montré à plusieurs reprises depuis 1985. Il convient de l’avoir en tête, lorsqu’on analyse la situation politique nationale.
Il ya longtemps que nous avons qualifié ce régime de régime de bantoustans régionaux, où des roitelets s’érigent en maître absolu. Et se font la guerre ! N’est ce pas Mr le Ministre Amadou Ali, avec votre sortie contre un éventuel Président bamiléké ! Peut-on dire que nous sommes toujours dans la « la République du Cameroun, berceau de nos ancêtres ».
 Un bon nombre de compatriotes s’attendent à ce que le champion toutes catégories du surf politique, ITB, nous annonce ces deux condamnations et ces deux démissions.
Ce que l’on peut quand même retenir des sorties de ces deux adeptes de la sottise gouvernementale, c’est que tous les deux parlent de tentative de déstabilisation des institutions de la République, donc du Kamerun.

Vous avez dit rébellion ?
Que ce soit ITB, Cavaye ou Eyebe, tous les trois parlent d’attaques extérieures. Cela pour tenter, maladroitement, soit de minimiser une quelconque implication intérieure, soit de nier, toujours dans le flou, une rébellion aux visées internes ?
Mais messieurs, la plupart des rebellions s’appuient sur une base extérieure. Vous arrive t-il de temps en temps, de lire l’Histoire de l’Humanité et celle plus récente, de l’Afrique néocoloniale ?
Une dernière remarque sur le gouvernement : ce dernier est très « speed » pour mettre en garde, menacer ou interdire des médias qui diffusent des informations ou des commentaires qui ne l’arrangent pas. Comment expliquer, que ce même gouvernement soit, depuis le début de cette offensive terroriste, autant indulgent à l’égard des médias qui affirment qu’il existe bel et bien  une rébellion armée qui s’installe au Nord du pays. On attend la réponse d’ITB.

Quelle est l’analyse du Manidem ?
Le régime du Renouveau est un régime néocolonial, une place forte du pré-carré français. La France doit donc, de son point de vue, contrôler la transition politique au Kamerun. Pour les raisons que nous allons énumérer plus loin, l’évolution de la situation sociopolitique au Kamerun lui cause des soucis.
Le Président Biya n’est plus l’homme de la situation pour la France,  à cause de l’impopularité de son régime, les luttes claniques pour la succession qui s’intensifient, et de sa relative ouverture vers d’autres partenaires commerciaux. La France voudrait contrôler la succession pour, comme d’habitude, faire une révolution de palais et placer « ses pions ».
Le sentiment anti-français est très fort dans l’opinion publique kamerunaise. Les autorités françaises le savent. Il est fort probable qu’une véritable transition démocratique accouche d’un régime démocratique et populaire, détruirait la main mise   française sur notre pays.
Il faut également ajouter que l’opinion publique européenne a de plus en plus en horreur, les accointances, de ses leaders politiques avec des régimes où la démocratie balbutie, et, où l’alternance est toujours renvoyée aux calendes grecques. Or Paul Biya n’a, jusqu’à présent, montré à ses amis français, aucune feuille de route pour sa sortie du pouvoir.
 La tentation est donc forte, pour ses amis, de le déstabiliser.
Il faut en outre savoir que, les tentatives de déstabilisation  ont plus de chances de réussite face à un régime impopulaire, en butte à une crise économico sociale importante, avec des populations vivant dans la précarité, le chômage, la misère et la pauvreté : une parfaite illustration de notre pays.
La question fondamentale qu’on se pose devant un crime non élucidé, est la suivante: « à qui profite (ou profiterait) le crime » ?
A qui profiterait donc une déstabilisation du régime de Biya, et une situation chaotique à maîtriser par la suite ?
Tout le monde connaît les méthodes des pyromanes pompiers.

Quelle France ?
Il est évident que quand nous parlons de la France, nous parlons de la France Officielle et de la France des multinationales françaises. Ces deux (2) entités qui souvent soit se complètent, soit s’entendent sur une distribution des rôles, jouent chacune sa partition. Mais jusqu’à preuve de contraire, et cela est logique, elles agissent de concert pour préserver les intérêts de leur tandem.
La troisième composante est le peuple français. Ce dernier a des courants divers. Le mouvement progressiste, et anti impérialiste, encadré par la gauche politique et le courant tiers mondialiste et écologique, comprend de mieux en mieux, les malheurs des peuples africains et contribue d’une certaine manière, à desserrer l’étau que la France des néo-colonies a installé  autour de notre continent ; c’est cette France populaire qui est l’allié objectif des peuples africains. Je dis bien objectif, car certaines perversions xénophobes côtoient souvent ces milieux progressistes.

La France officielle, pyromane pompier récidiviste
Il faut de temps en temps rafraîchir la mémoire de ces amnésiques conscients  ou volontairement inconscients.
L’exemple de la de la Côte d’Ivoire est encore douloureusement présent dans nos mémoires qu’il y a de quoi pleurer lorsqu’ un soi disant « expert » kamerunais en politique internationale, déclare que la France n’a aucune intérêt à la déstabilisation du régime de Paul Biya parce que les intérêts de la France sont colossaux au Kamerun. Or la Cote d’Ivoire a toujours été considérée comme un « département français » par le fait que les intérêts français dominent ceux des autres partenaires étrangers. Mais face à un Président ivoirien inattendu (Laurent GBAGBO) qui  montrait des signes de volonté émancipatrice, la France a implémenté et soutenu la rébellion du Nord, allant jusqu’à installer Alassane Ouattara par les bombes lors de l’assaut contre le Palais présidentiel.
Personne de sérieux (sauf les francophiles intéressés) ne peut plus contester le rôle majeur que la France a joué dans l’installation de Ouattara à la Présidence de la Cote d’ Ivoire et l’appui explicite et massif que la France officielle (y compris le Parti Socialiste Français) a apporté au nouveau pouvoir. Cette France officielle a utilisé un de ses bras armés et ensuite son armée officielle, le pouvoir burkinabé, en Afrique  de l’ouest, pour en finir avec GBAGBO.
Cet argument  des portes- voix de la France au Kamerun, tombe donc facilement dans la fosse des arguties ; il est tout à fait étonnant, si on peut encore jouer au malin, de constater que dès que la France officielle a pondu un démenti gêné sur sa non implication dans les attaques terroristes au Nord du Kamerun, les enchères ont été ouvertes, pour tous les francophiles de service.
Pour ces francophiles, prétendre que la France est impliquée dans cette affaire est, soit un non sens, soit dénote d’une faiblesse d’analyse, soit est une réaction maladive des antis français « qui  accusent toujours la France. »  
Il n’y a pas qu’en Côte d’Ivoire que la Mère France excelle dans ses tours de passe-passe.
 En Centrafrique, elle a instrumentalisé Michel Djotodjia et la Séléka, avec l’aide de son bras armé en Afrique Centrale, le régime impopulaire et anti démocratique tchadien. Elle a fait déplacer les institutions intérimaires centrafricaines au Tchad, pour contrôler la nouvelle configuration politique dans ce pays. Elle a « fait fort », comme on dit, en obligeant Djotodja le Président, à venir signer sa reddition en terre étrangère.
Actuellement au Mali, le jeu trouble de la « Mère Patrie » entre un pouvoir officiel à Bamako et une rébellion armée au Nord, le MNLA, doit ouvrir les yeux «  aux soi disant aveugles qui ne veulent pas voir ».
 Avec l’opération Barkhane, la France dispose d’un arsenal- militaro policier pour envisager de redessiner, non seulement le paysage politique en Afrique Centrale, mais également (pourquoi pas ?) les frontières des Etats en Afrique Centrale en fonction de ses visées  impérialistes.
A l’instar des Etats Unis, la France utilise le stratagème des rebellions pour arriver à ses fins. C’est-à-dire, continuer à dominer, exploiter et appauvrir l’Afrique.
Il ne faut cependant pas penser que le Manidem est rébellionphobe. Pas du tout. Mettons les points sur les i.

Une rébellion pour quoi faire ?
Une rébellion est une révolte violente. Ceux qui refusent l’ordre colonial et néocolonial, sont des rebelles à l’ordre établi. Ce fut le cas de la rébellion upéciste.
 La différence avec les rebellions téléguidées de l’extérieur ou à la  solde des forces extérieures et qui sont de véritables « chevaux de Troie », est que la notre était une rébellion patriotique. Les UM, Moumié , Ouandie et tous les véritables militants et combattants upecistes étaient des rebelles patriotes. Aujourd’hui, ce sont des Héros Nationaux. Comme la rébellion des officiers progressistes Sankaristes au Burkina était une  rébellion patriotique. Nous l’avons soutenue et la plupart des africains aussi.
D’ailleurs le régime d’Ahidjo, avant, et les franges rétrogrades du régime du Renouveau, aujourd’hui, nous classent dans la même catégorie que les UM et Cie. Nous en sommes fiers
 Au  Manidem, nous sommes des rebelles contre l’ordre établi néocolonial. Comme les résistants français étaient des rebelles à l’ordre  pétainiste et à  la domination de l’Allemagne nazie.
Il ne faut jamais perdre de vue à l’esprit qu’un peuple opprime a le droit de s’organiser, comme il veut, même à prendre des armes pour se libérer.  

Que faire ?
En pareille situation, tout le gouvernement devait « être  sur le pont ». Le ministre de l’Administration Territoriale et les ministres en charge de l’Education Nationale devraient informer l’opinion nationale sur les dispositions prises pour ne pas hypothéquer l’année scolaire des élèves et étudiants kamerunais qui sont scolarisés dans ces zones.
En effet, des dizaines de milliers d’élèves et d’étudiants  résidant sur l’ensemble du territoire sont scolarisés dans ces zones d’insécurité.
Au lieu de cela, les ministres Rdpc organisent des meetings parade pour ensuite envoyer des motions de soutien autant dithyrambiques que bidons au chef de l’Etat, président du Rdpc ; le comble de la bêtise étant de faire des rassemblements sectaires. Ainsi, au lieu  d’organiser des meetings populaires consensuels, pour concrétiser le front uni contre les agressions extérieures, les élites villageoises et tribalistes du Rdpc trouvent dans cette situation malheureuse, une occasion supplémentaire pour intensifier leurs guerres de positionnement auprès du chef de l’Etat dans la sauvage bataille pour la succession sur son trône. C’est d’ailleurs à la suite d’un de ces meetings parade, qu’Eyebe le gaffeur, a rendu publique sa sottise.
Les événements à l’extrême-Nord se déroulent déjà depuis un certains temps. Les partis politiques ou les personnalités qui aspirent à diriger le pays ne peuvent  pas, à l’heure actuelle, se contenter de demander des enquêtes parlementaires et autres explications au régime.
Ils doivent clairement expliciter leur point de vue sur la situation et dire clairement ce qu’il faut faire. C’est ce que le Manidem s’évertue de faire depuis au moins un mois.
La déclaration du Manidem du  02 aout dernier est claire : sauver le Kamerun sans sauver le régime Rdpc. Ce régime qui est dirigé par la tribu de synthèse, composée de toutes les élites villageoises, tribalistes, de toutes les régions du pays, comme le dit si bien le camarade Denis Nkwebo.
Et c’est dans ce vivier malsain que les ennemis du Kamerun viendront chercher leurs faire- valoir.
Nous les patriotes, nous n’avons qu’un seul problème. Nous aimons profondément le Kamerun. Nous sommes prêts à tout faire, à tout entreprendre, pour épargner à notre pays, les affres d’une déstabilisation qui l’affaiblirait davantage et pourrait le plonger dans une spirale chaotique que ses ennemis vont certainement exploiter.
Les patriotes sont obligés d’être responsables pour deux .Pour eux et pour tous ceux qui malheureusement sont aux affaires dans notre pays, et font tout pour l’entrainer dans le chaos. Ce genre d’irresponsables dans le régime Rdpc, à l’instar de Cavaye et Eyebe, n’est malheureusement pas une exception dans ce régime. Il n’ ya qu’à voir le bilan de leur œuvre  à la tête du pays.
Un front uni face à ces agressions extérieures est capital, voire indispensable. Il doit être  impulsé par le chef de l’Etat.
Tous les Kamerunais qui ont laborieusement construit  leurs entreprises (Pme et Pmi), tous les jeunes qui péniblement rentrent dans la vie professionnelle, et surtout tous les pauvres citoyens kamerunais qui affrontent la précarité de la vie, ou qui croupissent dans le chômage, la pauvreté ou la misère, doivent massivement rejoindre et soutenir une telle initiative.
Nos vaillants soldats qui sont la chair à canon de ces tentatives de déstabilisation et tous les patriotes, même ceux tapis dans le régime, tout ce monde- là doit sortir de sa réserve et contraindre le régime à sortir de sa torpeur.
Le Chef de l’Etat a une responsabilité historique dans tout ce qui doit être entrepris. Même si, cette fois-ci, cette tentative de déstabilisation ne prospère pas, ce ne sera que partie remise. Il ne faut jamais perdre à l’esprit que les énormes richesses du Kamerun et du continent ne peuvent qu’aiguiser les convoitises de ceux qui n’ont qu’un seul objectif :  puiser encore, puiser toujours, et gratuitement, dans les richesses du continent africain.
Et rien ne peut arrêter leur sombre dessein. Sauf, bien sûr, la mobilisation du peuple souverain et un front uni national face à eux.
La mobilisation maximale de nos forces de défense, bien entraînées et bien équipées est un pas important dans la résolution du problème de l’insécurité généralisée dans l’extrême nord. Mais la riposte militaire ne suffit pas.
Le peuple mobilisé, avec à ses côtés des patriotes engagés et décidés à barrer la route aux visées néocolonialistes, est en réalité le seul rempart véritable face à l’ennemi.
Le Président Biya doit agir. Il doit prendre la mesure de la gravité de la situation. Il doit donc agir vite, très vite.
Douala, le 09 Septembre 2014
Anicet Ekane
Membre du Bureau politique du Manidem