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Patchwork Comment Paul Biya se prépare pour quitter le pouvoir en 2013-2014

Comment Paul Biya se prépare pour quitter le pouvoir en 2013-2014

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Les Camerounais ont été surpris de voir le président Paul Biya, boycotteur patenté et incorrigible des sommets de l’Union africaine, prendre son avion quelques minutes seulement après avoir présidé les festivités marquant la célébration de la 39e fête de l’unité pour prendre part à la cérémonie d’investiture du préfet d’Abidjan, Alassane Dramane Ouattara. Sacré Paul Biya ! L’ordre aurait été donné par Nicolas Sarközy à tous les chefs d’État des pays de la Zone franc afin qu’ils se retrouvent tous à cette cérémonie marquant le retour en force de la Françafrique. Paul Biya ne pouvait pas regimber, lui qui se trouve aujourd’hui entre le marteauSarkozy- et l’enclumeBarack Obama, prix Nobel de la guerre. Ces deux impérialistes, depuis un certain temps, ont décidé de qui doit être président à la tête des États en Afrique. Ils ont également décidé qu’il n’est plus acceptable qu’il y ait encore dans le monde, surtout en Afrique, des chefs d’État qui font plus de 15 ans au pouvoir. Selon certaines indiscrétions, à Yamoussoukro, Paul Biya a rencontré le toubab Sarközy à qui il a donné des garanties pour plus de lisibilité dans la gouvernance politique au Cameroun. D’autres rencontres secrètes sont également prévues, en plus des multiples rencontres, comme à l’accoutumée, avec Bruno Gain, l’ambassadeur de France au Cameroun. Il est question d’échafauder un scénario permettant à Paul Biya de quitter le pouvoir la tête haute. Sauf imprévu – coups d’État militaire ou biologique, renversement du régime par des révoltes populaires, refus à la dernière minute de se présenter à l’élection présidentielle, souhait de certains diplomates en postes à Yaoundé qui exercent d’importantes pressions allant dans ce sens –Paul Biya devrait annoncer sa candidature à la présidentielle prévue pour  le 09 octobre 2011 après son adoubement lors du congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) annoncé pour la semaine du 18 au 24 juillet 2011. Après sa réélection à la tête de l’État pour un nouveau mandat de 7 ans, il procèdera à la formation d’un gouvernement d’union nationale avec l’accession à la mangeoire nationale des ténors de l’opposition , mettra en place toutes les institutions prévues par la Constitution du 18 janvier 1996 : Conseils régionaux, Sénat, Conseil constitutionnel,  application de la loi n° 003/2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs. Aussi Paul Biya procédera-t-il à une révision constitutionnelle, l’objectif étant de supprimer le poste de premier ministre et créer celui de vice-président de la République qui devra revenir de facto à un anglophone.
Ce qui préoccupe Paul Biya, en ce moment, est la crédibilisation de son élection. C’est la raison pour laquelle il veut donner un visage démocratique et pluraliste à l’élection présidentielle du 09 octobre 2011. Les approches vers les leaders politiques dont notamment John Fru Ndi, chairman du Sdf, Bello Bouba Magairi, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) qui pourrait être candidat à la prochaine présidentielle, vers le clergé catholique, Adamou Ndam Njoya potentiel candidat de l’Union démocratique du Cameroun (Udc),  participe de cette logique. La multiplicité des candidatures, comme celles de Anicet Ekane du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), Kah Walla élue récemment présidente du Cameroon Peole’s Party (Cpp),  fait l’affaire de Paul Biya qui souhaite aussi, du fond de lui, que Henri Hogbe Nlend, porte-étendard de sa tendance de l’Union des populations du Cameroun (Upc-H) et proche d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et ministre français des affaires étrangères et européennes, Augustin Frédéric Kodock, leader de l’Upc-K, de Christopher Fomunyoh, représentant pour l’Afrique au National Democratic Institute (NDI) à qui on aurait promis un poste ministériel après l’élection présidentielle de 2011.
Selon certains proches du Palais d’Etoudi, la modification de la constitution promulguée le 14 avril 2008 avait pour but de calmer les ardeurs des jeunes loups aux dents longues qui avaient déjà commencé à affûter leurs armes pour la conquête du pouvoir. Elle visait aussi à permettre à Paul Biya de parachever son œuvre. Certaines représentations diplomatiques basées à Yaoundé et des proches collaborateurs du monarque présidentiel affirment que Paul Biya quittera le pouvoir au courant des années 2013-2014.
C’est probablement dans la perspective du départ de Paul Biya qu’une vive bataille serait engagée entre les sécurocrates du Conseil national de sécurité (Cns), instance au sein de laquelle les uns et les autres se marquent à la culotte d’après le confidentiel la Lettre du continent. C’est ce qui expliquerait la paralysie de cette structure dont les premières assises avaient été prévues pour fin avril 2011. Pour ce confrère, trois camps s’affrontent ou se regardent en chien de faïence. Le premier  est celui du ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République Laurent Esso dont le lieutenant n’est autre que l’actuel ministre chargé de mission à la présidente et secrétaire permanent du Cns, le voyou Paul Atanga Nji. Sur le plan stratégique, ils essaient de consolider l’axe Grand littoral-Grand Ouest. Yang Philemon, premier ministre, ferait partie de ce clan, bien que n’étant pas membre es-qualité du Cns. Le second camp aurait à sa tête Marafa Hamidou Yaya, actuel ministre d’État chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), dont certaines pontes veulent à tout prix et à tous les prix avoir la peau. Originaire du nord Cameroun comme Ahmadou Ahidjo, il serait très proche du magnat français Vincent Bolloré et de la famille Fotso dont l’un des fils Yves Michel Fotso est actuellement incarcéré à la prison centrale de Kongendui. Le troisième camp serait dirigé par le bling blind Edgard Alain Mebe Ngo’o, « fils spirituel » de Paul Biya et ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense. À ses côtés, on retrouverait son « poulain » Martin Mbarga Nguelé, Délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn). N’eût été la brouille qu’il y a eu entre lui et Léopold Maxime Eko Eko, Directeur général de la Recherche extérieure (Dgre) au sujet de l’affaire de l’achat de matériels destinés aux services de sécurité et autres, l’actuel Dgre serait toujours dans son camp. Léopold Maxime Eko Eko serait devenu spécialiste des écoutes téléphoniques.  Dans les milieux de renseignement où les écoutes téléphoniques sont un banalité, on affirme que des journalistes considérés comme étant "dangereux", des leaders d'opinion et politiques, des ministres et autres personnalités de la République sont sur des tables d'écoute.
L’appétit de Laurent Esso pour le pouvoir et ses intentions présidentielles sont un secret de polichinelle. L’homme continue de tisser sa toile tout en misant sur les directeurs généraux qu’il place à la direction des sociétés d’État et qui doivent lui permettre d’amasser l’argent, le nerf de la politique. Il est de notoriété publique que tous les postes juteux auraient été répertoriés par le clan Esso et tous les moyens seraient utilisés pour faire en sorte que ce soit les membres du clan qui les occupent.  On sait déjà que quand le clan ne contrôle pas ces postes, Laurent Esso ferait monter ou recycler de faux dossiers contre des personnalités en poste, une manière de les présenter comme étant des « Eperviables », quand il se rend compte que le chef de l’État refuse de faire arrêter ces personnalités présentées comme étant coupables, à ses yeux,  de détournement de deniers publics (Lire Germinal n°054). Les directeurs généraux victimes de Laurent Esso sont nombreux : Fordjidam, ex-Dg du  Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) et Etoundi Oyono, Dg de la Mission d’aménagement et d’équipements des terrains urbains et ruraux (Maetur),  Gervais Mendo Ze, ex-Dg de la Cameroon radio television (Crtv), entres autres. Des directeurs généraux, la plupart béti, seraient dans son viseur.
Pour atteindre son objectif ultime, à savoir accéder à la magistrature suprême, il serait passé maître dans l’instrumentalisation du contrôle supérieur de l’État où trône son frère du littoral Siegfried David Etame Massoma, ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), qui sait être lucide quelquefois. Récemment, le Sg de la présidence de la République aurait intimé l’ordre au Consupe d’envoyer une équipe de contrôle dans certaines entreprises de l’État. À la fin du contrôle, les contrôleurs ont rédigé leurs rapports qui montreraient que certaines directions générales, à la tête desquelles se trouvaient des bétis, étaient biens dirigées et qu’on n’avait rien à leur reprocher. Les rapports auraient été expédiés au chef de l’État qui aurait demandé de les classer. Non content de n'avoir pu accabler ces directeurs généraux, Laurent Esso aurait demandé au Consupe de tout faire  pour qu’on trouve quelque chose, même s’il fallait modifier les rapports. Malheureusement pour lui, ni le Consupe, ni les contrôleurs sollicités et  ayant effectué la mission n’ont été capables de faire quoi que ce soit, parce que dit-on, la gestion de ces directeurs généraux était clean, irréprochable. Très mécontent, il aurait demandé de recycler contre ces directeurs généraux des vieux dossiers que le chef de l’État avait déjà demandé de classer. Décidément, même le décès dans les conditions troubles du journaliste Bibi Ngota n’a pas assagi Laurent Esso. On sait aussi que celui-ci  obtient des informations à travers un réseaux d’informateurs que l’on retrouve dans certains milieux tels que la presse, la police, les services de renseignement. Parmi ces informateurs, il y aurait Victor Docky, Sg de la Dgsn, qui venait de bénéficier une prorogation de 2 ans de la durée de ses activités, des journalistes en service dans certains médias et  sa « petite », âgée de plus 60 ans et Sawa comme lui, qui, après avoir été propulsée présidente du conseil d’administration ou quelque chose qui s’y apparente, aurait sollicité et obtenu un crédit auprès de sa banque pour se taper une villa digne de son rang au quartier Bastos.
Laurent Esso aurait maintenu des entrées auprès de Claude Guéant, actuel ministre français de l’Intérieur. Malgré le calme apparent, il existerait une lutte à mort entre le clan Sadi et le clan Esso. Cette bataille se fait souvent par médias interposés.
De nos jours, selon le confrère sus-cité, Laurent Esso constituerait un caillou dans la chaussure de Paul Biya. Certaines sources affirment que quelquefois il attend que le président de la République soit à l’aéroport pour qu’il lui présente des dossiers à signer, relativement aux personnes qui devraient être arrêtées et incarcérées dans le cadre de l’opération d’épuration politique dénommée « Opération Épervier ».
Malheureusement pour lui, le Kukuma n’est pas homme à se faire piéger à la dernière minute. L’"homme Lion" aurait d’ailleurs décidé de tourner la page Adolphe Moudiki à la tête de la Société nationale des hydrocarbures (Snh). La bataille ferait rage pour le contrôle de cette institution stratégique pour le pouvoir en place. Des noms des potentiels directeurs de la Snh sont avancés : Laurent Esso afin de soulager le secrétariat général de la présidence de la République de certaines lourdeurs, manœuvres et manipulations des dossiers à porter à l’attention du chef de l’État ; Charles Metouck, originaire de la Sanaga maritime et actuel directeur de la Société nationale de raffinage (Sonara) qu’une certaine presse manipulée et à la solde de Laurent Esso aurait présenté comme étant « éperviable » et dont la nomination le rapprocherait  de Perrial Jean Nyodog, patron de la  Société de trading et d’importation de pétrole (Tradex), filiale de la Snh. On cite aussi des noms tels que ceux de : Ibrahim Talba Malla, actuel Dg de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), Joseph Owona, actuel Pca de la Société de recouvrement des créances (Src), Basile Atangana Kouna, Dg de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) et dont la proximité avec Réné Emmanuel Sadi, ministre chargé de mission et Secrétaire général du Comité central du Rdpc est bien connue.
Maheu